THINK TANK UNIONEUROPEENNE EUROPÄISCHEUNION EUROPEANUNION UNIONEUROPEA *EUROPIONEERS By MorganeBRAVO
EUROPIONNERS, 2006 EU HUB!*Pour que l'Europe, en tant qu’acteur mondial, ne soit pas lointaine des européens. *Devise:"In varietate concordia"(latin: Unie dans la diversité).*Unie dans la diversité: l'Union Européenne (UE) se compose de 27 pays européens qui partagent les mêmes valeurs démocratiques et se sont engagés à travailler ensemble pour la paix et la prospérité. Il ne s'agit pas d'un Etat destiné à se substituer aux Etats existants. En fait, c'est une organisation unique en son genre!
mardi, avril 29, 2008
*L'euro ballotté entre la rigidité de la BCE et le laxisme de la Fed*
***On est rarement déçu avec la Banque centrale européenne (BCE). Qu'on lui reproche son orthodoxie, et elle prend un malin plaisir à en rajouter, à se lancer dans une surenchère monétariste. On pourrait lui appliquer la formule que Karl-Otto Pöhl avait trouvée à propos de la Bundesbank, qu'il présidait : "La Bundesbank, c'est comme la crème fouettée, plus on la bat, plus elle devient dure."
Alors que de nombreux économistes implorent la BCE de baisser ses taux directeurs pour stimuler une croissance vacillante, plusieurs de ses dirigeants ont évoqué récemment la possibilité d'une hausse pour lutter contre les pressions inflationnistes. "Le grand problème, c'est d'assurer que l'inflation revienne sous les 2 % l'année prochaine", a déclaré, mardi 22 avril, Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France. "Nous ferons ce qu'il faudra pour ça, (...) s'il le faut, nous bougerons les taux d'intérêt. Pour l'instant nous maintenons les taux d'intérêt à 4 % parce que ça nous paraît le niveau approprié", a-t-il poursuivi.
MOULINS À VENT
Yves Mersch, gouverneur de la banque centrale du Luxembourg, s'est montré plus précis encore. Prié de dire si la BCE réfléchissait à une hausse des taux d'intérêt, il a répondu : "Cette question est tout à fait justifiée. Il y a des questions que nous devons nous poser chaque mois." "Je suis surpris que nombre d'analystes de marché envisagent encore une possibilité qui n'est en aucune manière requise dans le contexte actuel, c'est-à-dire une baisse des taux, a-t-il ajouté. Je demande qu'on s'intéresse aux mêmes faits que ceux que nous examinons."
Faut-il prendre ce jusqu'au-boutisme monétaire pour une simple provocation ? Pas sûr. D'abord parce que la BCE est imprégnée de la culture monétaire allemande, viscéralement attachée à la stabilité des prix. Surtout, la BCE se sent d'autant plus légitime à mener sa croisade anti-inflationniste qu'elle sait pouvoir bénéficier, une fois n'est pas coutume, du soutien de l'opinion publique.
La lutte pour le pouvoir d'achat est aujourd'hui la priorité des citoyens européens, bien plus que la défense de l'emploi. Pendant des années, la BCE avait donné l'impression de se battre contre des moulins à vent en disant lutter contre une inflation dont on ne décelait plus aucune trace. Avec la flambée des prix de l'énergie et des denrées alimentaires, elle s'offre à la fois une belle revanche idéologique et une popularité inespérée.
Les marchés financiers n'ont en tout cas pas pris les propos de MM. Noyer et Mersch à la légère. Mardi, l'euro a franchi, pour la première fois de son histoire, la barre de 1,60 dollar. Avant de retomber pour finir la semaine à 1,5611 dollar. Car aux Etats-Unis, la donne monétaire est en train de changer. Le taux des fonds fédéraux de la banque centrale américaine (Fed) a été ramené en huit mois de 5,25 % à 2,25 %. Les économistes s'attendent encore à une nouvelle réduction, à 2 %, mardi 29 avril, mais ils sont de plus en plus nombreux à penser que ce mouvement sera le dernier. Avec des taux réels négatifs de 2 %, il devient difficile à la Fed d'ouvrir davantage les vannes du crédit sans faire courir d'énormes risques inflationnistes.
ACCIDENTS BANCAIRES
La Réserve fédérale (Fed) arrive au bout de la logique qui a été la sienne depuis le début de la crise des subprimes. Pour éviter que ne se répète la catastrophe économique de 1929 - avec son chômage de masse qui a représenté aux Etats-Unis un traumatisme aussi grand que l'hyperinflation en Allemagne -, la Fed a été aussi loin dans la souplesse monétaire que la BCE l'a été dans la rigidité.
Laisser entendre que le cycle de baisse des taux touche à sa fin, ce serait aussi pour la Fed une façon d'envoyer un signal rassurant à la communauté financière internationale. Un moyen de dire qu'à ses yeux le plus gros de la crise des subprimes est passé, même si de nouveaux accidents bancaires sont sinon certains, du moins très probables.
Une Fed moins laxiste qu'elle ne l'a été, une BCE moins intégriste qu'elle ne le proclame, voilà qui changerait aussi le paysage pour le dollar. La banque Goldman Sachs a l'air d'y croire : selon elle, l'euro pourrait prochainement se replier jusqu'à 1,53 dollar.
Pierre-Antoine Delhommais
27.04.08.
LE MONDE
*Déficit : Bruxelles envisage une mise en garde de la France, dernière de la zone euro*
***Paris s'apprête à prendre la présidence de l'Union européenne en position de cancre de la zone euro pour les déficits publics. Dans ses prévisions de printemps, publiées lundi 28 avril, la Commission européenne s'attend en 2008 à une augmentation du déficit français à 2,9 % du PIB, passant en 2009 à 3 %, soit exactement la limite maximale tolérée dans l'Union européenne. Paris table, pour l'heure, sur un déficit ramené cette année à 2,5 % et à 2 % l'an prochain.
La situation est jugée suffisamment préoccupante à Bruxelles pour que la Commission envisage de lancer une mise en garde précoce à Paris. C'est ce qu'a indiqué lundi le commissaire à l'économie Joaquin Almunia, affirmant que "la situation de la France est la plus préoccupante dans la zone euro".
BERCY MAINTIENT SES PRÉVISIONS
Malgré les prévisions pessimistes de l'organe européen, le gouvernement français a maintenu, lundi, ses prévisions de croissance et de déficits publics pour 2008 et 2009. "Nous maintenons nos prévisions d'autant plus qu'on voit les premiers fruits" de la politique économique du gouvernement, indique Bercy, invoquant notamment comme facteur de croissance la loi Travail, emploi, pouvoir d'achat (TEPA).
La Commission dit prévoir pour la France une croissance de 1,6 % cette année et 1,4 % l'an prochain. Le gouvernement table ainsi pour 2008 sur une croissance de 1,7 à 2 % avec un déficit de 2,5 %, et l'an prochain sur 1,75 à 2,25 % avec un déficit réduit à 2 %.
La question se pose désormais de savoir si le gouvernement est toujours en mesure de tenir son pari, réitéré la semaine dernière par Nicolas Sarkozy, d'un retour à l'équilibre de ses comptes à l'horizon 2012, après avoir déjà obtenu de facto un report de cet objectif qui, à l'origine, avait été fixé à 2010 pour tous les pays de la zone euro. Au-delà de 3 %, un Etat membre de l'UE s'expose à une procédure de la Commission pour déficit excessif, avec une série de recommandations à la clé, puis à se voir infliger une amende par ses pairs européens.
Selon la Commission, la France sera le plus mauvais élève de la zone euro en matière de déficits, tant cette année que la suivante. L'Allemagne ne devrait enregistrer qu'un trou limité à 0,5 % cette année, ramené à 0,2 % la suivante. Même l'Italie, confrontée à un trou d'air du côté de la croissance, devrait mieux s'en tirer de l'avis de la Commission, avec un déficit de 2,3 % cette année, puis de 2,4 % l'an prochain.
Ces pronostics constituent un camouflet pour la France au moment où elle se prépare à prendre la présidence semestrielle tournante de l'UE, le 1er juillet. La tendance devrait être d'autant plus difficile à inverser que les prévisions de Bruxelles concernant la croissance et l'inflation sont peu réjouissantes. Selon la Commission, la tempête sur les marchés financiers, le ralentissement de l'économie américaine et l'envolée des prix des matières premières vont peser davantage que prévu initialement sur la croissance de la zone euro cette année.
Au niveau de la zone euro, la croissance devrait ralentir pour atteindre 1,7 % seulement cette année, contre 2,6 % en 2007, et un nouveau ralentissement à 1,5 % en 2009. Malgré ce ralentissement de croissance, l'inflation devrait rester au-dessus de l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE), à 3,2 % sur l'ensemble de l'année 2008 après 2,1 % en 2007, avant de revenir à 2,2 % en 2009.
LE MONDE avec AFP et Reuters
28.04.08
*Photo : PREUTERS/THIERRY ROGE
Joaquin Almunia, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, présente les prévisions de croissance de la Commission européenne, le 28 avril 2008.
mercredi, avril 23, 2008
***L'Alena défend l'urgence d'un accord sur le réchauffement***
***Les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, les trois pays de l'Alena (Accord de libre-échange nord-américain) ont eux aussi affirmé "l'urgence" d'un accord international pour combattre le réchauffement climatique, dans une déclaration publiée à l'issue d'un sommet de leurs dirigeants à La Nouvelle-Orléans."Nous réitérons notre appui au Plan d'action de Bali et insistons sur l'urgence d'arriver à un accord afin d'assurer la mise en application complète, efficace et durable de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques maintenant, jusqu'en 2012 et au-delà", disent les présidents américain et mexicain George W. Bush et Felipe Calderon, ainsi que le premier ministre canadien Stephen Harper dans ce texte.
Cet appel intervient alors que des statistiques, diffusées mardi par le gouvernement canadien, indiquent que les émissions de gaz à effet de serre ont crû de 25 % au Canada entre 1990 et 2005, une progression sans équivalent parmi les pays membres du G8. Le Canada ne représente que 0,5 % de la population mondiale mais 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon l'Institut national des statistiques.
LE MONDE avec AFP
23.04.08
*Photo : AFP/SAUL LOEB
Les présidents américain et mexicain George W. Bush et Felipe Calderon et le premier ministre canadien Stephen Harper.
***Réchauffement : la réaction internationale est insuffisante***
***Des implications dans le domaine de la sécurité d'une ampleur similaire aux deux conflits mondiaux :
La réaction internationale à la menace que le réchauffement climatique fait peser sur la sécurité mondiale est "lente et insuffisante", affirme un centre de réflexion britannique dans un rapport publié mercredi 23 avril. "S'il n'est pas maîtrisé, le réchauffement climatique aura des implications dans le domaine de la sécurité d'une ampleur similaire aux deux conflits mondiaux, mais qui dureront pendant des siècles", déclare dans un communiqué Nick Mabey, auteur du rapport du Royal United Services Institute (RUSI) intitulé "Les réponses de la sécurité internationale à un monde exposé au réchauffement climatique".
Selon le RUSI, les inquiétudes liées au climat vont entraîner des "changements fondamentaux" dans le paysage géopolitique, modifier la gestion des relations internationales et contraindre à une réexamen des intérêts nationaux. "Les conséquences climatiques vont obliger à repenser radicalement la façon dont nous identifions et assurons nos intérêts nationaux", a indiqué M. Mabey, citant l'exemple de l'énergie où la sécurité "dépendra de plus en plus d'alliances fortes avec d'autres gros consommateurs d'énergie, comme la Chine, (...) et moins des relations avec les producteurs de pétrole".
Dans cette perspective, "les premiers signes de cette réponse apparaissent, mais les changements nécessaires doivent se faire plus rapidement que par le passé". Le rapport plaide en faveur d'une "croissance importante des investissements" qui soit comparable aux dépenses engagées dans la lutte contre le terrorisme. "Si le réchauffement climatique n'est pas ralenti (...) cela deviendra le premier facteur de conflit entre et au sein des Etats", a averti le RUSI.
******Le Japon et l'UE veulent des objectifs ambitieux et contraignants :
Le Japon et l'Union européenne ont réclamé, mercredi 23 avril, à Tokyo, des objectifs "très ambitieux et contraignants" pour "répondre à l'urgence et à l'étendue du défi [posé par] le changement climatique", indique un communiqué conjoint.
Le premier ministre japonais Yasuo Fukuda et des dirigeants de l'Union européenne, dont le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, ont eu des entretiens dans la capitale japonaise en prévision du sommet du G8, qui réunira les huit plus grands pays industrialisés, en juillet, dans l'île de Hokkaido. Le Japon, qui préside cette année le G8, espère utiliser la tribune du sommet pour sensibiliser les grandes puissances au problème du réchauffement climatique et fixer des objectifs sur les réductions de gaz à effet de serre après 2012, date d'expiration du protocole de Kyoto.
LE MONDE avec AFP
23.04.08
*Photo : REUTERS/J.P. MOCZULSKI (Le Monde)
mardi, avril 22, 2008
***"Montréal, sixième ville en Amérique du nord" et "Le Mexique beaucoup moins cher"...: Etude Choix concurrentiels 2008 ***
***Le Canada perd de la vitesse pour la compétitivité comme environnement d'affaires dans le monde en raison de son dollar et Montréal est au sixième rang dans le nord-est de l'Amérique du Nord en la matière.
Ce sont deux des principales conclusions tirées de l'étude Choix concurrentiels 2008 que la firme de consultants KPMG publie jeudi.
Cette étude réalisée aux deux ans compare 136 villes dans 10 pays. Cela comprend les pays du G7, en plus de Pays-Bas, de l'Australie et pour la première fois, le Mexique.
L'étude sert à comparer les différents endroits géographiques pour les entreprises qui veulent brasser des affaires à l'international. Les pays et villes sont comparés à un indice de référence de 100 basé sur les États-Unis.
KPMG s'est penchée sur 27 facteurs qui influencent les coûts d'exploitation et sur d'autres aspects comme la disponibilité de personnel compétent, les conditions économiques et la qualité de vie.
De façon générale, Montréal est la sixième ville la plus concurrentielle dans le nord-est de l'Amérique du Nord avec un indice de 98,5 alors que Sherbrooke est bonne première avec un pointage de 92,8.
Le Canada se classe au deuxième rang sur les 10 pays de l'étude avec un avantage de 0,6% sur les coûts - un indice de 99,4 comparativement à 100 pour les États-Unis - ayant perdu en compétitivité. Mais il perd du terrain contre les Américains, qui gagnent du terrain depuis 2006.
Selon KPMG, la dépréciation du dollar américain et la force du huard au Canada expliquent en partie ce changement.
«Cette parité entre dollars américain et canadien oblige le Canada à agir pour maintenir son avantage concurrentiel", explique Carl Deslongchamps, associé chez KPMG. Le pays doit démontrer clairement aux entreprises ses avantages dans d'autres domaines.»
«Par exemple, ajoute-t-il, le gouvernement fédéral a décidé dernièrement de réduire les taux d'imposition des sociétés, qui sont maintenant parmi les moins élevés des pays étudiés, dans de nombreux secteurs.»
Le Mexique beaucoup moins cher
Le Mexique est le pays où il coûte moins cher de s'installer avec un avantage concurrentiel de 20,5% sur les 100 points des États-Unis. Le Japon et l'Allemagne sont les pires endroits avec des désavantages respectifs de 14,3% et 16,8%.
Concernant les secteurs d'activité, le Canada brille surtout dans le domaine des essais cliniques avec un score de 92,6, un avantage de 7,4% contre les États-Unis. C'est peut-être en raison de la force de Montréal et Halifax car ces villes sont classées 15e et 11e respectivement dans ce secteur.
Mais le pays à l'unifolié se fait déclasser par le Mexique, où l'indice est de 63,9.
Le même phénomène est observé dans les essais de produits électroniques car le Canada obtient la note de 94,4 alors que le Mexique obtient 64,8.
Le développement de logiciels marque un avantage de 3,5% pour le Canada comparativement aux Américains, mais le Mexique est encore champion avec un avantage de 30,5%. Montréal est en 23e position dans ce domaine.
La métropole québécoise occupe le 31e rang mondial au niveau de la recherche biomédicale avec un indice de 94,9 mais elle est battue par Québec qui obtient la note de 90,5 pour la 16e place.
Du côté de la compétitivité économique générale, KPMG considère que le Canada est au troisième rang derrière les États-Unis et les Pays-Bas
Les facteurs considérés par l'étude sont la stabilité, la disponibilité d'employés compétents, les résultats en éducation et la flexibilité du marché du travail.
Fait à noter: le Canada est jugé le pays le plus flexible au niveau du travail temporaire à égalité avec les États-Unis. Mais ces derniers demeurent l'endroit, dans les 10 pays qui figurent dans cette étude, bons premiers à tous les niveaux pour la flexibilité du marché.
Comparativement, la France et l'Allemagne ont les réglementations les plus rigides, selon KPMG.
La réglementation environnementale canadienne est toutefois la plus concurrentielle tandis que l'Italie est 10e et les États-Unis sont au milieu du peloton.
Par contre, étant donné que le Canada fait partie des seuls pays exportateurs nets d'énergie, c'est aussi un cancre au niveau de l'efficacité énergétique avec la 10e place sur 10.
Enfin, l'avantage du Mexique pourrait bien durer au niveau du contrôle des coûts, selon l'étude. C'est le seul pays qui ne verra pas sa population vieillir, contrairement aux autres où les baby-boomers se préparent à la retraite et où la pénurie de travailleurs risque de faire monter les salaires et autres avantages liés à l'emploi.
Michel Munger
La Presse Affaires
27 mars 2008
***Les finances publiques de la zone euro se sont améliorées en 2007***
***Les finances publiques ont continué de s'améliorer l'an dernier dans la zone euro, le déficit atteignant son plus bas niveau depuis 2000, selon des chiffres publiés vendredi 18 avril, mais la tendance devrait s'inverser en 2008 avec le ralentissement économique. Dans l'ensemble des pays utilisant l'euro, le déficit public a baissé à 0,6 % du produit intérieur brut (PIB) en 2007, contre 1,3 % en 2006 et 2,5 % en 2005, selon une première évaluation de l'office statistique européen Eurostat. C'est "le meilleur résultat pour la zone euro depuis 2000", qui était "une année un peu particulière en raison de recettes extraordinaires des Etats liées à la vente des licences de téléphonie UMTS", a souligné la porte-parole de la Commission européenne pour les affaires économiques, Amelia Torres."Si l'on exclut cela, c'est le meilleur résultat dont on ait mémoire", a-t-elle dit, rappelant que le déficit moyen était de 5 % au milieu des années 1990.
"Cela prouve que le pacte de stabilité européen [qui limite à 3 % le déficit, NDLR] fonctionne, et que nous sommes maintenant dans une situation beaucoup plus saine qu'elle ne l'a jamais été." La forte baisse du déficit en 2008 doit beaucoup au redressement important des comptes de l'Allemagne, première économie de la zone euro, qui a enregistré un excédent, symbolique, en 2007, contre un déficit de 1,6 % en 2006. L'Italie, actuellement sous le coup d'une procédure pour déficit excessif de l'UE, a également contribué à l'amélioration en réduisant drastiquement son déficit public, à 1,9 % contre 3,4 % en 2006. La Commission devrait proposer dès le 7 mai l'abrogation de cette procédure, tout comme pour le Portugal, qui a abaissé son déficit de 3,9 % en 2006 à 2,6 %. L'Espagne a également amélioré sa situation, augmentant l'excédent de ses finances publiques à 2,2 % du PIB, contre 1,8 % en 2006. La France, en revanche, fait partie des mauvais élèves : son déficit s'est creusé à 2,7 %, contre 2,4 % en 2006.
PESSIMISME
Sur le front de la dette, la situation s'est aussi améliorée dans la zone euro. Le rapport de la dette publique par rapport au PIB a diminué, à 66,4 % du PIB, contre 68,4 % en 2006. Il reste cependant au-dessus du seuil de 60 % toléré par le pacte de stabilité, et la dette a augmenté en valeur absolue.
Pour l'ensemble des 27 pays de l'Union européenne, le déficit s'est réduit à 0,9 % du PIB, contre 1,4 % en 2006. Le ratio d'endettement a également diminué, à 58,7 % du PIB contre 61,2 % du PIB en 2006. Cette amélioration des comptes publics "nous permet d'affronter les turbulences sur les marchés et le ralentissement américain dans une situation beaucoup plus confortable", a souligné Amelia Torres.
Cependant, l'amélioration des finances publiques ne devrait pas durer en 2008, en raison principalement du ralentissement économique lié à la crise financière. En novembre, la Commission prévoyait déjà une détérioration du déficit en 2008, à 0,9 %. Ses prochaines prévisions économiques, le 28 avril, devraient être encore plus pessimistes. Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a prévenu mardi que l'année 2008 serait "très difficile en matière budgétaire, parce qu'un certain nombre de pays risquent de ne plus pouvoir continuer au rythme voulu l'assainissement budgétaire qui conviendrait à la situation".
LE MONDE avec Reuters et AFP
18.04.08
dimanche, avril 20, 2008
***La cacophonie en Europe sur le niveau de l'euro ne faiblit pas...***
***Le cours de l'euro va-t-il franchir le seuil de 1,60 dollar ? La question a taraudé les marchés de change à la fin de la semaine. Mais après avoir atteint, jeudi 17 avril, un nouveau sommet historique à 1,5984, la monnaie européenne a terminé la semaine autour de 1,5750 dollar. La devise américaine s'est nettement reprise vendredi en fin de journée, bénéficiant de l'annonce par Citigroup de résultats trimestriels moins mauvais qu'attendu.
Le seuil de 1,60 dollar a une valeur plus que symbolique. Il est considéré par beaucoup d'analystes comme le niveau à partir duquel les banques centrales seront contraintes, d'une façon ou d'une autre, d'intervenir pour empêcher que la baisse de la devise américaine ne devienne encore plus pénalisante pour la compétitivité et la croissance de la zone euro, créant ainsi à l'égard du billet vert une spirale de défiance qui mettrait en péril le financement de l'économie américaine.
La difficulté, c'est qu'il n'existe pas vraiment de consensus en Europe sur le niveau à partir duquel les parités de change deviennent intolérables. Un exemple en a encore été donné par Axel Weber, président de la Bundesbank et, à ce titre, membre du Comité de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Dans un entretien accordé au magazine Euro qui doit paraître le 23 avril, il affirme que la flambée des prix à la consommation pourrait nécessiter une hausse des taux en Europe. Il estime aussi que l'euro fort offre le grand avantage de freiner l'inflation des produits importés.
L'inflation dans la zone euro pourrait atteindre en moyenne 3 % cette année, voire plus, selon les prévisions de la Bundesbank, alors que l'objectif de la BCE est inférieur à 2 %. Le président de la Bundesbank a prévenu : "Si des risques supplémentaires sur les prix ou si des effets de second tour (contagion des effets inflationnistes par la hausse des salaires) apparaissaient, nous devrions les contrer de façon déterminée."
RÉCESSION AUX ETATS-UNIS
Des déclarations qui ne peuvent que renforcer la devise européenne quand, dans le même temps, il n'y a plus aucun doute sur le fait que la Réserve fédérale américaine (Fed) continuera à la fin du mois à baisser ses taux. Elle a déjà ramené en huit mois de 5,25 % à 2,25 % le loyer de l'argent au jour le jour, tandis qu'il est resté à 4 % dans la zone euro. Aux Etats-Unis, le recul, annoncé jeudi, de l'indice mesurant l'activité industrielle de la région de Philadelphie (Pennsylvanie), de - 24,9 points en avril, alors que les analystes tablaient sur - 15 points, signifie que la récession est devenue une réalité. Un indice négatif montre une contraction de l'activité.
"Le différentiel de rendement entre les deux monnaies, déjà en faveur de l'euro, risque de se creuser, ce qui pourrait pousser la monnaie européenne à tester le seuil de 1,60 dollar", prévient Boris Schlossberg, stratège chez DailyFx.com.
En Europe, économistes et politiques sont pourtant nombreux à craindre tout autant les effets négatifs d'un euro fort sur la croissance que les menaces inflationnistes. Le président de l'Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a contribué jeudi à éviter que le dollar atteigne le seuil de 1,60 dollar pour 1 euro en estimant que les marchés financiers n'avaient "pas correctement et entièrement compris" le message du G7 Finances réuni vendredi 11 avril à Washington. Pour lui, la hausse continue de la devise européenne est "indésirable". Les analystes de la Commerzbank avaient alors écrit : "Le marché prend conscience que des responsables politiques et économiques pourraient finalement ne pas exclure une intervention (sur les marchés de change)."
Le milliardaire et financier George Soros a aussi mis en garde jeudi, lors d'une conférence organisée par le Centre for European Policy Studies à Bruxelles, contre les risques de vouloir remplacer comme monnaie de réserve mondiale le dollar par l'euro. "Je ne crois pas du tout que l'euro soit une alternative attrayante. Quant à un système avec deux grandes devises de réserve, il ne serait pas stable", a-t-il déclaré. "Je pense, a-t-il ajouté, que le dollar va finalement redevenir incontestable comme monnaie de réserve, mais les Etats-Unis devront pour cela respecter les règles que le consensus de Washington a imposées à tous, sauf à eux" en matière de déficit extérieur.
Eric Leser
LE MONDE
19.04.08
jeudi, avril 17, 2008
***De l’intérêt des réformes…: Jean Chrétien, ancien Premier Ministre du Canada...***France
***De l’intérêt des réformes…
Jean Chrétien, ancien Premier Ministre du Canada, était l’invité de « Réforme Hebdo », animé par Jérôme Chartier le vendredi 11 avril. Il est venu parler de son expérience de la réforme et des procédés qu’il a engagés pour désendetter son pays qui, à son arrivée au pouvoir, souffrait d’un déficit budgétaire de 42 milliards de dollars :
*Le 11 avril, Jean Chrétien, ancien Premier Ministre du Canada était l’invité de « Réforme Hebdo », rendez vous hebdomadaire consacré à la réforme animé par Jérôme Chartier.
Jean Chrétien, qui a dirigé le Parti Libéral Canadien pendant 13 ans, a débuté sa carrière politique en 1963 en étant élu député. Ministre des Finances entre 1977 et 1979, Ministre de la Justice entre 1980 et 1982, Jean Chrétien devient Premier Ministre du Canada en 1993 et le restera jusqu’en 2003.
Expert en économie, Jean Chrétien a endigué le déficit public du Canada qui s’élevait à 42 milliards de dollars.
Les chiffres de la semaine
111,92 milliards de dollars : c’est le prix du baril de pétrole à la date du 9 avril
2% du PIB : c’est l’objectif de déficit pour 2009
3,7% du PIB : c’est l’objectif de croissance mondiale, la France prévoit entre 1,7% et 1,9% de croissance.
8% : c’est le taux de syndicalisation en France en 2005, la moyenne européenne est de 25%.
945 milliards de dollars : c’est le montant estimé de la crise bancaire selon le FMI.
6,1% : c’est l’augmentation du nombre d’embauches en 2008 par rapport à 2007.
166 : c’est le nombre de mesures économiques annoncées devant le Conseil de Modernisation des Politiques Publiques.
* * *
Parlons réformes
Une période difficile à court terme pour de grands bénéfices à long terme
Lorsque Jean Chrétien est devenu Premier Ministre du Canada, le pays souffrait d’un déficit public de 42 milliards de dollars et représentait 16,2% du PIB.
L’objectif du Gouvernement de Jean Chrétien était de réduire ce déficit à hauteur de 3% et de réformer l’Etat à long terme.
Pour tenir ses engagements, Jean Chrétien a misé sur un programme réaliste et réalisable. Le budget de l’Etat de 121 milliards de dollars est passé à 101 milliards de dollars et des coupes budgétaires ont donc été opérées. Tous les ministères ont été touchés.
L’augmentation du nombre de percepteurs d’impôts a permis de remplir les caisses de l’Etat. De plus, des primes de départ en retraite ont été proposées aux travailleurs les plus âgés.
Lorsqu’avec l’aide de la croissance économique, l’Etat canadien est arrivé à produire un excédent budgétaire, la redistribution de ce surplus s’est organisée en trois mouvements. 50% de ce surplus a permis d’investir dans les programmes sociaux, les universités et la recherche. 25% ont permis la réduction d’impôts et les 25% restants étaient dédiés au remboursement de la dette.
Les réformes entreprises par Jean Chrétien ont été bien accueillies par ses concitoyens ayant compris assez facilement qu’il s’agissait « d’une période difficile à court terme pour obtenir de grands bénéfices à long terme ».
* * *
La parole aux internautes
Après la présentation de son action au gouvernement Canadien, Jean Chrétien a répondu à des questions posées à la fois par les internautes et relayées par Thierry Solère, président de la fédération numérique de l’UMP, et par quelques adhérents invités à assister à l’enregistrement de l’émission :
Question des internautes
Les réformes sont incontournables et urgentes, comment les rendre stables même si le Gouvernement change ?
Jean Chrétien, a donné sa vision des choses, pour lui, les déficits ne doivent pas être davantage creusés. Il convient même de diminuer certaines dépenses pour garder un niveau de déficit qui puisse être résorbé.
Comment gouverne t on 10 années avec 3 majorités consécutives ? A-t-il été simple pour vous de créer des groupes unis et solidaires ?
Le système politique Canadien prévoit beaucoup de rencontres et réunions entre le gouvernement et ses parlementaires. Ainsi, l’exercice d’expression du Premier Ministre devant la chambre des communes était une performance habituelle et fréquente qui permettait d’entretenir le lien nécessaire au bon exercice du pouvoir.
Questions des adhérents
Christophe : De quelle façon avez-vous réussi à créer de la croissance génératrice d’emplois ?Avez vous usé de mesures spécifiques ?
Le Canada a beaucoup investi dans les universités et a ainsi crée 2000 chairs d’excellence permettant de passer « de la perte des cerveaux au gain des cerveaux ». pour Jean Chrétien, « la compétition de demain est dans les cerveaux » et dans la capacité à les créer et à leur donner des outils capables de développer de la compétitivité. Le fondateur du groupe « Blackberry » est par exemple canadien et a effectué son cursus dans une université canadienne.
Robert : Les réformes structurelles se sont apparemment faites de manière plus naturelle au Canada qu’en France. Pensez vous que ce soit du au faible taux de syndicalisation de la France ?
Il est vrai qu’il y a davantage de syndicalisation au Canada qu’en France. La France a aussi de particulier que la majorité des décisions sont prises à Paris alors qu’au Canada, il existe des gouvernements territoriaux.
Philippe : Que pensez vous du déficit de système de santé agrégé dans le budget de l’Etat ?
Il s’agit d’un domaine ou l’équilibre budgétaire est forcément très fragile du fait du vieillissement de la population. Le système de santé canadien est public et est entièrement financé par les taxes. Le système français est bon mais devra être réformé pour résorber son déficit.
Ihajeb : Pendant votre mandat, le Canada essayait d’occuper le devant de la scène internationale, qu’en pensez vous aujourd’hui ?
Le Canada a refusé de s’engager aux côtés des Etats-Unis et de la Grande Bretagne en Irak. C’était la première fois dans l’histoire que le Canada ne s’engageait pas avec les Etats-Unis. En revanche, le Canada est très engagé dans la lutte contre les Talibans en Afghanistan et a envoyé un contingent de quelques 2500 hommes sur ce territoire sous l’égide des Nations Unies.
UMP
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*Claire Germouty, auteur de «Bienvenue sur Facebook» (Albin Michel) répond en vidéo à vos questions sur LE phénomène internet du moment. Qui sont les Facebookers ? Quels sont les pièges ? Comment se désinscire?
*Les réponses en vidéo : Lien ci-dessus!
Le Figaro
mardi, avril 15, 2008
***Berlusconi reprend les rênes de l'Italie***
***La droite italienne dirigée par Silvio Berlusconi a remporté les élections législatives des 13 et 14 avril. Elle a obtenu la majorité à la Chambre des députés et au Sénat. Agé de 71 ans, Berlusconi s'apprête donc à réaliser son troisième mandat à la tête du gouvernement italien.
La presse européenne évalue les conséquences de son retour pour la vie politique et l'économie du pays :
Belgique - Le Soir
Pascal Martin s'interroge sur la longévité politique de Berlusconi. "Un homme aussi peu attaché au bien de l'Etat, aussi prompt à soigner ses intérêts personnels, parvient à nouveau à convaincre le plus grand nombre. Pourquoi ? Silvio Berlusconi est un populiste et les populistes vivent mal l'exercice du pouvoir. Mais pas 'Il Cavaliere' que rien ne semble pouvoir atteindre. Peut-être parce que lui et ses électeurs sont à cent lieues de l'idée que nous nous faisons ici de l'Etat et de ses serviteurs. Une grande partie des Italiens n'y croit tout simplement pas. Dans une société italienne où l'individualisme est roi, Silvio Berlusconi incarne le 'rusé', celui qui mieux que tout autre a réussi à se tirer d'affaire. Des affaires. Capable de réussir des 'coups' politiques, il a surtout le génie de la communication. Là où elle se consomme sans modération, il se fait grisant tel l'alcool." (15.04.2008)
Allemagne - Spiegel Online
Michael Braun estime que le retour de Silvio Berlusconi au pouvoir était déjà prévisible en avril 2006, après sa défaite contre Romano Prodi lors des législatives précédentes. "Romano Prodi et sa coalition se sont chargés du reste. Avec ses 13 partis alliés, la troupe du centre gauche a donné une image pitoyable du pouvoir. Très vite, les membres de la droite ont oublié que, pendant les cinq années précédentes, Silvio Berlusconi n'avait rien fait pour résoudre les problèmes structurels du pays, dont l'économie stagne depuis des années. Romano Prodi était considéré comme un vampire fiscal, qui a augmenté les impôts pour rééquilibrer le budget et respecter les critères de stabilité de l'UE. En revanche, Silvio Berlusconi n'a-t-il pas appliqué une série d'exonérations fiscales pendant son mandat ? (...) Pour la première fois, ce qui est une vraie révolution en Italie, seules quatre fractions politiques siégeront au Parlement. L'époque pendant laquelle 23 ou 30 partis présidaient aux destinées du pays est révolue." (15.04.2008)
Suisse - Le Courrier
"Vu de l'étranger, ce choix paraît incompréhensible", explique Olivier Chavaz. "Berlusconi est un homme du passé. Ses deux passages au pouvoir n'ont strictement rien apporté au pays. Au contraire, ils ont contribué à l'enfoncer un peu plus dans la crise économique et à le discréditer sur la scène internationale à force de pitreries et d'inepties. (...) La politique italienne est aujourd'hui en voie 'd'américanisation'. Cette évolution est délibérée. La droite et le centre-gauche ont conjointement décidé d'en finir avec les coalitions hétéroclites, sources de fragilité. Mais aucun des deux pôles n'a de véritable projet. A quoi bon dès lors se contenter d'un bipartisme qui n'est qu'une concentration du pouvoir ?" (15.04.2008)
Pologne - Rzeczpospolita
Selon Piotr Kowalczuk, le fait que l'Italie se rapproche d'un système bipartite est positif. "La politique italienne est la plus coûteuse d'Europe car une crise permanente est entretenue depuis 14 ans par la même caste politique corrompue et arrogante qui n'adopte une position commune que lorsqu'elle fixe le montant pharaonique de ses indemnités. (...) Pour sortir de la crise, l'Etat italien doit se soumettre à une douloureuse remise en question. Les structures étatiques doivent être renforcées et le coût de la politique réduit. La naissance de deux blocs modérés et significatifs offre une chance unique de réduire l'influence des extrémistes, qui se sont spécialisés dans le chantage politique. Il est aussi possible qu'après ces élections, un véritable système bipartite émerge en Italie." (15.04.2008)
Italie - La Repubblica
La Ligue du Nord d'Umberto Bossi a fait une percée spectaculaire dans les élections italiennes et sera incontournable pour le nouveau gouvernement. Le journaliste Gad Lerner revient sur les raisons de la victoire de ce mouvement séparatiste et europhobe. "Le prolétariat léguiste célébrera 2008 comme l'année au cours de laquelle il a définitivement arraché la gauche italienne à son implantation dans un monde où elle était née il y a un siècle et demi : le nord industriel, ses plaines et ses vallées. Bossi a réussi à conserver, bien que malade et loin des médias, l'aura mythique du fondateur d'un peuple (...). La Ligue, en multipliant par deux ses voix en Lombardie et en Vénétie, est l'unique parti italien qui se développe aujourd'hui autour de la défense d'un territoire. Un territoire célébré pour son unicité mais qui a besoin de protection quand les tentacules de la mondialisation le menace." (15.04.2008)
Autriche - Der Standard
Christoph Prantner redoute qu'aucun changement positif ne se produise en Italie. "Selon l'OCDE, la croissance italienne devrait rester atone cette année, alors que la part de l'Italie dans les échanges internationaux recule, la productivité se dégrade et les salaires stagnent. De nombreux Italiens sont si pauvres qu'ils ne peuvent même plus manger des pâtes chaque jour. Une jeune génération précaire a fait son apparition. Ces craintes existentielles l'empêchent de fonder une famille. Au sein de ce système sclérosé, Silvio Berlusconi a fait son nid. Mais même les optimistes invétérés ne croient pas que cet homme, qui a grandement contribué à cette situation, puisse apporter des réponses." (15.04.2008)
Eurotopics
lundi, avril 14, 2008
***Intervention de Laurence Parisot au lancement de la promotion 2008 de "Nos Quartiers ont des Talents"...***
***Intervention de Laurence Parisot au lancement de la promotion 2008 de "Nos Quartiers ont des Talents" - 27 mars 2008 Espace Grande Arche de la Défense.
mercredi, avril 09, 2008
***Manger à quel prix ?***
***Les prix des produits agricoles ne cessent d'augmenter, provoquant émeutes et inquiétudes à travers le monde. Un choc alimentaire est-il inévitable ou des solutions peuvent-elles enrayer la crise ?
Extraits des publications suivantes:
Suisse - Le Temps, France - Les Echos, Danemark - Jyllands-Posten
Suisse - Le Temps
Ram Etwareea réagit dans un éditorial aux "émeutes de la faim" dans divers pays suscitées par l'augmentation du prix des denrées. "A présent, la spéculation et les mauvaises récoltes provoquent la crise. Mais à terme, c'est par la relance agricole que la Terre pourra nourrir neuf milliards de bouches dont la majorité résidera dans les villes. (...) Les mauvaises politiques en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud sont sans doute les premiers coupables de la crise. Par exemple, Madagascar ou le Zimbabwe, autrefois greniers de l'Afrique, sont aujourd'hui réduits à mendier des vivres. La catastrophe alimentaire est aussi le résultat d'une politique agricole américaine et européenne qui a injustement imposé ses intérêts au reste du monde. Le protectionnisme et la concurrence déloyale ont tué l'agriculture dans les pays pauvres. (...) La flambée des prix crée une nouvelle dynamique. L'Europe et les Etats-Unis sont en train de baisser les subventions aux paysans." (09.04.2008)
France - Les Echos
Bruno Parmentier est directeur du Groupe ESA (Enseignement supérieur en agriculture) d'Angers. Il estime qu'en matière agricole, "nous sommes en face d'un véritable tournant. Le XXIe siècle vient seulement de commencer et tout a changé depuis un an. Nous pensions que nous produisions trop et les politiques européennes s'efforçaient de réduire nos excédents (...) tandis que les polémiques faisaient rage sur le bien-fondé éthique et économique de nos exportations. Aujourd'hui, nous entrons dans un monde de pénurie ! La planète manque de céréales (et pour longtemps) mais aussi de lait, d'oléagineux... L'augmentation de nos capacités de production s'impose. (...) Puisque nous savons que les ressources de la planète et de notre pays sont limitées, et que les besoins ne cessent de croître, une nouvelle révolution agricole est nécessaire. (...) Il faut maintenant apprendre à produire toujours plus, mais avec beaucoup moins, et mieux." (09.04.2008)
Danemark - Jyllands-Posten
Le quotidien souhaite la conclusion rapide des négociations à l'OMC, mais redoute que les biocarburants continuent de faire pression sur les cours des produits agricoles. "Depuis 2001, l'Organisation mondiale du commerce aspire à la libéralisation des échanges internationaux des produits agricoles. Mais l'accord final est constamment repoussé à cause des négociations qui trainent en longueur. La conclusion rapide des négociations à l'OMC est une étape essentielle pour endiguer la hausse des prix des denrées. Par ailleurs, les accords internationaux doivent autoriser la production de biocarburants uniquement là où on aura la certitude que les grains de meilleure qualité ne seront pas transformés en carburant." (09.04.2008)
Eurotopics
09.04.2008
lundi, avril 07, 2008
***Campagne publicitaire au Mexique : Le fabricant de vodka Absolut s’excuse auprès Américains***
***Le fabricant de vodka Absolut a présenté ses excuses samedi après qu'une campagne de publicité présentant le sud-ouest des États-Unis comme mexicain ait provoqué la colère de certains consommateurs américains.
La campagne publicitaire, qui met en scène des scénarios dits "idéaux», montrait une carte de 1830 où le Mexique englobait encore le Texas, la Californie et d'autres Etats américains du sud-ouest, assortie du slogan «Dans un monde Absolu(t)».
Les Mexicains restent encore, à ce jour, nostalgiques de ces anciennes possessions territoriales. Les publicités, qui n'étaient destinées qu'au Mexique et ont depuis été retirées, n'ont toutefois pas été du goût des Américains, d'autant plus sensibles à la plaisanterie que l'immigration illégale en provenance du Mexique pose d'importants problèmes aux Etats-Unis. Plus d'une douzaine d'appels à boycotter la vodka Absolut ont été lancés sur www.michellemalkin.com, un site internet géré par l'éditorialiste conservatrice Michelle Malkin. Une demi-douzaine d'autres sites et blogs présentent également des commentaires rageurs.
«Nous n'avons jamais, en aucune façon, voulu offenser ou être désobligeants envers qui que ce soit, pas plus que (ces publicités) ne soutiennent une modification des frontières, n'encouragent les sentiments anti-américains ou ne reflètent la réalité du problème de l'immigration», a déclaré Absolut dans un communiqué.
Le sujet des frontières prête à polémique aux Etats-Unis, où certains groupes marginaux affirment qu'une partie du territoire américain revient au Mexique, tandis que les opposants à l'immigration dénoncent une occupation de fait de certaines régions par les Mexicains. «Dans un monde Absolu(t), une entreprise qui produit de la vodka licencie toute son équipe marketing dans un effort désespéré pour reconquérir des consommateurs américains rendus furieux par une désastreuse campagne de publicité», a écrit un «SalsaNChips» rageur sur le site de Michelle Malkin.
L'entreprise Absolut a expliqué que la publicité était destinée à un public mexicain et visait à rappeler «une époque que la population du Mexique pourrait percevoir comme idéale».
«En tant que société internationale, nous comprenons que les gens venant de différentes parties du monde puissent interpréter nos publicités différemment de ce nous souhaitions, et nous nous en excusons».
ASSOCIATED PRESS
MEXICO
Canoe
*Photo : ARGENT
jeudi, avril 03, 2008
***Les femmes en Europe – sur un pied d'égalité oui ou non?***
***Une vue superficielle donne l'impression que la situation des femmes s'est améliorée au cours des dernières années et décennies. Birgit Erbe y a regardé de plus près. Il s'avère non seulement que des différences énormes existent dans les pays respectifs mais aussi que la situation des femmes est souvent encore précaire en Europe.
Les déclarations de presse de la Commission europénne pour le 8 mars se ressemblent chaque année : il a été fait beaucoup pour l'égalité entre les hommes et les femmes mais bien des efforts sont encore nécessaires dans nombre de domaines.
L'annonce d'Eurostat pour la Journée Internationale des Femmes en 2007 était quelque peu troublante : « L'espérance de vie des femmes en 2050 dans tous les États membres est de plus de 80 ans », suivie encore de l'annonce inquiétante pour les hommes qu'actuellement, leur espérance de vie moyenne est inférieure de six ans, voire même de douze ans en Lituanie et en Lettonie. L'espérance de vie plus longue des femmes compense-t-elle les inconvénients par ailleurs que mentionne Eurostat dans la foulée : taux de chomâge supérieur, moindre pourcentage d'emploi, emploi plus souvent à durée déterminée des femmes par rapport aux hommes ? Bien entendu, l'Office européen des statistiques ne veut fournir que des données décrivant la situation des femmes et des hommes – sans porter de jugement. Regardons de plus près.
Tout d'abord une restriction géographique : les données ici utilisées se réfèrent à l'Union Européenne et n'englobent donc pas l'Europe dans son ensemble. Il faut ajouter qu'en dépit de beaucoup de points communs, chacun des 27 États membres a ses propres spécifités et donc une histoire personnelle de l'émancipation féminine, pensons seulement à des pays aussi différents que le Portugal à l'Ouest, la Pologne à l'est de l'Union, la Finlande tout au Nord ou Chypre au Sud.
L'égalité des chances entre hommes et femmes est un principe contractuel et donc une condition à l'entrée dans l'Union Européenne. Partant d'un Article 119 apparemment insignifiant des accords fondateurs (Accords de Rome) de 1957, dans lequel l'égalité du salaire entre hommes et femmes était normée, est né un ensemble de règles détaillé qui définit le traitement égalitaire dans le domaine de l'emploi et de l'assurance sociale pour tous les membres de l'UE. En 2004 fut votée pour la première fois une directive qui étend l'interdiction de discrimination en raison du sexe à la fourniture de biens et de prestations de services, ce qui concerne par exemple différents tarifs d'assurance ou le prix d'une coupe de cheveux.
Un obstacle est encore et toujours la réalisation nationale. Des directives n'ont été réalisées que lentement et parfois pas dans leur intégralité. En outre, un contrôle systématique des lois et prescriptions existantes devrait accompagner la situation juridique modifiée. Le nombre des jugements de la Cour européenne de justice démontre que le droit a souvent dû être obtenu devant les tribunaux en raison de l'inertie des autorités nationales. Cela est vrai pour les anciens comme pour les nouveaux membres. Récemment, la Commission européenne en tant que « gardienne des accords » a reproché au gouvernement fédéral allemand que les directives de non discrimination n'étaient pas suffisamment réalisées dans la loi allemande générale sur l'égalité de traitement. Cette loi avait été votée seulement en 2006 au terme d'années de débat, sous la pression de la Commission européenne qui avait menacé de pénalités s'élevant à 900 000 euros par jour.
Qu'en est-il de l'égalité réelle ? Un baromètre important sont les possibilités de participation des femmes sur les plans politique et social. Prenons l'exemple de la politique et de la représentation des femmes dans les Parlements nationaux ; les femmes y sont sous-représentées dans tous les pays (la participation moyenne était de 24 pour cent en 2006), toutefois avec des nuances claires, comme on peut le lire dans le rapport sur l'égalité entre les hommes et les femmes dans l'Union Européenne en 2007. En Allemagne, en Autriche, en Espagne et en Belgique, la part des femmes est supérieure à 30 pour cent, en Suède, en Finlande, au Danemark et aux Pays-Bas, les Parlements sont même composés de plus de 40 pour cent de femmes. A l'autre bout de l'échelle, la Grèce, la France, la Slovénie, l'Irlande et la Roumanie, dont la part des femmes est inférieure à 15 pour cent, encore dépassée par Malte et la Hongrie où la participation des femmes n'atteint même pas 10 pour cent.
Il en va autrement de la répartition dans l'économie. La part des femmes dans des fonctions de direction est de 32 pour cent (2005) pour toute l'UE, donc beaucoup plus élevée qu'en politique. En tête les pays baltes (Lettonie 44 pour cent !) et la France avec plus de 35 pour cent de femmes. Mais si l'on ne considère que les plus hauts niveaux de direction dans l'économie, la moyenne de l'UE n'est plus toutefois que de 10 pour cent de femmes. Dans les directions générales des 50 plus grandes entreprises cotées en bourse en Allemagne, on trouvait en 2005 12 pour cent de femmes, ce qui plaçait l'Allemagne au huitième rang dans le classement de l'UE.
Dans l'éducation, jeunes filles et jeunes femmes sont plus performantes que les garçons et les jeunes hommes dans presque tous les pays de l'UE. Plus de femmes commencent des études (en 2003, leur proportion était de 54 pour cent dans toute l'UE) et elles ont même plus de succès dans les diplômes de fin d'études (59 pour cent). Dans les échelons supérieurs de la carrière académique, la part des femmes diminue fortement, en Allemagne notamment. En 2004, elles représentaient 39 pour cent des candidates à un doctorat (43 pour cent dans la moyenne de l'UE), atteignaient à peine 23 pour cent de touts les doctorats d'État et occupaient 9 pour cent des chaires de professeur (15 pour cent à l'échelle de l'UE) (cf. She Figures 2006).
La situation des femmes sur le marché du travail, et donc leur participation économique, est nettement moins bonne que celle des hommes. Le taux d'emploi des femmes était en 2005 de 56,3 pour cent dans la moyenne de l'UE, de 71,3 pour cent pour les hommes. Notons ici aussi des différences nationales. Le Danemark et la Suède détiennent les taux d'activité de femmes les plus hauts avec plus de 70 pour cent. Également les Pays-Bas atteignent un taux élevé de 67,5 pour cent mais sont aussi en tête pour les emplois à temps partiel : 75 pour cent des femmes travaillent à temps partiel. L'Allemagne vient en deuxième position pour le travail à temps partiel avec 46 pour cent. Le record du taux d'activité des femmes le plus bas est détenu par la Grèce et la Pologne avec moins de 48 pour cent, et enfin, Malte avec 35 pour cent. Les femmes en Grèce et en Espagne sont fortement touchées par le chômage, où elles sont deux à deux fois et demie plus souvent sans travail que les hommes. Le taux de chômage moyen des femmes est de deux pour cent supérieur à celui des hommes dans la moyenne de l'UE (8,5 face à 6,7 pour cent, janvier 2007).
En dépit de la qualification élevée des femmes, elles se trouvent, comparées aux hommes, plus souvent dans des positions inférieures et dans des professions moins bien payées. En dépit d'exigences similaires en matière de qualification, le salaire de professions typiquement féminines est inférieur à celui de professions typiquement masculines dans certains pays. En conséquence, les éducatrices perçoivent un salaire inférieur à celui de mécaniciennes automobiles, les infirmières gagnent moins que des femmes policiers. 40 pour cent des employées féminines travaillent dans les professions de la santé, dans le domaine de l'éducation et de la formation ou dans le commerce et la vente. Par contre, seuls 20 pour cent des hommes exercent ce genre de professions. L'écart des salaires est particulièrement sensible dans le groupe des employées plus âgées. Les femmes entre 50 et 59 gagnaient en 2005 en moyenne 33 pour cent de moins que les hommes du même âge. L'Allemagne fait partie des États avec une discrimination des salaires particulièrement élevée (22 pour cent), tandis que la France fait meilleure figure dans la moyenne de l'UE avec 12 pour cent.
On est frappé par le fait que le taux d'activité des femmes recule de 15 pour cent entre 20 et 49 ans lorsqu'elles ont un enfant, tandis que la proportion augmente de 6 pour cent pour les hommes. Cela correspond à une étude européenne sur l'utilisation du temps de l'an 2004, selon laquelle les femmes entre 20 et 74 ans consacraient en moyenne presque quatre heures par jour aux travaux ménagers, les hommes par contre à peine un peu plus de deux heures. Dans tous les pays examinés, les hommes disposaient de plus de temps libre que les femmes.
La situation défavorisée des femmes sur le marché du travail entraîne aussi pour elles un plus grand risque de précarité. 15 pour cent des femmes, face à 13 pour cent des hommes, sont considérées à l'échelle de l'UE, même après obtention de prestations sociales, comme étant menacées par la pauvreté. Des risques particuliers de pauvreté pour les femmes sont le chômage qui aboutit à l'exclusion du marché du travail plus souvent que pour les hommes, le statut de mère célibataire, le fait de vivre seule à la vieillesse, ainsi qu'appartenir à une minorité ethnique ou être une migrante. En outre, du fait que les femmes fournissent beaucoup plus de travail d'assistance et d'éducation impayé que les hommes, elles sont donc moins bien intégrées sur le marché du travail et ont donc moins de droit à une retraite, ce qui contribue à renforcer le risque de pauvreté. A l'exception de la Slovaquie, c'est la raison pour laquelle dans tous les pays de l'UE, vivre dans la pauvreté est beaucoup plus probable pour les femmes âgées en dépit des prestations sociales que pour les hommes (20 pour cent face à 15 pour cent).
La violence contre les femmes est la violation des droits de l'Homme la plus fondamentale et la plus largement pratiquée. Selon des estimations du Lobby Européen des Femmes, 45 pour cent des femmes en Europe ont déjà subi une fois des violences masculines. Et le groupe d'expertes de la Commission Européenne « Gender, Social Inclusion and Employment » en conclut que les cas déclarés de violence conjugale, le trafic humain et la prostitution forcée ne représentent que la pointe de l'iceberg. Le gouvernement britannique estimait par exemple que dans les années 2000 et 2001, il y avait eu 15,4 millions de cas de violence conjugale en Grande-Bretagne, dont 84 pour cent dirigés contre les femmes et que chaque semaine, deux femmes mouraient des suites de violences conjugales. La violence conjugale est présente dans toutes les classes sociales. Environ un quart à un demi-million de femmes et d'enfants sont victimes de trafics humains chaque année en Europe. L'Europe de l'Est, l'Afrique et l' Amérique latine sont ici les pays d'origine mais les États membres les plus riches de l'UE sont les pays destinaires majeurs.
Dans l'évaluation de la situation des femmes, impossible de porter un jugement à l'emporte-pièce sur tous les pays, les différences statistiques sont trop grandes. Toutefois, les chiffres permettent de conclure que nous sommes en présence dans toute l'Europe d'un préjudice structurel des femmes, car à l'exception du succès scolaire et des diplômes de fin d'études, les femmes ne bénéficient d'aucun avantage par rapport aux hommes dans aucun pays de l'UE. Exceptée bien sûr l'espérance de vie.
de Birgit Erbe
Eurotopics
*Photo: iStockphoto
mercredi, avril 02, 2008
***LE FORUM DE PARIS 2008 : UNESCO***
***Le vendredi 28 mars, le Forum de Paris a ouvert ses portes pour trois jours d'échanges autour d'acteurs sociaux, économiques et politiques du projet d'Union pour la Méditerranée.
Une Union pour la Méditerranée
Pourquoi faire et comment ?
Mare nostrum, « berceau de la civilisation », « espace de paix et de coopération » : le discours sur la Méditerranée est le plus souvent lyrique et convenu. La réalité est plus terne que les proclamations de foi. Le bassin méditerranéen est divisé entre une rive stable, prospère et démocratique, et une rive qui n’est rien de tout cela. Il est parcouru par des courants migratoires massifs et anarchiques, rendus inévitables par un différentiel économique énorme et un formidable déséquilibre démographique. Et il est travaillé par un intégrisme religieux agressif, qui s’alimente aux sources du despotisme, de systèmes éducatifs déficients et de la misère.
Or, tout le monde comprend, et depuis longtemps, que ces disparités sont grosses de malheurs. La solidarité entre les deux mondes méditerranéens n’est pas seulement un commandement moral ; c’est la condition d’un avenir acceptable pour tous. Pour ne prendre qu’un exemple, mais combien significatif : l’Europe a désespérément besoin de main d’œuvre, les pays du Sud sont incapables de donner du travail à une jeunesse pléthorique et désœuvrée, que la frustration rend perméable aux mots d’ordre des fanatiques.
Mais comment maîtriser le nécessaire flux migratoire sans un minimum de formation, sur place, que seule une coopération internationale serait en mesure d’assurer ?
Bref, la géographie et l’histoire ont créé l’écrin d’une civilisation commune ; les impératifs de la mondialisation imposent les cadres d’un développement partagé.
C’est bien ce constat de bon sens qui avait conduit naguère à la mise en place du Processus de Barcelone. Comme on sait, cela n’a pas été un franc succès. Avec le recul, on voit bien pourquoi.
Amorcé en pleine euphorie du processus d’Oslo, alors que l’on croyait gagnée la bataille de la paix au Proche-Orient, il lui a fallu se déployer dans une atmosphère de conflit exacerbé par la deuxième Intifada. Trop ambitieux dans ses objectifs, visant à embrasser la totalité des aspects d’une relation infiniment complexe, il s’est perdu dans le gouffre des inégalités entre Nord et Sud, les deux s’enfermant dans une relation déséquilibrée qui interdisait tout véritable partenariat. Enfin, trop large dans son extension géographique, il a cherché à impliquer d’emblée l’ensemble des pays de l’Union européenne, riverains de la Méditerranée comme États éloignés du théâtre méditerranéen et naturellement tournés vers une Europe orientale qui s’impatientait déjà aux portes de l’Union.
Il faut donc changer de méthode, en tirant les leçons de l’échec (relatif) de Barcelone et en prenant appui sur ses acquis. Il faudra sans doute mieux délimiter les aires géographiques d’action ; mettre en place des partenariats véritables, en tenant compte des intérêts et traditions des partenaires, et impliquer davantage les sociétés civiles ; définir avec plus de rigueur des objectifs précis, à court terme, avec obligation de résultats.
Pourquoi ne prendrait-on pas pour modèle la « méthode communautaire » qui a si bien réussi à l’Europe aux premiers pas de son propre processus d’unification ?
Ainsi, intelligemment conçue et mise en chantier avec l’audace et la prudence nécessaires, l’Union de la Méditerranée, dont l’idée a été lancée par le Président de la République dans son discours du 6 mai 2007, est le grand chantier dont l’espace méditerranéen a besoin.
Le Forum de Paris est le cadre naturel d’une large réflexion sur ce projet, les conditions de sa réussite, ses contours et ses contenus. Travaillant depuis une décennie sur les relations Nord-Sud et ayant acquis une expertise reconnue dans l’organisation d’événements impliquant les acteurs sociaux du dialogue méditerranéen – décideurs politiques, chefs d’entreprise, syndicalistes, intellectuels, journalistes -, le Forum veut mettre son savoir-faire, fruit d’une expérience déjà ancienne, ainsi qu’un remarquable réseau d’amis, au service d’une idée qui constitue depuis sa naissance sa propre raison d’être.
*12 sessions pour 12 grands thèmes
Une soixantaine d'intervenants prestigieux
Un événement exceptionnel.
Conférence inaugurale "La Méditerranée ou l'ultime utopie"
par Jacques ATTALI
** Samedi de 11h30-13h00,
« Pour une vision partagée de la circulation
des hommes en Méditerranée »
animée par Eric Revel (LCI), autour des intervenants suivants :
*Charles Milhaud, Président de la Caisse Nationale des Caisses d’Epargne, Président de Séance
*Brice Hortefeux, Ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité Nationale et du Codéveloppement
*Missoum Sbih, Ambassadeur d’Algérie en France
*Fathallah Sijilmassi, Ambassadeur du Royaume du Maroc en France
*Benjamin Stora, Professeur d’histoire du Maghreb à l’INALCO
*Xavier Thierry, Démographe
*Patrick Weil, Directeur de Recherche au CNRS
**Samedi à 14h00,
"L'Europe et les Citoyens"
par Alain Lamassoure,
Député européen
**Samedi de 16h30-18h00,
"L'Etat de Droit en Méditérranée"
Morgane BRAVO
M. Fathallah Sijilmassi,
Ambassadeur du Royaume du Maroc en France
&
Jean-Pierre Chevènement,
Ancien Ministre, Président de la Fondation RES PUBLICA
***Très intéressant! A suivre...!
*Photos : Morgane BRAVO