La presse européenne du 02/12/2011
Le président français, Nicolas Sarkozy, a défendu sa politique de gestion de crise et présenté ses idées pour une coopération accrue en Europe, lors de son "grand discours" de jeudi à Toulon. Si certains commentateurs jugent qu'il a analysé avec courage les faiblesses de la France, d'autres soulignent au contraire ses propres faiblesses sur les questions européennes.
Le président français, Nicolas Sarkozy, a défendu sa politique de gestion de crise et présenté ses idées pour une coopération accrue en Europe, lors de son "grand discours" de jeudi à Toulon. Si certains commentateurs jugent qu'il a analysé avec courage les faiblesses de la France, d'autres soulignent au contraire ses propres faiblesses sur les questions européennes.
Hospodářské noviny - République tchèque
Le courage de la vérité avant les élections
Dans un discours sur la crise aux accents churchilliens, le président français Nicolas Sarkozy a fait preuve de courage, juge le journal économique Hospodářské noviny : "Il y a trois ans, Nicolas Sarkozy soulignait à Toulon pour la première fois la gravité de la crise. Hier, au même endroit, il a évoqué une peur qui paralyse les consommateurs et effraie les investisseurs. Beaucoup de Français n'ont pas dû apprécier que Sarkozy énonce ce que l'on dit depuis longtemps à l'étranger : le fait que l'un des premiers pays de l'UE ait vécu pendant des années au-dessus de ses moyens. Il faut du courage pour dire ce genre de choses quelques mois avant des élections. Mais Sarkozy aura besoin d'encore plus de courage et d'arguments la semaine prochaine au Conseil européen, s'il veut soumettre avec la chancelière allemande Merkel une recette commune contre la crise." (02.12.2011)
Le Figaro - France
Une analyse dure mais juste
La prise de position sur la crise du président Sarkozy à Toulon est remarquable car quelqu'un dit enfin la vérité au peuple, écrit le quotidien conservateur Le Figaro : "On pourra faire toutes sortes de reproches à Nicolas Sarkozy après son discours de Toulon, sauf celui d'avoir caché la vérité aux Français. Qu'il s'agisse de la machine à fabriquer de la dette produit du capitalisme financier, du transfert de la dette privée vers la dette des États, du financement de notre modèle social par l'emprunt, de la double faute française de la retraite à 60 ans et des 35 heures: voilà un examen clinique angoissant mais incontestable. Oui, la France et la majorité des pays de la zone euro ont atteint un degré d'endettement insupportable qui nous oblige à changer radicalement de comportement pour entrer dans ce que le chef de l'État appelle le cycle du désendettement." (02.12.2011)
Libération - France
Un président sans volonté politique
Lors de son discours à Toulon, le président Sarkozy a montré que ses opinons politiques n'ont pas évolué avec la crise, déplore le quotidien de centre-gauche Libération : "Le premier meeting de campagne de Nicolas Sarkozy à Toulon fut raté. D'abord parce qu'à aucun moment il ne trouva le ton juste. … Ensuite, entendre reparler pour la dix millième fois de la maladie des 35 heures, du 'travailler plus', des heures supplémentaires, c'est mettre au jour une forme d'impasse logique … : pourquoi ne pas avoir démantelé une fois pour toutes, alors que tous les pouvoirs étaient à disposition, ces mécaniques nuisibles? ... Enfin, en situation de crise, faire l'apologie de l'Europe intergouvernementale, ne rien dire de nouveau des marchés financiers tels qu'ils dysfonctionnent, c'est admettre le monde tel qu'il est et restera. Habillée de lyrisme rococo et cocardier, la seule vraie nouvelle de ce discours est là : le renoncement à toute forme de volontarisme politique." (02.12.2011)
La Stampa - Italie
Toujours pas assez d'Europe
Le discours du président Sarkozy a été faible comparé à celui du nouveau directeur de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, estime le quotidien libéral La Stampa : "Mario Draghi a montré hier matin la voie pour sortir de la crise : seul un accord politique des différents pays sur un gouvernement économique commun peut sauver l'euro. Mais Nicolas Sarkozy recule toujours devant des solutions qui placeraient la France sous surveillance commune. Il n'a osé qu'un petit pas en avant, celui de la sanction automatique des Etats déficitaires proposée par Berlin. Pas un mot sur l'institution qui devrait assumer ce contrôle, ni sur la forme que celle-ci pourrait avoir. La France reste le pays qui renâcle le plus sur le renforcement de la discipline, surtout lorsqu'il s'agit de donner des compétences supplémentaires à la Commission européenne." (02.12.2011)
EURO/TOPICS
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