***Tous les eurodéputés en conviennent : "On ne peut pas juger du travail d'un député uniquement par rapport à son taux de présence", selon la formule d'Alain Lamassoure, possible numéro trois sur la liste UMP dans le Sud-Ouest. A droite, comme à gauche, plusieurs sortants affichent un taux de présence enviable lors des sessions plénières mais de piètres résultats par ailleurs.
Il faut préciser que les élus perçoivent une prime de 280 euros par jour de présence. "On constate encore que beaucoup de députés viennent le matin, signent leur feuille de présence et repartent", regrette Françoise Grossetête, tête de liste UMP dans le Sud-Est : "Ceux-là ne siègent en général dans aucune commission et ne sont pas rapporteurs non plus."
Christine de Veyrac, numéro deux de l'UMP dans le Sud-Ouest et ancienne collaboratrice de Valéry Giscard d'Estaing, est ainsi l'une des plus fidèles en session plénière. "Le taux de présence des députés est d'ailleurs en hausse constante depuis plusieurs années", note-t-elle. Mais Mme de Veyrac compte ses apparitions en commission (trois en quatre ans). Elle est par ailleurs l'une des élus français les plus prolixes en questions écrites, mais elle est peu portée sur les rapports.
"C'est enfantin pour un parlementaire de mobiliser ses assistants pour faire du chiffre et s'en prévaloir ensuite auprès de ses électeurs. Les questions écrites, je n'en pose jamais parce que ça ne sert à rien", lâche Henri Weber, chef de file des socialistes dans le Centre, qui considère comme "grotesque" toute tentative de classement. Benoît Hamon, numéro trois socialiste en Ile-de-France, affiche aussi une présence des plus correctes à Strasbourg, mais son activité est peu visible. Il ne compte qu'un seul rapport à son actif. Plutôt présente à Strasbourg, Marielle de Sarnez, boude le travail en commission. A l'inverse, Jacques Toubon n'est pas le plus assidu en plénière, mais il affiche de bons résultats en commission et a joué un rôle clé sur des dossiers comme la directive Bolkestein.
Les élus eurosceptiques cumulent souvent les deux handicaps : ils viennent peu et s'investissent encore moins. Jean-Marie Le Pen, numéro un du FN dans le Sud-Est, n'a été présent qu'à 72 % des séances, très en deçà de la moyenne nationale. Philippe de Villiers, tête de liste du Mouvement pour la France dans l'Ouest, n'est pas là une session sur deux. Les deux hommes n'ont rédigé aucun rapport, leur attribution étant souvent liée à des dosages entre les groupes les plus influents.
Pour Vincent Peillon, tête de liste socialiste dans la région Sud-Est, ne fonder les classements que sur la seule présence "est d'une bêtise incalculable". Ce membre de la direction du PS est, il est vrai, peu assidu à Strasbourg. "Quand je travaille sur le programme du PS pour les élections européennes, c'est un travail que nous faisons à trois, à Paris. Je ne peux pas en même temps être au Parlement", se justifie-t-il.
Philippe Ricard (à Bruxelles) avec Marion Brunet et Christine Garin
Le Monde
23.04.09.
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