*TRAITÉ DE ROME*

Il est important de se rappeler d'où nous venons. Après les tragédies de la Seconde Guerre mondiale, le Traité de Rome fut un accord clé entre six pays qui a lié leur destinée via la Communauté économique européenne. À l'occasion du 60ème anniversaire de sa signature, nous revenons sur la manière dont le traité a posé les bases de l'Europe et de sa réalisation, défendues par le Parlement européen.

🇪🇺EUROPE FOR CITIZENS! #HUB & #ThinkTank!

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🇪🇺POUR QUE L'EUROPE, EN TANT QU’ACTEUR MONDIAL, NE SOIT PAS LOINTAINE DES EUROPÉENS & DES FRANÇAIS!. BIENVENUE, WELCOME, BIENVENIDO, WILLKOMMEN, WELKOM, BENVENUTO, BOAS-VINDAS, WITAJ, VITAJTE... By @MorganeBravo.

2010*50Years of Traineeships at the European Commission*

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*Founded in 2006. From Paris, France. Fondatrice du "HUB EUROPEAN UNION", Morgane BRAVO* "United in diversity", that's the motto of the EU! *Mieux informer les citoyens UE! « So that Europe, as a global player, is not far from Europeans » * *Ancienne stagiaire (Blue Book) de la Commission Européenne, au Secrétariat Général. Bruxelles. * President & Founder HUB « DIGITAL DIPLOMACY» «DIPLOMATIE NUMERIQUE ». *‪Fondatrice HUB 
‪« DIGITAL DIPLOMACY» : « POLITIQUE & SOCIAL NETWORKING ». *Fondatrice HUB « ECOLOGIE &INNOVATION : DEVELOPPEMENT DURABLE DU XXIE SIÈCLE!»* Présidente et Fondatrice du «Think Tank» Europe-Mexique.

*LES PRINCIPALES INSTITUTIONS DE L'UNION EUROPÉENNE*

*LES PRINCIPALES INSTITUTIONS DE L'UNION EUROPÉENNE*
🇪🇺L'EUROPE. « L'Europe ne doit pas être un commentateur du monde. Elle doit en être l'architecte.🕊 La diplomatie européenne doit être une » 🕊 May the force be with you! Que la force soit avec vous!

vendredi, juin 29, 2007

*** Brown-Sarkozy, un tandem incertain ***


*** Le nouveau Premier ministre britannique et le président français ont beaucoup en commun. Mais ils devront surmonter leurs divergences sur l'Europe et la mondialisation, prévient le Financial Times.

Les deux hommes qui viennent d'accéder au pouvoir dans deux des pays phares de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy en France et Gordon Brown au Royaume-Uni, ont beaucoup de choses en commun. Mais ils ont également des caractères très différents. Et l'alchimie entre les deux hommes pourrait bien être déterminante pour l'avenir de l'Europe.

MM. Sarkozy et Brown ont tous deux eu pendant des années une idée fixe : se hisser au pouvoir. Tous deux sont des tacticiens hors pair bien décidés à transformer l'économie de leur pays. Et chacun cherche à prendre ses distances vis-à-vis de son prédécesseur. Ils sont d'anciens ministres des Finances rompus aux tâches impopulaires. Bien qu'ils parlent de décentralisation, ils sont centralisateurs par instinct. Ce sont deux fortes personnalités qui aiment mener les opérations. Les deux sont des nationalistes, animés de la volonté d'affirmer l'identité nationale - une identité nationale fondée non sur des critères ethniques, mais sur des idées et des valeurs communes. M. Brown évoque souvent la "britannité". Et M. Sarkozy a inquiété beaucoup de ses partisans, comme de ses opposants, en créant un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale. En fait, ce sont tous deux des marginaux, puisque M. Sarkozy est né de père hongrois et de mère gréco-juive et que M. Brown est un Ecossais installé dans la capitale de l'Angleterre.

Mais il existe aussi de profondes différences entre les deux hommes, à la fois de tempérament et de vision politique. M. Sarkozy déborde d'énergie. Avec lui, les idées fusent et il n'est jamais à court de nouvelles propositions. Une spontanéité qui a d'ailleurs failli lui jouer bien des tours tout au long de sa carrière. Le Premier ministre britannique, lui, est bien plus prudent et mesuré. Il laisse parfois passer des semaines avant prendre une décision, mais, une fois sa décision prise, personne ne peut le faire changer d'avis. L'une des raisons pour lesquelles M. Brown a un rapport malaisé avec l'UE est qu'il se déplace à Bruxelles avec des idées arrêtées et qu'il déteste les compromis.

La plus grande source de désaccords risque de venir de la mondialisation et de l'attitude de l'Europe face aux défis de la montée en puissance chinoise et indienne. M. Brown est un ardent partisan de la suppression des barrières commerciales afin de favoriser la concurrence, tandis que M. Sarkozy soutient que l'Europe doit bâtir ses propres champions industriels et les protéger. Une opposition classique entre la France et l'Angleterre.

Pour Charles Grant, directeur du cercle de réflexion londonien Center for European Reform, le renouvellement des dirigeants européens ne pouvait tomber mieux. La chancelière allemande Angela Merkel, M. Sarkozy et M. Brown sont trois dirigeants pragmatiques, atlantistes et relativement libéraux. L'alchimie personnelle sera cependant déterminante. Mme Merkel est dotée d'une grande force de persuasion, qu'elle emploie à essayer de trouver un consensus qui arrimera l'Allemagne à l'Europe, et les grands Etats aux petits. M. Sarkozy et M. Brown sont deux nationalistes chatouilleux d'un genre différent, moins enclins à enterrer leurs divergences pour parvenir à un accord. Et, malgré quelques troublantes similitudes, ils vont vite découvrir qu'apprendre à vivre ensemble ne sera pas chose facile.

Quentin Peel
Financial Times
Courrier International

*Photo: Devant le 10 Downing Street, le 18 septembre 2006
AFP

mardi, juin 26, 2007

***A l'occasion du Salon International de l'Aéronautique : Le Bourget 2007* ***


*** Réception, le 20/06/2007, à la Délégation générale du Québec à Paris :

* A propos de l'Invitation du Délégué général du Québec,

Monsieur Wilfrid-Guy LICARI,

en présence de M. Raymond BACHAND,

Ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation,
et Ministre du Tourisme


*** Mes Félicitations pour l'organisation!
UN VRAI SUCCES, plus de 250 personnes...! ***


Morgane BRAVO

*** L'UE trouve un compromis sur le traité constitutionnel ***


*** L'UE est parvenue le 23 juin à un accord en vue d'un nouveau traité européen lors d'un sommet organisé à Bruxelles. Au terme de négociations ardues, la voie est désormais libre pour mettre en oeuvre la plupart des propositions que contenait le premier projet avorté de Constitution européenne. Ce texte, qui devrait entrer en vigueur à la mi-2009, va-t-il permettre de relancer l'UE ?

Le Temps (Suisse)
"L'UE est soumise aux mêmes aléas que ses 27 pays membres. Elle évolue en fonction des hommes qui la dirigent, des contraintes économiques et sociales subies par 500 millions d'habitants, et surtout des sacrifices que les uns et les autres sont prêts à consentir", explique Richard Werly. "Le sommet de Bruxelles, et son dénouement à suspense dominé par la surenchère polonaise, reflète de ce point de vue une nouvelle donne. A l'image - chacun dans leur style - de Nicolas Sarkozy ou d'Angela Merkel, les dirigeants européens actuels sont avant tout des pragmatiques. (...) Ils sont convaincus que la fameuse 'subsidiarité', qui permet au droit communautaire de s'imposer au niveau national, doit encore s'accompagner, pour l'heure, d'une répartition symétrique des rôles symboliques. (...) L'Europe à 27 tiendra debout si elle marche pas à pas. Quitte à frustrer ceux qui voudraient la voir courir."

Le Soir (Belgique)
Pour l'éditorialiste Jurek Kuczkiewicz, le sommet a mis en avant une nouvelle génération de leaders, "capables de mouiller leur chemise" pour l'Europe, comme Angela Merkel ou Nicolas Sarkozy. Mais leur engagement risque de ne pas suffire. "L'ère des divisions ne fait que commencer. Car il faut bien se rendre à l'évidence que la négociation qui a failli capoter portait sur les modalités de fonctionnement des institutions, et pas encore sur les défis essentiels de l'Europe : gouvernement économique et mondialisation, immigration, lutte contre le réchauffement climatique, sans parler de la remise en cause de la Politique agricole commune, une bombe européenne en soi, ou des élargissements... Lorsque les 27 forces divergentes que l'on a vues à l'oeuvre ces jours-ci entreront en collision sur ces dossiers vitaux, on regrettera la nuit de l'autre jour [du 22 au 23 juin à Bruxelles] comme le bon vieux temps."

Mlada fronta dnes (République tchèque)
Pour Viliam Buchert, l'UE demeure le "projet des élites" et l'opinion publique reste sur le carreau. "Les déclarations des chefs de gouvernement lors du sommet européen montrent qu'il va être de plus en plus laborieux et compliqué de parvenir à des accords en Europe. L'idée d'une intégration plus poussée n'est pas convaincante. Certes, le Vieux Continent ne connaît pas encore de stagnation mais il éprouve de la frustration étant donné l'incertitude quant à la direction à suivre. Combien de temps cette situation va-t-elle encore durer ? Jusqu'à ce que nous comprenions enfin que les Américains, les Chinois ou les Indiens vont nous doubler à toute vapeur ?"

Diena (Lettonie)
Sanita Jemberga se réjouit que le sommet de Bruxelles ait débouché sur un compromis. Mais elle critique vivement la Pologne et le Royaume-Uni. "Par son comportement, la Pologne a mené la vie dure aux nouveaux membres de l'UE, car nous sommes souvent considérés comme un bloc homogène. Nos efforts communs pour faire entendre notre voix en notre qualité d'anciens pays occupés sont rendus plus difficiles lorsque des arguments aussi absurdes sont avancés au point que tout le monde préfère se boucher les oreilles à la seule évocation de la guerre mondiale [le Premier ministre polonais a revendiqué des voix supplémentaires pour la Pologne au sein des instances de l'UE en raison des quelque 5 à 6 millions de Polonais morts entre 1939 et 1945]. Le plus grave est toutefois l'arrogance absolue de la Pologne et du Royaume-Uni en ce qui concerne les intérêts communs de l'UE."

Rzeczpospolita (Pologne)
Le journaliste Piotr Semka estime que les négociations à Bruxelles se sont achevées sur un compromis qui permet à la Pologne et aux frères Kaczynski de sauver la face. "La Pologne est trop grande pour être classée parmi les pays d'Europe centrale qui n'essaient pas de mener une politique ambitieuse. En revanche, elle est trop faible pour rallier politiquement ses plus petits voisins. Du fait de sa taille moyenne, ni Berlin ni Paris ne la considèrent comme un partenaire dont l'avis compte. Comment vivre malgré tout ? La Pologne l'a dit clairement : nous voulons plus que ce qu'on nous donne. Cela lui a valu les foudres des magnats de l'Union. Nous avons maintenant dix ans pour tirer parti des avantages du Traité de Nice, juridiquement contraignant. (...) La main tendue de la République tchèque et de la Lituanie est le trésor le plus précieux de cette conférence. A Bruxelles, nous avons fait notre entrée en première division européenne. Nous avons de quoi être satisfaits."

Rue89 (France)
"En faisant adopter le 'mini-traité', devenu dans l'eurojargon un 'traité modificatif', Nicolas Sarkozy s'offre les apparences d'un premier grand succès de politique étrangère, et se pose en sauveur de l'Europe, ce qu'on a pu entendre à satiété samedi sur les ondes françaises", estime Pierre Haski, directeur de la publication en ligne. Il juge toutefois que "ce texte, incompréhensible pour le commun des mortels européens, porte la marque des chantages à répétition menés, dans les meilleures traditions européennes, par la Pologne et la Grande Bretagne. (?) Ce traité porte surtout l'empreinte de l'époque, c'est-à-dire une absence totale d'ambition et de perspective, un renoncement à donner à l'Europe la capacité de peser d'un poids réel dans un monde de plus en plus multipolaire, mais dans lequel l'Europe a renoncé, de fait, à être un des pôles influents."

Elsevier (Pays-Bas)
Le nouveau traité est "un succès cosmétique" pour le Premier ministre des Pays-Bas, Jan Peter Balkenende, ironise l'éditorialiste Syp Wunia. Certes, il a obtenu que le texte ne s'appelle pas Constitution, mais ce "soi-disant succès de Balkenende ne concerne pas vraiment le c?ur du traité (?) : le transfert de vastes domaines de compétences vers Bruxelles et Strasbourg, la perte du droit de veto dans des dossiers aussi vitaux que le droit pénal, l'immigration et l'accès des étrangers à la sécurité sociale néerlandaise. La souveraineté est, dans l'ancienne Constitution comme dans le nouveau traité européen, enlevée au profit de 'l'intérêt' de l'Union européenne. Comme si tout devenait plus démocratique quand ce n'est plus la Deuxième Chambre [chambre basse du Parlement] à La Haye mais le Parlement européen à Strasbourg qui décide de tout. La perte de compétences nationales est définitive, c'est ainsi, et sur ce point Balkenende a complètement échoué."

Eurotopics

lundi, juin 25, 2007

* Distribution des reserves prouvées de gaz naturel *


*** Au cours des vingt dernières années, les réserves de gaz naturel en chiffres absolus ont énormément augmenté. Le Moyen-Orient, l'Europe et l'Eurasie disposent de la plus grande partie des réserves mondiales de gaz naturel. Toutefois, tout comme pour le pétrole, à la décroissance du nombre des gisements de gaz naturel exploités s'oppose une croissante demande d'énergie.

Les faits

Les réserves de gaz naturel confirmées ont augmenté de 96,4 billions de m³ en 1984 à 179, 5 billions de m³ à l'échelle mondiale en 2004. En 2004 le Moyen-Orient détenait 40,6% des réserves mondiales de gaz naturel et l'Europe et l'Eurasie 35,7%. Ces régions détiennent ainsi à elles seules la plus grande partie des réserves mondiales, tandis que la région asiatique du Pacifique ensemble avec l'Afrique n'en détiennent que 8% et que l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud ne dispose chacune d'elle que de 4% des réserves.

Comme pour le pétrole, l'augmentation des réserves de gaz naturel en termes absolus dans le passé ne change rien au fait que la mise en exploitation de nouveaux gisements de gaz naturel baisse, tandis que sa consommation augmente. Le jour où l'approvisionnement en gaz naturel dépassera la croissance des réserves semble assez proche pour le gaz aussi. À long terme, le gaz ne compensera pas l'épuisement des réserves de pétrole. D'après les prévisions de la compagnie pétrolière et gazière BP, l'écart qui existe entre le développement réserves de gaz naturel et la consommation grandissante de gaz n'est plus très large. Entre 2004 et 2005 les réserves de gaz ont à peine augmenté de 0,83 billions de m³, tandis que sa consommation a fait un bond de 2,75 billions m³.

Toujours d'après BP, qui calcule les .réserves de gaz naturel partant de la production annuelle, il ne nous reste plus que 65,1 ans jusqu'à l'épuisement total des réserves si les conditions actuelles se maintiennent. En 1981 l'approvisionnement en gaz jusqu'à l'épuisement total des réserves avait été estimé à soixante ans. La mise en exploitation de nouveaux gisements a repoussé cette estimation, en 2001, jusqu'à 70 ans. Si chaque région ne pouvait compter que sur ses propres réserves, l'ensemble de l'Amérique du Nord devrait se passer de gaz d'ici dix ans déjà. L'Europe et l'Eurasie serait tout juste au-dessous de la moyenne mondiale. Seul le Moyen-Orient aurait assez de réserves pour maintenir sa consommation actuelle pendant encore 250 ans.

Comme pour le pétrole, des voix critiques attirent l'attention pour le fait que les chiffres donnés par les compagnies pétrolières et gazières, partant du principe que les réserves de gaz naturel sont elles aussi limitées, seraient trop optimistes. La première raison pour une surestimation est que la hausse des réserves s'inscrit positivement dans le bilan de la compagnie et donc aussi pour la cotation en bourse de ses sociétés. La tentation est donc grande, dans le doute, de partir de la supposition que les réserves sont importantes. D'autre part, les pays producteurs de gaz naturel auraient, eux aussi, l'intérêt d'afficher des réserves importantes afin de ralentir la poussée des énergies alternatives. Aussi bien pour le pétrole que pour le gaz il manque des données objectives, étant donné que les chiffres avancés proviennent d'un milieu où règnent intérêts économiques et politiques.

Sources d'information

British Petroleum (BP): Statistical Review of World Energy 2005

Notions, notes méthodologiques et conseils de lecture

Les réserves de gaz naturel et les ressources de gaz naturel sont deux choses différentes. Le terme «ressources» de gaz naturel désigne les gisements existants, que ceux-ci soient exploitables ou pas même encore découverts. Les «réserves» de gaz naturel sont uniquement les ressources de gaz naturel qui sont exploitables et rentables aux prix courants.

En chiffres absolus et en pourcentage, 1984, 1994, 2004.

Réserves de gaz naturel en billions de m³
1984 1994 2004
Monde* 96,39 142,89 179,53
Moyen-Orient 27,38 45,58 72,83
Europe et Eurasie 42,03 63,87 64,02
Région asiatique du Pacifique 7,04 10,0 14,21
Afrique 6,17 9,15 14,06
Amérique du Nord 10,51 8,43 7,32
Amérique centrale et du Sud 3,28 5,86 7,1

Pourcentage sur les réserves mondiales
1984 1994 2004
Monde* 100 100 100
Moyen-Orient 28,04 31,9 40,6
Europe et Eurasie 43,6 44,7 35,7
Région asiatique du Pacifique 7,3 7,0 7,9
Afrique 6,4 6,4 7,8
Amérique du Nord 10,9 5,9 4,1
Amérique centrale et du Sud 3,4 4,1 4,0


*D'éventuels décalages sont possibles dû à l'arrondissement des chiffres.

Eurotopics

jeudi, juin 21, 2007

*Des gazoducs pour lutter contre la dépendance énergétique*


*** La course aux réserves énergétiques prend un tournant décisif : les contrats et les projets de gazoducs que l'on signe aujourd'hui vont déterminer pour les décennies à venir notre contrôle de cette ressource énergétique cruciale que représente le gaz naturel. Les Etats de l'UE tentent vainement de limiter leur dépendance par rapport à la Russie.

Actuellement, l'Europe ne peut couvrir par ses propres ressources que 40% de sa consommation de gaz naturel. Elle est obligée d'importer le reste et son premier fournisseur est la Russie. D'après certaines estimations, la dépendance de l'Europe vis-à-vis des importations de gaz devrait passer en 20 ans de 60 à 80%.

Conflit avec l'Ukraine et la Biélorussie

Le conflit russo-ukrainien est pour les Européens une parfaite illustration des conséquences que peut avoir cette dépendance. Fin 2005, la Russie a augmenté le prix du gaz pour l'Ukraine, qui bénéficiait jusqu'alors de tarifs subventionnés. L'Ukraine ayant refusé l'augmentation, la Russie a menacé de suspendre ses exportations. Josef Kirchengast écrivait alors dans le quotidien autrichien Standard, le 27 décembre 2005, qu'il considérait ces menaces comme du bluff : "A Moscou, on sait très bien que 80% du gaz russe à destination de l'Europe passe par le réseau de gazoducs ukrainien. Les Russes sont donc dans l'incapacité de fermer le robinet." C'est pourtant bien ce qu'ils ont fait : le 1er janvier 2006, la compagnie russe Gazprom suspendait ses livraisons de gaz à l'Ukraine.

Voici comment Jan Blomgren a analysé la signification stratégique du conflit dans le quotidien suédois Dagens Nyheter : "Il s'agit pour Moscou d'obtenir le contrôle des conduites de gaz qui couvrent près de 50% des besoins énergétiques de l'Union européenne. Gazprom est prêt à revoir la facture ukrainienne à la baisse si le pays accepte de former un consortium avec la Russie."

La compagnie russe Gazprom, qui possède les plus importants gisements de gaz du monde, aspire à contrôler aussi l'infrastructure, c'est-à-dire les gazoducs reliant la Russie à ses clients. La Russie avait déjà appliqué cette stratégie vis-à-vis de la Biélorussie en 2004 : "En 2004, le gazier russe coupait temporairement le gaz et Loukachenko acceptait de vendre les conduites du consortium Beltransgaz à Gazprom. Celui qui possède non seulement les deux précieuses sources d'énergie que sont le gaz et le pétrole, mais également les pipelines qui les acheminent, dispose de fait de moyens de pression économiques - et potentiellement politiques - considérables sur les pays acheteurs", estimait Reinhard Meier le 3 janvier 2006 dans la Neue Zürcher Zeitung. La reprise de Beltransgaz par les Russes n'a pas réussi d'emblée. Au tournant des années 2006 et 2007, Moscou provoquait un nouveau conflit avec la Biélorussie, et celle-ci finissait par accepter une participation progressive de Gazprom dans Beltransgaz, qui atteindra 50% en 2010. Gazprom a également réussi à imposer une hausse conséquente du prix du mètre cube.

Tandis que la Russie essaie de reprendre le contrôle des pipelines construits en Europe à l'époque soviétique, elle assure en même temps sa position en investissant dans de nouveaux projets de gazoducs. Il s'agit notamment du gazoduc "Blue Stream", qui passera sous la mer Noire, et du gazoduc nord-européen, qui traversera la mer Baltique. Tous deux sont en concurrence avec le projet Nabucco, qui prévoit de relier d'ici 2012 l'UE avec les gisements de gaz de la mer Caspienne et de l'Iran.

Nouveaux projets de gazoducs avec la Russie

Depuis 2005, le gazoduc Blue Stream transporte le gaz russe de Novorossisk jusqu'en Turquie, à Samsun, via la Mer noire, évitant ainsi de transiter par d'anciennes républiques soviétiques. Sa capacité de transport devrait atteindre les 16 milliards de mètres cubes en 2010.

Mais le projet de pipeline le plus contesté en Europe est le gazoduc nord-européen, plus connu sous le nom de gazoduc de la Baltique. La construction en avait été décidée en 2005 par l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder et le président russe Vladimir Poutine. La compagnie russe Gazprom détient 51% de la Nord Stream AG, tandis que deux compagnies allemandes détiennent respectivement 24,5 % des parts de ce consortium, qui acheminera à partir de 2010 jusqu'à 55 milliards de mètres cubes de gaz par an. Le gazoduc s'étendra sur 1200 kilomètres et traversera la mer Baltique entre la ville russe de Wyborg et la ville allemande de Greifswald. Pour la première fois, la Russie a ainsi un accès direct au marché européen et évite les pays de transit, ce qui a donné lieu à de violentes critiques, surtout de la part des pays baltes et de la Pologne, qui se sentent court-circuités.

L'accord gazier germano-russe

L'ex-ministre de la défense polonais Radoslaw Sikorski a suscité de vives réactions dans le monde en comparant en mai 2006 le gazoduc germano-russe de la Baltique avec le pacte germano-soviétique de 1939. On a également sévèrement reproché à Gerhard Schröder d'avoir négocié cet accord pendant son mandat de chancelier et d'en avoir tiré profit, puisque, dès son départ de la scène politique, il reprenait la présidence du conseil de surveillance du consortium Nord Stream AG. Un an et demi plus tard, le 17 avril 2007, le journal estonien Postimees ne pardonnait toujours pas à Schröder cet "accord gazier germano-russe", considérant l'ex-chancelier comme un "politicien corrompu par la Russie".

Le Tchèque Jan Machacek a insisté quant à lui sur la "dimension géopolitique" du gazoduc de la Baltique. "Le contrat gazier germano-russe soumet davantage l'Europe centrale à la politique de tarification autoritaire de la Russie", écrivait-il le 5 avril 2006 dans le quotidien Hospodarske Noviny.

A l'inverse, son compatriote Teodor Marjanovic a critiqué, dans le journal Mlada fronta dnes du 9 janvier 2007, les plaintes des Européens de l'Est concernant leur dépendance vis-à-vis des livraisons russes : "Les Américains pourraient se lamenter de la même façon en ce qui concerne leur dépendance par rapport aux matières premières étrangères. Ils se libèreraient également volontiers du joug des Arabes ou des populistes comme le Vénézuélien Hugo Chavez. C'est l'ironie des temps modernes : l'Occident n'a pas de pétrole, contrairement aux parties du monde qui, de notre point de vue, ne sont pas particulièrement démocratiques."

Le projet Nabucco ou l'histoire d'une brève euphorie

Le projet de gazoduc Nabucco a vu le jour en 2004, afin d'éviter que l'Europe ne devienne entièrement dépendante des importations de gaz russe. Ce pipeline doit acheminer à partir de 2012 jusqu'à 30 milliards de mètres cubes de gaz par an entre la frontière turco-irano-azerbaïdjanaise et l'Autriche. Les participants à ce projet, l'Autriche, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie, se sont mis d'accord fin 2006. L'Autrichien Günther Strobl a exprimé son enthousiasme à ce sujet dans le Standard du 27 juin 2006 : "L'Europe va diversifier ses sources d'approvisionnement en gaz naturel, et par là même réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe." Le projet Nabucco pourrait permettre à l'Europe de sortir de sa dépendance vis-à-vis de la Russie, estimait aussi le journaliste hongrois Peter Dunai le 14 juillet 2006 dans le quotidien Népszabadság: "Moscou se bat contre la construction du gazoduc Nabucco qui doit acheminer le gaz turkmène et azerbaïdjanais en Europe de l'Ouest sans passer par la Russie, comme le faisaient autrefois les compagnies pétrolières américaines et britanniques pour le pétrole et le gaz du Proche-Orient."

Le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany a surpris les Européens, à la mi-mars 2007, en se prononçant en faveur d'une prolongation du gazoduc Blue Stream entre la Turquie et l'Autriche. "Le projet européen de gazoduc Nabucco est un vieux rêve. Mais nous avons besoin de projets et non de rêves", déclarait Gyurcsany le 12 mars dans l'International Herald Tribune . Le 30 mai 2007, Mihnea Maruta constatait avec résignation dans le journal roumain Cotidianul, que "tous les pays impliqués dans le projet Nabucco avaient néanmoins, à l'exception de la Roumanie, donné leur consentement à la poursuite des importations de gaz russe". Le projet Nabucco n'est pas abandonné pour autant. Mais dans la mesure où les pays concernés prennent leurs précautions en signant des contrats avec la Russie, l'objectif initial d'indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie est raté.

Pour une politique énergétique européenne

La situation de l'Europe reste donc délicate. Borut Grgic, directeur de l'Institut d'études stratégiques de Ljubljana, a déclaré le 2 février 2006 dans le journal slovaque Sme: "Nous n'avons pas suffisamment de sources d'énergie pour remplacer l'énergie russe, mais l'on peut se demander si d'autres producteurs d'énergie seraient plus fiables."

Les Etats européens auraient donc d'autant plus intérêt à s'entendre sur une politique énergétique commune. Comment couvrir les besoins énergétiques de l'Europe : avec des énergies renouvelables et des progrès techniques, avec l'énergie nucléaire ou avec des sources d'énergie traditionnelles telles que le charbon ? Quel serait le bouquet énergétique idéal ? Il apparaît dans les différents débats, et c'est problématique, que chaque pays de l'UE se fonde sur sa propre politique énergétique pour définir une politique européenne commune. Aussi le journal suédois Dagens Nyheter lançait-il cet appel le 16 novembre 2006 : "Il est grand temps que la Suède et les autres pays européens disent 'oui' à l'énergie nucléaire. Notre dépendance vis-à-vis de Moscou ne doit pas aller au-delà du nécessaire."

De même la Commission européenne, dans ses dernières publications, misait fortement sur l'efficacité énergétique
et sur l'énergie nucléaire. Est-ce que cela atténuerait la dépendance de l'Europe ? Vera Gaserow s'est exprimée à ce sujet le 20 janvier 2007, dans le Frankfurter Rundschau: "Une politique d'autarcie nationale, comme certains l'envisagent avec l'énergie nucléaire, ne serait d'aucun secours contre un éventuel chantage. Car enfin, l'uranium ne pousse pas dans les verts pâturages européens !"

de Michael Kaczmarek
Eurotopics


Photo: AP. Pipeline de gaz naturel en Ukraine

*Que reste-t-il du projet de Constitution européenne ?*

*** Si les dirigeants de l'UE se mettent d'accord sur un mini-traité constitutionnel lors du sommet qui débutera le 21 juin, il sera totalement différent du projet initial de Constitution. Est-ce la bonne voie à suivre ? A la veille du sommet européen, des désaccords persistent sur le devenir de l'Europe.

La Voix du Luxembourg (Luxembourg)
Laurent Moyse relève que "les points qui font obstacle à un nouveau compromis, pourtant fortement dilué par rapport à la première proposition, n'ont pas grand-chose à voir avec les motifs de refus qu'ont avancé les partisans du 'non' [à la Constitution]. (...) On est en passe d'assister à une dilution complète de l'Europe communautaire. Jetant par dessus bord principes et valeurs qui furent âprement discutés pendant des mois, les opposants au traité sont parvenus à torpiller un projet qui était loin d'être la panacée mais qui avait le mérite de jeter les bases d'un meilleur fonctionnement. Ils ont trouvé des alliés inattendus, dont les intérêts sont parfois à l'opposé d'une Europe unie et solidaire. Quant à l'argument entendu voilà deux ans selon lequel une crise en Europe ne pouvait être que salutaire, la réalité démontre le contraire. L'esprit destructeur n'a jamais été de bon conseil."

De Standaard (Belgique)
Le quotidien flamand estime qu'on ne peut pas faire de l'UE "les Etats-Unis d'Europe. On ne peut pas comparer de vieilles nations comme la France ou la Pologne avec le Kansas ou l'Ohio. Ceci n'est pas le discours d'un eurosceptique. L'ex-ministre française socialiste Elisabeth Guigou, qui fait partie du camp pro-européen, a tenu ces propos à Bruxelles lors d'un colloque organisé par les Amis de l'Europe. (...) Les discussions à couteaux tirés sur la Constitution européenne démontrent une fois pour toute combien il est illusoire de parler des Etats-Unis d'Europe. (...) Faire comme si l'Union allait grandir jusqu'à devenir un super-Etat, comme les Etats-Unis, avec un président, un gouvernement, un Congrès, une armée, une politique étrangère, sans oublier une seule langue... c'est faire preuve d'aveuglement et non pas de volontarisme."

Aftonbladet (Suède)
A l'occasion du sommet européen, le journal appelle le chef du gouvernement suédois Fredrik Reinfeldt à ne pas perdre de vue que l'opinion publique suédoise tient particulièrement à ce que la Constitution européenne comporte une composante sociale. "La Charte européenne des droits fondamentaux [rédigée en 2000] est en danger. C'est elle qui définit les droits syndicaux essentiels comme le droit de grève et les conventions collectives. L'objectif est de rendre cette charte juridiquement contraignante et de créer un contrepoids aux forces du marché. (...) En ce qui concerne les questions sociales et la charte des droits fondamentaux, la résistance vient surtout du Royaume-Uni. Le gouvernement suédois cache son jeu et suit l'Allemagne. Toutefois, si Fredrik Reinfeldt cède sur des questions importantes pour les travailleurs et l'Europe sociale, ce sera la guerre quand il rentrera au pays."

Népszabadság (Hongrie)
László Szöcs se demande quelles seraient les conséquences d'un échec du sommet européen. "Si le sommet échoue, les institutions européennes devront poursuivre leur travail avec la règle de droit en vigueur aujourd'hui. Ce serait une véritable gifle politique pour les 27 Etats membres car les réformes institutionnelles seraient encore renvoyées aux calendes grecques. La politique étrangère commune restera rudimentaire, les décisions de politique intérieure et de sécurité seront compliquées par le droit de veto et le bien-fondé de l'élargissement européen pourrait être remis en question. Selon le Traité de Nice, aucun nouveau pays ne peut entrer dans l'UE, ce qui va bloquer l'intégration des pays de l'Ouest de Balkans."

Hospodarske Noviny (République tchèque)
David Klimes analyse la position des principaux critiques de l'UE. "Les Pays-Bas sont les grands gagnants au hit parade imaginaire des eurosceptiques. Les élites politiques qui soutenaient le premier projet de constitution se sont humblement rangés à l'opinion exprimée par les citoyens au référendum." Le journaliste donne son avis sur l'exigence de la Pologne de réformer le système de vote de l'UE. "C'est un guet-apens tendu aux grands pays, notamment l'Allemagne. Les frères Kaczynski veulent avoir plus de poids - prétendument au titre d'un renforcement de la démocratie dans l'UE. Ce sont toutefois les Tchèques qui occupent la position la plus tragique. Ce qui est secondaire pour les autres Etats - comme l'attribution d'un statut constitutionnel au drapeau européen ou à l'hymne de Beethoven - représente pour les Tchèques un événement politique par excellence."

Cotidianul (Roumanie)
Sever Voinescu déplore que les Roumains ne prennent pas part au débat actuel sur le traité européen. "La Roumanie est représentée dans les commissions à Bruxelles, elle peut faire des remarques, voter. Mais nous ne sommes que des insulaires dans un coin reculé d'Europe. Nous sommes incapables d'être membres de l'UE - nous sommes à des années-lumière des grands thème européens. La Roumanie est totalement absente du débat sur la Constitution européenne. (...) L'UE n'évoque qu'une seule chose aux politiciens roumains : tirer profit des fonds. Pour nous, il n'est pas question de responsabilités."

Courrier International

lundi, juin 18, 2007

*Le syndicat suédois LO opposé à l'ouverture du marché du travail*

*** Le gouvernement suédois veut faciliter l'immigration de la main d'oeuvre issue des pays non-européens. LO, le plus puissant syndicat du pays, s'y oppose. Le journal rappelle l'affaire de l'entreprise du bâtiment lettone à Vaxholm en Suède, où des syndicalistes ont bloqué les travaux car l'entreprise rémunérait ses travailleurs à des salaires bien inférieurs aux salaires locaux. La principale raison de la résistance de LO à la proposition du gouvernement est "la crainte de perdre le contrôle du marché du travail. C'est sur ce point que portait le conflit de Vaxholm, et pas sur les conventions collectives menacées ou sur le dumping des salaires. Seuls ses privilèges intéressaient le syndicat, pas les travailleurs lettons. A Vaxholm, les syndicalistes criaient 'Rentrez chez vous'. La direction de LO ne s'est certes pas exprimée aussi directement et ouvertement, mais elle l'a pensé et a soutenu ce message. L'organisation adopte la même attitude en ce qui concerne l'immigration de la main d'oeuvre non européenne. Les étrangers doivent rester chez eux."

Suède - Dagens Nyheter
Eurotopics
18.06.2007

samedi, juin 16, 2007

*** Découvrir l'Europe... ***

*** Échange universitaire

Des projets scolaires avec COMENIUS entre Berlin et Varsovie, Lisbonne et Athènes, l'Eifel et le Bosphore. Des études à l'étranger avec ERASMUS à la Sorbonne à Paris. Une expérience professionnelle avec LEONARDO DA VINCI auprès de l'Institute of Technology à Londres. Quelque 200 000 écoliers, apprentis et étudiants profitent chaque année des programmes éducatifs de l'Union européenne. Jan Amos Comenius, Érasme et Léonard de Vinci seraient fiers d'eux.


*** L'Europe protège le climat

* Protection du climat

Selon les prévisions des experts en recherche climatique, le système écologique de l'Amazonie est perturbé, les récoltes en Afrique du Sud sont supprimées, la glace du Groenland fond et des raz-de-marée provoquent des dégâts évalués à plusieurs milliards. Les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées figurent parmi ces dix dernières années.

Pour endiguer ce développement, l'Union européenne s'engage en faveur de la poursuite de négociations internationales consacrées au climat.

*** L'Europe observe l'environnement

*L'espace

ENVISAT est en mission spéciale: il surveille l'écosystème. Alors que ses données sont exploitées dans le cadre de plus de mille projets, le plus grand satellite environnemental du monde signale aussi les traînées repérées dans le sillon d'un pétrolier et détecte les chemins utilisés pour le trafic de drogue et la traite des êtres humains.

Grâce à ENVISAT, l'Europe est à l'heure actuelle imbattable dans le domaine de la reconnaissance satellite dédiée à l'étude de l'environnement.

UE
eu2007
DE

*** ENTRE AUTRES...

jeudi, juin 14, 2007

*"Le Traité simplifié, oui , mutilé, non" : Valéry Giscard d'Estaing*


*** "Le Traité simplifié, oui , mutilé, non", par Valéry Giscard d'Estaing

Lors de sa réunion du 21 juin, le Conseil européen devra établir "une feuille de route, et un mandat clair pour parvenir à l'achèvement du processus en cours pour la ratification du Traité constitutionnel". La préparation de cette réunion est assurée par la présidence allemande de l'Union. Chacun reconnaît la détermination, la compétence et l'ouverture d'esprit de la chancelière Angela Merkel.

Sa démarche, rationnelle, a été compliquée par les initiatives venues de France, et à un moindre degré des Pays-Bas. Au cours de la campagne présidentielle française, et pour sortir de l'impasse où le funeste référendum de 2005 a enfermé la France, les candidats ont préconisé une autre solution : le Traité constitutionnel serait plus ou moins abandonné, et remplacé soit par un "mini-traité", proposé le 8 septembre 2006 à Bruxelles par Nicolas Sarkozy, soit par un "traité simplifié", dont M. Sarkozy affirmait le 2 mai 2007 qu'il "avait l'accord de MM. Zapatero et Blair, et de MmeMerkel". C'est autour de ce "traité simplifié" proposé par la France et la Grande-Bretagne que serait recherché l'accord du Conseil européen.

Deux remarques éclairent la réflexion. Le projet de Traité constitutionnel a été signé à l'unanimité par les chefs d'Etat et de gouvernement le 29 octobre 2004 et il a déjà été ratifié par 18 Etats, soit les deux tiers des Etats membres, ce qui représente une majorité qualifiée. Quatre autres Etats sont animés d'intentions favorables.

Dans un espace européen qui affirme vouloir conforter sa dimension démocratique, cette donnée ne doit pas être sous-estimée. Les procédures de ratification conduites par les deux tiers des Etats membres, dont la grande majorité des nouveaux Etats, devraient faire l'objet d'une considération égale à celles des deux Etats qui ont rejeté le Traité, et des trois qui s'interrogent encore. Il faut beaucoup réfléchir avant de leur demander d'adopter un texte différent de celui qu'ils ont déjà voté.

AMBIGUÏTÉ

La "simplification" recherchée vise-t-elle à faciliter la ratification des quelques Etats encore réticents ou dissimule-t-elle, en réalité, une manipulation visant à revenir en arrière sur certaines avancées du Traité constitutionnel ? Cette ambiguïté, qui explique le soutien apporté par la Grande-Bretagne au projet de traité simplifié, devra être levée.

Les deux premières parties du texte, qui concernent les institutions de l'Union et la Charte des droits fondamentaux – et qui sont les seules que nous ayons présentées il y a quatre ans au Conseil européen de Thessalonique –, n'ont nul besoin de simplification. La première partie, qui porte sur les institutions, n'a pas été réellement contestée, même en France, pendant et depuis le référendum.

Nicolas Sarkozy m'avait fait part de son intention de faire approuver cette partie du texte, sans modification, par le Parlement, en juillet, pour prouver la détermination de la France de rejoindre le convoi européen. Cette attitude m'a paru juste et raisonnable. Il n'y a donc pas lieu, au titre du "traité simplifié", de rouvrir la discussion sur la première partie du Traité. Telle était bien l'intention de MmeMerkel, qui souhaitait mettre cette première partie "hors discussion".

Or voici que s'expriment des demandes pour remettre en question les acquis de cette première partie. La plus surprenante concerne l'instauration d'un ministre des affaires étrangères de l'Union européenne (art. 28), dont le ministre britannique des affaires européennes, Geoff Hoon, exige aujourd'hui la suppression.

Or l'article2 du traité d'Union européenne de 1992 stipule que "l'Union se donne pour objectif la mise en œuvre d'une politique étrangère et de sécurité commune", ce qui rend nécessaire la nomination d'un responsable pour en assumer l'exécution. Les modalités de désignation du ministre des affaires étrangères de l'Union – et son titre! – figurent dans le traité signé à Rome par le premier ministre britannique, Tony Blair. Cette demande ne peut qu'être écartée.

Il en va de même de la proposition de revenir, pour la terminologie des actes législatifs européens, aux termes de "règlement" et de "directive", dont le sens est ignoré de la quasi-totalité des citoyens, au lieu de "lois européennes" et de "lois-cadres européennes", compréhensibles par tous, et qui figurent dans le projet de Traité.

Quant aux propositions piteuses visant à supprimer les symboles européens, hymne, drapeau et devise, elles seraient risibles si elles ne blessaient pas notre fierté encore fragile de nous sentir Européens. Tout emploi du mot "constitutionnel" serait banni, et remplacé par le terme "Traité".

ENSEMBLE COHÉRENT

Bref, les propositions de la première partie du Traité, élaborée avec soin par la Convention, constituent un ensemble cohérent, dont on ne voit pas qui aurait intérêt à le désorganiser, sauf, je le répète, ceux dont les arrière-pensées visent à freiner l'intégration européenne.

Les points essentiels du projet de Traité sont connus : désignation d'un président stable de l'Union, mettant fin à la rotation semestrielle; nomination d'un ministre des affaires étrangères de l'Union; définition précise des compétences respectives de l'Union et des Etats membres, pour mettre fin au reproche que "l'Europe se mêle de tout"; mise en place d'une procédure législative de type normal, semblable à celle en vigueur dans les pays démocratiques; confirmation du monopole d'initiative de la Commission; abandon de la règle de désignation d'un commissaire par Etat membre et fixation à 18 au lieu de 27 du nombre des commissaires; droit reconnu à tous les Parlements nationaux de veiller au respect du principe de subsidiarité, applicable aux actes de l'Union; enfin, définition d'une règle de vote à la majorité qualifiée (pour être adopté, un acte européen devrait être approuvé par 55% des Etats membres de l'Union, réunissant au moins 65 % de la population).

Cet ensemble est cohérent. Il n'a pas été réellement contesté depuis quatre ans, en dehors des adversaires de l'intégration européenne, et, dans le cas de la Pologne, par une discussion sur les règles de vote. Il a été ratifié par les deux tiers des Etats membres. On ne voit pas en quoi il pourrait être "simplifié". La sagesse serait de ne pas y toucher et d'inviter à poursuivre sa ratification par la voie parlementaire. C'est d'ailleurs la position du Parlement européen, qui vient d'approuver par 469 voix contre 141 le remarquable rapport en ce sens d'Elmar Brok et Enrique Baron.

Le problème de la "simplification" du Traité se concentre donc sur la troisième partie, qui n'est pas l'œuvre de la Convention européenne mais des gouvernements, qui sont ainsi appelés à corriger leur propre travail. Le premier reproche qui lui est adressé concerne sa longueur.

Elle tient à une ambition consistant à remplacer tous les traités antérieurs par un seul texte, qui en regrouperait le contenu. Aussi, quand on parle de "simplification" du Traité constitutionnel, il faut prendre en compte l'ensemble formé par le Traité lui-même et tous les traités antérieurs. Ceux-ci représentent 1040 pages de texte! Lorsqu'on retire une disposition du Traité constitutionnel, pour la renvoyer aux traités antérieurs, on fait maigrir, en apparence, le Traité constitutionnel, mais on fait revivre les traités précédents.

Pour bien analyser le problème, il faut examiner ce que contient cette fameuse troisième partie. D'abord, l'adaptation du vocabulaire et des procédures des "politiques de l'Union" aux innovations institutionnelles introduites par la première partie. Rien de cela ne pose problème, et la rédaction peut être confiée à la compétence des juristes.

Ensuite, la reprise pure et simple des dispositions des traités antérieurs déjà ratifiés, telles que celles qui visent la concurrence dans le traité de Rome ou la politique économique dans le traité de Maastricht. Leur élimination, on l'a dit, n'aurait pour conséquence que de raviver les traités antérieurs, sans résultat de simplification.

QUATRE ANS EN ARRIÈRE

Le troisième ensemble comporte, lui, des innovations. Les unes consistent à passer, sur certains sujets, de la règle de l'unanimité à celle du vote à la majorité qualifiée. Ces dispositions sont contestées par certains des Etats membres, qui n'ont pas ratifié le texte. La France, semble-t-il, demande que la procédure du vote à la majorité qualifiée soit étendue à l'ensemble de la politique d'immigration.

En sens inverse, les Britanniques souhaiteraient qu'on restreigne davantage le recours au vote à la majorité qualifiée, notamment dans le domaine judiciaire et dans celui du droit du travail. Ce n'est pas un problème de "simplification", mais un désaccord, sur lequel la Convention avait réussi à dégager un consensus, et sur lequel une négociation est toujours possible. Elle nous ramènerait seulement quatre ans en arrière.

Les autres innovations ont été introduites à la demande des Etats membres, dont la France. Elles portent notamment sur "l'espace de liberté, de sécurité, et de justice". Elles visent à introduire la coopération judiciaire en matière civile et en matière pénale, et à développer la coopération policière vis-à-vis du grand banditisme.

Elles concernent également la mise en œuvre pratique de la politique étrangère et de sécurité commune (articles 294 à 312), et la protection des services d'intérêt économique général (art. 166). Le désir de "simplification" peut conduire à y renoncer. Ce serait, me semble-t-il, dommage.

Une dernière trouvaille consiste à vouloir conserver une partie des innovations du Traité constitutionnel, et à les camoufler en les faisant éclater en plusieurs textes. Les dispositions les plus innovantes feraient l'objet de simples amendements aux traités de Maastricht et de Nice. Les améliorations techniques seraient regroupées dans un Traité devenu incolore et indolore.

L'ensemble de ces textes serait adressé aux Parlements, qui se prononceraient par des votes séparés. Ainsi l'opinion publique serait-elle conduite à adopter, sans le savoir, les dispositions que l'on n'ose pas lui présenter "en direct".

Cette démarche de "diviser pour ratifier" n'est évidemment pas à la hauteur de l'enjeu. Elle est peut-être un bon exercice de présentation. Mais elle confortera les citoyens européens dans l'idée que la construction européenne est une machinerie organisée dans leur dos par des juristes et des diplomates.

Au nom des Conventionnels européens, je crois pouvoir dire ouià un traité honnêtement simplifié, qui ne revienne sur aucune des avancées institutionnelles que nous avons proposées dans la première partie, mais un non catégorique à un traité mutilé. Et, si les gouvernements se mettent d'accord sur un traité simplifié préservant l'essentiel des avancées institutionnelles, qu'ils n'aient pas peur de le dire et de l'écrire. "Mehr Licht", disait Goethe.

Cela me conduit à une suggestion adressée à Mme Merkel. A l'instar de la règle de totale transparence que s'était fixée la Convention, pourquoi ne pas proposer que les travaux du Conseil européen consacrés au Traité constitutionnel soient publics, afin que les citoyens entendent eux-mêmes les arguments des uns et des autres. Et qu'ils reconnaissent celles et ceux qui, comme vous-même, travaillent courageusement et honnêtement à bâtir le socle de l'Europe nouvelle.
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Ce point de vue sera également publié sur le blog de Valéry Giscard d'Estaing : www.vge-europe.eu


LE MONDE
14.06.07

*Photo : AFP/JOHANNES EISELE
Valéry Giscard d'Estaing, ancien président de la République et fondateur de l'UDF.

mercredi, juin 13, 2007

*Jean-François Lamour : Investi par l’UMP pour être candidat aux législatives dans la 13ème circonscription de Paris*


*** Parcours de Jean-François Lamour

Jean-François Lamour est né le 2 février 1956. Il est marié et père de deux enfants. Titulaire d’une licence de chimie et diplômé de kinésithérapie, Jean-François Lamour a mené une brillante carrière d’athlète puisqu’il appartient au club très fermé des doubles champions olympiques. Escrimeur au sabre, il a en effet multiplié les victoires : Champion Olympique à Los Angeles (1984), Champion du Monde à Lausanne (1987), à nouveau Champion Olympique à Séoul (1988), Médaille d’argent par équipe aux Jeux Olympiques de Los Angeles (1984), Médaille de bronze par équipe à Lausanne (1987), à Denver (1989), Médaille de bronze par équipe et en individuel aux Jeux Olympiques de Barcelone (1992).
Après avoir porté très haut les couleurs du sport français, Jean-François Lamour est devenu en 1993 Conseiller Technique chargé de la Jeunesse et des Sports au Cabinet du Maire de Paris. En 1995, Jacques Chirac, le choisit comme Conseiller Technique pour la Jeunesse et les Sports à la Présidence de la République. En Mai 2002, il est nommé Ministre des Sports dans le gouvernement de Jean-Pierre RAFFARIN. Pour lui, le sport doit conserver sa finalité sociale et sa fonction éducative, et doit être accessible au plus grand nombre car il constitue un facteur d’épanouissement pour tous. En 2004 ses fonctions ministérielles sont élargies, il devient Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative. La même année il devient Conseiller régional d’Ile-de-France. En 2006, à la demande Nicolas Sarkozy il participe à l’élaboration du projet législatif de l’UMP au sein de la commission présidée par François Fillon. Il est investi par l’UMP pour être candidat aux législatives dans la 13ème circonscription de Paris.

*Lien ci-dessus!

lundi, juin 11, 2007

*Gordon Brown est-il eurosceptique ?*


*** Le quotidien considère que Gordon Brown a une façon étrange de montrer qu'il est aussi pro-européen qu'il le dit. "Le Premier ministre Tony Blair a toujours choisi un haut diplomate du ministère des Affaires étrangères comme conseiller sur l'Europe. (...) La semaine dernière, M. Brown a retiré ce poste aux Affaires étrangères pour le donner à un haut-fonctionnaire du ministère des Finances, Jon Cunliffe. La nomination de M. Cunliffe est un acte significatif. Il nous rappelle que M. Brown déteste le ministère des Affaires étrangères. Et cela confirme qu'il préfère s'entourer de gens qu'il connaît. (...) Donner la charge de la politique européenne à un haut-fonctionnaire issu du département le plus anti-européen du gouvernement, et dont le CV inclue un rôle clé dans la campagne de Brown contre la monnaie unique, envoie un signal qu'il serait illogique d'ignorer. Il dit aux observateurs que le nouveau Premier ministre veut considérer l'Europe comme une question davantage économique que politique."

The Guardian
Eutotopics
(11.06.2007

*****************************
*** Time to build bridges

In private, Gordon Brown has been assuring pro-European admirers that his government will be much more committed to the European Union than his record at the Treasury suggests. For that to be so, much will have to change in substance and in style. Over the years, the chancellor has built up a reputation as a Eurosceptic politician. He has done this principally as the Blair government's most determined opponent of Britain entering the single currency - a project which he set himself to frustrating from the moment he arrived in the Treasury .


Mr Brown can claim that his economic record vindicates his stance on the Euro. But his impatience with the EU has also been evident in other matters too: in the dismissive way he treats European finance ministers' meetings, in the rubbishing of Europe's economic record in his set-piece speeches, in his disdain towards European social democratic parties and in the way his minions brief the anti-European press that a visit by Mr Brown to Brussels is a Daniel in the lions' den moment. Mr Brown's lack of sympathetic interest in Europe has been consistent over the past decade. Not surprisingly, European governments are not braced for an easy relationship - whatever Mr Brown is saying to his pro-European friends here.

If Mr Brown has a pro-European strategy up his sleeve, his early appointments have been a funny way of showing it. Under Tony Blair, the Downing Street adviser on Europe has always been a senior Foreign Office diplomat - in recent years Sir Stephen Wall, followed by Kim Darroch, who is shortly to become this country's EU ambassador. Last week Mr Brown took the No 10 Europe job away from the Foreign Office and gave it instead to a senior Treasury official, Jon Cunliffe. Mr Cunliffe's appointment is a resonant act. It reminds us that Mr Brown dislikes the Foreign Office. It confirms that he prefers to surround himself with people he knows. Most of all, whether Mr Brown intends it to or not, it sends out an anti-European message and will have been understood as such by other EU governments .

Putting a senior man from Whitehall's most consistently anti-European department, whose CV includes a key role in Mr Brown's anti-single currency campaign, in charge of Europe policy sends a signal that would be perverse to ignore. It tells the watchers that the new prime minister intends to play Europe as a pre-eminently economic rather than political issue. It suggests the Brown government's European agenda will focus on maintaining the British rebate within the EU budget, attacking the common agricultural policy, supporting the deregulatory Lisbon agenda and maximising this country's constitutional disengagement with its partners, especially in regulatory matters. Whether by instinct or electoral calculation, it marks Mr Brown as a sceptic on European matters. It will be seen in some quarters as a hostile gesture.

The first major test of Mr Brown's European policy comes when EU governments meet in Brussels this month just before he takes over from Mr Blair. The governments will try to agree on a treaty version of the wrecked EU constitution so severely modified that further referendums on it will not be needed, including in Britain. Mr Blair (with Mr Brown's agreement) and President Sarkozy want a minimalist deal that breaks the current logjam. Chancellor Merkel wants something larger, perhaps including a charter of European rights and ending the national veto on justice and home affairs issues, that could cause fresh divisions. This weekend, the Eurosceptic UK press have been cranking up the issue in the usual "threat to Britain" manner. It would be easy for Mr Brown to play to this gallery as before. But the incoming prime minister has to decide. Does he want to bash Europe? Or does he now want to help build it? It is a big strategic moment. Mr Brown should embrace the European option, in spite of the political difficulties.

The Guardian

*Rencontre à Luxembourg de la troïka de l'UE *


***Rencontre à Luxembourg de la troïka de l'UE avec l'Ukraine :

Dans le cadre de la troïka de l´UE, une rencontre a eu lieu le lundi 11 juin à
Luxembourg entre la présidence allemande de l´UE, Franco Frattini, viceprésident
de la Commission européenne, Alberto Costa et Rui Pereira, respectivement
ministres portugais de la Justice et de l´Intérieur, et une délégation
ukrainienne conduite par Oleksandr V. Lavrynovych, ministre de la Justice, et
Vasil Marmazov, vice-ministre de l´Intérieur.

Les discussions de travail en cours portent essentiellement sur l´accord de
réadmission auquel les partenaires souhaitent arriver, ainsi que sur un projet
d´accord concernant l´assouplissement du régime des visas, qui doit entrer en
vigueur avant la fin de l´année. Les négociations entamées récemment sur un
élargissement de l´accord de partenariat et de coopération devraient également
permettre d´approfondir la coopération avec l´Ukraine.

« En sa qualité de voisine directe, et possédant avec elle de longues frontières
communes, l´Ukraine est particulièrement importante pour l´UE. Seuls des efforts
conjugués permettront de lutter efficacement contre la migration illégale et la
criminalité organisée. Il s´agit là d´une tâche urgente, notamment dans le
contexte de la lutte contre la traite des êtres humains, l´Ukraine étant en
effet l´un des principaux pays d´origine des victimes de ce type de trafic vers
l´Europe de l´Ouest, la Russie et le Proche-Orient », a souligné le Dr Wolfgang
Schäuble, ministre fédéral de l´Intérieur.

En marge de la réunion, un accord de travail a été signé entre l´Agence
européenne de gestion des frontières FRONTEX et les services ukrainiens de
protection des frontières. Cet accord constituera la base d´un renforcement
commun de la sécurité aux frontières, de l´efficacité des contrôles aux
frontières, et d´un échange fiable d´informations.

La migration en provenance de l´Ukraine vers l´Europe de l´Ouest a fortement
augmenté depuis l´indépendance du pays. En même temps, l´Ukraine est devenue un
pays de transit important et, de plus en plus, également de destination de
migrants. L´UE apporte son soutien à l´Ukraine, par des projets spéciaux, pour
la mise en place de structures adéquates destinées aux réfugiées et aux migrants
en situation irrégulière. Les interlocuteurs ont salué l´amorce par l´Ukraine de
la réforme de son système d´asile, et l´ont encouragée à l´appliquer rapidement.

Lors de la rencontre, la présidence du Conseil a souligné que l´on ne saurait
assez se féliciter de la réforme de la justice amorcée en Ukraine, car une
justice indépendante, impartiale et efficace constitue une pierre angulaire
essentielle d´une société démocratique et fidèle aux principes d´un Etat de
droit. L´UE a encouragé l´Ukraine à poursuivre sur la voie engagée, et lui a
promis tout son soutien pour son processus de réforme.

UE

dimanche, juin 10, 2007

***Comment communiquer le projet européen...!***


*** Pour qui veut promouvoir auprès d'un public sceptique ou indifférent la cause de l'Europe unie, il n'est pas de meilleure recette que d'inviter l'économiste américain Jeremy Rifkin à venir célébrer, avec le talent d'orateur qu'on lui connaît, la grandeur du rêve européen. C'est ce qu'a fait le gouvernement basque, jeudi 31 mai, en organisant à Bilbao un débat sur le rôle des médias dans la construction européenne, en application des recommandations de la Commission de Bruxelles pour une meilleure stratégie de communication.

En matière de communication, M. Rifkin est un maître. Il sait captiver son auditoire et rendre clair ce qui lui paraît obscur. A l'entendre, le modèle européen, qui, à la différence du modèle américain, donne la priorité à la qualité de la vie, est un trésor inappréciable, et l'Union européenne une expérience admirable, puisqu'elle vise à créer "le premier espace transnational". Voilà, selon lui, ce qu'il convient de communiquer aux Européens pour les convaincre des bienfaits de l'Union.

Encore faut-il que les politiques européennes répondent vraiment à cette ambition et que la solidarité dont elles se réclament au nom des valeurs communautaires soit au rendez-vous. La Commission s'efforce, jour après jour, par la voix de ses porte-parole autorisés, d'en apporter la preuve. Le Danois Claus Sorensen, à la tête de la direction générale de la communication, est le premier à reconnaître qu'une bonne communication ne saurait se substituer à une bonne politique, mais rien n'interdit que l'une soutienne et valorise éventuellement l'autre.

Bruxelles s'emploie ainsi à professionnaliser sa communication, c'est-à-dire simultanément à la développer et à la contrôler. Les journalistes parlent de propagande, de marketing, de langue de bois. La Commission répond qu'elle n'entend pas seulement s'adresser aux citoyens, mais aussi se mettre à leur écoute pour tenter de combler le "déficit démocratique". Même si ce déficit, chacun en est convenu à Bilbao, à commencer par le président du gouvernement basque, Juan José Ibbarretxe, est moins une question de communication que de politique. "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement", a rappelé M. Ibbarretxe.

Il est d'autres manières de "communiquer" l'Europe, de mettre en scène son projet, son histoire, ses mythes. A Bilbao, le Musée Guggenheim, à l'occasion de son dixième anniversaire, accueille jusqu'au 3 septembre une partie du travail de l'artiste allemand Anselm Kiefer, dont une autre partie est présentée au même moment au Grand Palais à Paris. Ces immenses toiles aux teintes d'ocre et de gris mêlés, ces vastes compositions aux formes tourmentées, cette matière épaisse à laquelle s'accrochent des branchages et des objets divers tels que des bateaux de guerre en modèle réduit, des chaises pliantes ou des livres de plomb, ces paysages de neige parsemés de fagots noirs brûlés, ces amas de pierre issus d'un séisme destructeur disent avec une extraordinaire puissance la désolation du monde, les ravages de la guerre, la volonté de survie au-delà des ruines.

La mémoire de la Shoah est au coeur de l'oeuvre d'Anselm Kiefer. "La cicatrice du temps s'ouvre béante, inondant la contrée de son sang", a écrit le poète Paul Celan, auquel l'artiste a rendu plusieurs fois hommage. De cette cicatrice infligée à l'Europe par les conflits meurtriers du XXe siècle l'art porte témoignage. Non loin de Bilbao, dans la même province basque de Biscaye, l'aviation allemande a bombardé, en 1937, la petite ville de Guernica. Il y eut près de 2 000 victimes. Le célèbre tableau de Picasso perpétue le souvenir douloureux de l'événement. Les tragédies du passé font aussi partie du récit européen que Jeremy Rifkin appelle le Vieux Continent à construire et à s'approprier pour mieux affirmer son identité.

Thomas Ferenczi
Article paru dans l'édition du 08.06.07.
Le Monde

samedi, juin 09, 2007

*Les Vingt-Sept soutiennent l'idée d'un financement public de Galileo*


***Les ministres des transports des Vingt-Sept se sont orientés, vendredi 8 juin, vers un financement public de l'infrastructure du système de radionavigation par satellite Galileo, pour un déploiement fin 2012. Réunis à Luxembourg pour sauver ce projet phare de l'Union européenne, ils sont néanmoins apparus divisés sur les modalités précises du financement. Loin de détenir les cordons des finances de l'UE, ils ont renvoyé cette délicate question à leur prochaine rencontre programmée les 1er et 2 octobre.

Les dirigeants ont soutenu la proposition de la Commission européenne, qui a suggéré que l'argent public finance l'intégralité de l'infrastructure satellitaire correspondant à un coût de 3,4 milliards d'euros, soit 2,4 milliards supplémentaires par rapport au milliard d'euros déjà injecté, pour un coût total du projet, exploitation comprise, de 10 milliards d'euros. Mais, si le déploiement sera à la charge du public, l'exploitation sera effectuée par le privé.

POT COMMUN OU RETOUR PROPORTIONNEL A L'INVESTISSEMENT


Deux camps s'affrontent toutefois sur ce dossier. La Commission, le Parlement de Strasbourg et la plupart des Etats membres sont favorables à un financement des 2,4 milliards d'euros nécessaires, par le budget européen. L'Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas préféreraient un système dans lequel chaque pays fournirait une contribution à l'Agence spatiale européenne. Ils souhaitent ainsi s'assurer des retombées plus importantes dans le domaine industriel, car au sein de l'agence le "retour" est égal à ce qui est mis dans le pot commun.

Galileo est un projet concurrent du GPS (Global Positioning System) américain, qui permettrait d'assurer l'indépendance technologique européenne. Beaucoup plus précis que le GPS, Galileo devrait avoir de multiples applications notamment dans l'agriculture, les transports, l'environnement ou la pêche.

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters
08.06.07

*AFP/J.HUART
Une image de synthèse de trois satellites du projet de système de navigation par satellite européen Galileo.

vendredi, juin 08, 2007

*Pour Londres, la corruption est un outil diplomatique*


***Au nom de la realpolitik, le gouvernement de Tony Blair tente de justifier le versement de pots-de-vin à l'Arabie Saoudite en échange de contrats d'armement. Mais cette position n'est pas tenable, estime The Guardian.

Vingt-deux ans ont passé depuis qu'ont surgi les premières accusations, en octobre 1985, du versement d'une commission aux Saoudiens en échange du plus gros contrat de vente d'armes jamais signé par le Royaume-Uni. Depuis, tous les gouvernements qui se sont succédé à Londres ont nié l'existence de tels pots-de-vin, invoquant la sécurité nationale et le secret d'Etat.

Mais The Guardian peut aujourd'hui confirmer que plus de 1 milliard de livres a bien été versé en secret par British Aerospace (BAE) dans le cadre de ce contrat et avec l'approbation des services du ministère de la Défense britannique, sur un compte appartenant au prince saoudien Bandar [fils de l'héritier du trône, le prince Sultan, et ancien ambassadeur à Washington].

La première réaction de Tony Blair, le 7 juin, a été de dire que l'essentiel de cette affaire, qui s'est déroulée dans les années 1980, appartenait au passé. Mais cela ne relève en aucun cas de l'Histoire : l'affaire Bandar a des implications on ne peut plus contemporaines.

Le versement présumé de ces pots-de-vin au prince saoudien a été découvert grâce à une enquête du Serious Fraud Office (SFO, Bureau des fraudes graves), suspendue en décembre dernier sur ordre de lord Goldsmith, l'Attorney général du Royaume-Uni [le plus haut conseiller juridique du gouvernement]. Lorsque l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) a décidé de réexaminer les chiffres sur la corruption au Royaume-Uni, les soupçons concernant ces pots-de-vin princiers ont été cachés par le pouvoir. Les gouvernements précédents ont imaginé et effectué ces versements. Le gouvernement actuel, lui, les a maintenus et s'en est fait le complice actif.

Selon Tony Blair, si la SFO avait poursuivi son enquête, celle-ci aurait mis à mal la relation stratégique cruciale de Londres avec l'Arabie Saoudite, qui nous aide dans la lutte contre le terrorisme, et le Royaume-Uni aurait vu disparaître des milliers d'emplois. Voilà encore le fameux argument de la realpolitik (ou Riyadpolitik ?) si souvent invoqué.

Les prétextes ne manquent d'ailleurs pas pour les champions du pragmatisme. BAE est un fournisseur officiel du Pentagone, et les ventes aux Etats-Unis représentent 42 % du chiffre d'affaires du groupe. Par ailleurs, BAE monte actuellement une offre de rachat de 2 milliards de livres sur Armor Holdings of Florida, qui fabrique le blindage des Humvee utilisés en Irak et en Afghanistan.

Votée en 2002, la législation anticorruption britannique n'a donné lieu à aucune poursuite. Aux Etats-Unis, le Foreign Corrupt Practices Act a permis de nombreux procès. Or BAE s'est engagée depuis 2000 à respecter les dispositions de cette loi interdisant le versement de commissions à des responsables publics étrangers en vue de l'obtention d'un marché. Des pressions croissantes pourraient bien inciter le Congrès américain à ouvrir sa propre enquête sur BAE, d'autant plus que le prince Bandar est un proche de la famille Bush. Idem en Suisse et en Suède, deux pays qui ont conclu des affaires avec BAE et où la justice est moins facilement découragée.

Mais il n'est pas admissible de compter sur des autorités judiciaires étrangères pour faire un travail interdit à notre propre justice par l'Attorney général. Si l'on doit prendre en considération les répercussions potentielles qu'aurait la perte du marché militaire saoudien, il faut également tenir compte des effets désastreux du maintien de ce contrat sur la réputation de pays respectueux des lois. Sommes-nous en train d'affirmer que le fleuron de l'industrie britannique ne peut prospérer sans se salir les mains ? Et si tel est le cas, qui sommes-nous pour faire la leçon à l'Afrique sur la lutte contre la corruption ?

The Guardian
Courrier International

*Photo : A la une du Guardian du 8 juin : "L'Attorney General savait que BAE avait versé un milliard de livres. Il a étouffé l'affaire".

jeudi, juin 07, 2007

* C'est Schwarzenegger qu'il fallait inviter *


*** Acquis à la cause de la protection de l'environnement, le gouverneur de Californie aurait permis de donner une autre image des Etats-Unis, estime The New York Times.

Au sommet du G8, à Heiligendamm, le dirigeant d'une grande puissance industrielle manquait à l'appel : Arnold Schwarzenegger, le gouverneur de Californie. Tandis que, cette semaine, George W. Bush suscitait, une fois de plus, la colère de ses homologues en formulant une proposition revenant à ne rien faire, ou presque, face au changement climatique, le gouverneur de Californie poursuivait de son côté sa propre offensive diplomatique sur le sujet.

Nombreux sont ceux qui continuent de croire que la Californie n'est qu'un pays de barbares cuits au soleil qui bousillent allègrement du kilowatt dans leurs baignoires bouillantes tout en vomissant des gaz à effet de serre depuis leurs voies express embouteillées. En réalité, la Californie n'a rien d'une nature morte en décomposition.

Seulement une poignée d'Etats consomment moins d'énergie par habitant qu'elle. Aucun ne s'est engagé à entreprendre des changements aussi importants en termes de mode de vie et d'environnement. Et aucun n'a fait preuve d'autant de constance dans ses efforts pour concrétiser les vœux de la communauté internationale afin de freiner le réchauffement climatique.

Tout cela n'est certes pas l'œuvre du seul Arnold. Un plan courageux visant à réduire la pollution automobile a été voté un an avant qu'il n'emporte le siège de gouverneur, en 2003. Mais, en dépit des formidables pressions exercées par les constructeurs automobiles, le gouverneur a par la suite apporté son soutien total à la mesure et menacé de poursuivre le gouvernement fédéral en justice afin que la Californie obtienne l'exemption nécessaire pour pouvoir poursuivre ce programme. Il est même allé plus loin, en signant la loi par laquelle la Californie s'engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25 % d'ici à 2020. Et, la semaine dernière, il était au Canada pour conclure avec deux provinces des accords sur le changement climatique.

Domicile d'un Américain sur huit, avec une économie plus puissante que celle du Canada, la Californie compte sur la scène planétaire, et son gouverneur a l'intention d'en profiter. Son Etat a plus d'avance sur ce sujet que n'importe quel autre pays. "Nous jouissons d'une influence équivalente à celle d'une nation, voire d'un continent", a déclaré Schwarzenegger la semaine dernière en Colombie-Britannique.

Visitez n'importe quel labo universitaire californien et vous serez témoin d'une véritable frénésie de recherche expérimentale de nouveaux moyens de s'éclairer, de se chauffer, de se rafraîchir et de se déplacer sans ravager la terre. On constate le même engouement du côté des entreprises californiennes.

Le Governator lui-même est un hybride fascinant. Il y a deux ans, il affichait une cote de popularité proche de celle de Bush, soit à peine 30 % de satisfaction. Puis il a connu un moment de grâce typiquement californien : il s'est mis à défendre l'idée d'une couverture santé universelle, d'un capitalisme de pointe et de politiques environnementales de marché. Aujourd'hui, il est l'homme politique le plus populaire de l'Etat.

Schwarzenegger, fils d'un policier d'une petite ville d'Autriche, a finalement accompli une métamorphose politique logique : il est désormais Arnold l'Européen, un dirigeant tout à fait à l'aise dans l'univers politique pragmatique d'un Tony Blair ou d'une Angela Merkel. Il aurait donc été intéressant de l'envoyer en Allemagne cette semaine pour qu'il montre au reste du monde que, sur les grandes questions de notre époque, tous les Américains ne sont pas restés coincés au siècle dernier.

Timothy Egan
The New York Times
Courrier International

*Photo: En septembre 2006, le gouverneur de Californie s'est engagé à réduire les émissions de CO2
AFP

mercredi, juin 06, 2007

*Les orientations historiques en faveur de l'économie mondiale*


*** Afin de réagir aux problèmes globaux, les membres du sommet doivent mesurer et unir leurs intérêts. Quelles influences ont eu les précédents sommets internationaux sur les problèmes complexes?

Quand les chefs d'Etats et de gouvernements des principales nations se réunissent, comme en ce moment à Heiligendamm, c'est pour discuter en commité restreint des solutions possibles aux problèmes mondiaux. Comme ses prédécesseurs, la présidence du Conseil allemand se trouve face à une difficulté : parvenir à des engagements concrets sur les problèmes abordés. En fait, les grandes puissances poursuivent aussi leurs propres intérêts dans l'ordre économique mondial.

1975 : Conflit d'intérêts à Rambouillet

Dès le premier sommet économique mondial en France, dans le château de Rambouillet en 1975, les premières difficultés apparurent, qui devaient par la suite faire partie de tous les sommets suivants. Un des buts majeurs de ce sommet – auquel participaient les économies les plus puissantes de l'époque : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon, la France et l'Italie – était de trouver une solution à la crise monétaire d'alors. Deux ans auparavant, le cours de change fixe, connu sous le nom de Bretton-Woods avec le dollars comme monnaie de référence, venait de s'effondrer.

Pourtant, les six pays présents au sommet ne réussirent pas à se mettre d'accord sur la nature du cours de change qui devait être introduit : fixe ou non. La France se prononca pour, les Etats-Unis opposèrent un non catégorique. Le sommet se conclut sur ce point par un accord sur le plus petit dénominateur commun : La déclaration finale ne contint que quelques phrases dans lesquelles les participants témoignèrent de leur volonté de faire quelque chose contre la crise.

Bonn 1978 : Baisse de la consommation de pétrole

Le sommet à Bonn en 1978 passe pour avoir été un succès. Les partenaires se sont en effet mis d'accord sur des engagements commerciaux, afin de parer aux conséquences économiques de la hausse du prix du pétrole. Les Etats-Unis se sont engagés à réduire leur consommation de pétrole pour au moins atténuer les augmentations de son prix. Depuis 1973, les pays producteurs de pétrole avaient en effet réduit la part de pétrole qu'ils exportaient afin d'atteindre un prix plus élevé.

Si les premiers sommets de 1975 à 1979 étaient essentiellement concentrés sur les questions économiques, une grande variété de thèmes furent abordés lors des suivants. Une des principales raisons de cette évolution fut que les grandes nations industrielles avaient elles-mêmes du mal à s'adapter aux évolutions de l'économie mondiale.

La Guerre froide domine le sommet des années 1980

Au cours des années 1980, les sujets de politique extérieure et de politique de sécurité nationale furent plus souvent à l'ordre du jour des discussions. Il s'agissait surtout des problèmes émergeant du conflit entre le Bloc de l'Est et le Bloc de l'Ouest. En prélude à de telles consultations eu lieu une rencontre extraordinaire en Guadeloupe en 1979 où se rendirent les chefs d'Etats allemands, français, britanniques et américains.

C'est là que fut esquissée la double décision de l'OTAN. Selon cette décision, les Etats-Unis et leurs partenaires proposèrent à l'ex-URSS des négociations en vue de limiter le nombre de fusées de portée moyenne des deux côtés. En cas d'échec de ces négociations, les Etats-Unis devaient stationner plus de fusées en Europe. Les Etats venus s'ajouter au sommet, mais qui n'avaient pas participé à ces discussion, exigèrent d'être plus impliqués à l'avenir dans des négociations concernant la politique de sécurité. L'entrée de l'Union soviétique en Afghanistan a été un autre sujet de politique de sécurité auquel les pays du G7 se consacrèrent.

Les années 1990 : politique environementale et entrée de la Russie

L'accident du réacteur nucléaire ukrainien Tchernobyl en 1986 et les conséquences qui s'en suivirent furent un choc pour le monde entier. C'est suite à cet accident que la politique environementale s'imposa dans les discussions du G7.

Après la chute de l'Union soviétique et du Pacte de Varsovie, la caractéristique du sommet en tant que forum de politique de sécurité se renforca encore. La Russie, qui faisait partie des Supers grands, fut invitée à participer aux dicussions petit à petit. Les grandes puissances occidentales voulaient en effet garantir plus de stabilité dans les anciennes « démocraties populaires » sous influence russe.

Le combat contre la pauvreté et le terrorisme

Dans les années 1990, l'éventail des sujets abordés s'élargit encore. Des problèmes comme le marché de la drogue et le blanchiment d'argent, la protection des forêts tropicales et du climat, la santé, les inégalités mondiales dans l'accès aux technologies et la politique de l'emploi faisaient désormais partie des négociations. Le combat contre les dangers du terrorisme fut également abordé.

Mais les thèmes majeurs, surtout à la fin des années 1990, furent le combat contre la pauvreté et une éventuelle résiliation de la dette des pays en voie de développement. Dès le sommet de Birgmingham en 1998, on attendait l'engagement des pays du G8, mais il n'en fut rien. Un an après à Cologne, ils se mirent d'accord pour baisser la dette des pays les plus pauvres de 70 milliards de dollars.

L'Afrique dans la ligne de mire du G8

Depuis la fin des années 1990, l'Afrique est à nouveau au centre des discussions du sommet du G8. En 2005, les Etats membres du G8 décidèrent à Gleneagles de doubler le montant de l'aide au développement et d'annuler la dette des états les plus pauvres. On se mit d'accord sur une remise de 40 milliards d'euros.

En réalité, l'aide au développement mondiale a baissé en 2006. C'est ce que prouvent les chiffres de l'Organisation de coopération et de développement économiques.

Daniel Schulz
Eurotopics
Rambouillet 1975: Le premier sommet économique mondial
Photo: Bundesbildstelle

*« Attirer les meilleurs chercheurs en Europe »*


*** Schavan : « Attirer les meilleurs chercheurs en Europe »
La ministre inaugure la conférence sur les infrastructures de recherche

« Notre objectif, c’est de créer les meilleures conditions possibles pour garantir l’excellence de la recherche en Europe. » Voilà les propos avec lesquels la ministre fédérale de la recherche Annette Schavan a ouvert la 4e conférence européenne sur les infrastructures de recherche (ECRI2007) en compagnie du commissaire européen pour la recherche Janez Potocnik, ce mardi à Hambourg. « Pour l’excellence de la science, il est essentiel de disposer d’infrastructures compétitives à l’échelle internationale. Ce n’est qu’avec de telles structures que nous pourrons accroître le degré d’attractivité et la compétitivité mondiale de l’espace européen de la recherche et que nous pourrons attirer les meilleurs chercheurs en Europe. »

Près de 450 représentants de la science, de la politique et de l’industrie sont venus à Hambourg pour débattre de l’extension et de la poursuite du développement des infrastructures de recherche à l’échelle européenne. Prenant place dans le cadre de la présidence allemande du conseil de l’UE, la conférence est organisée par le ministère fédéral de l’éducation et de la recherche (BMBF) en coopération avec la Commission européenne et le Forum stratégique européen pour les infrastructures de recherche (ESFRI). Elle propose un forum de discussion sur les thèmes de politique scientifique touchant à la planification, à la mise en place et à l’exploitation des infrastructures de recherche dans toutes les disciplines scientifiques. L’éventail est large : il s’étend du gros matériel traditionnel de la recherche fondamentale dans les sciences physiques et naturelles, comme les accélérateurs et les télescopes, aux bibliothèques et aux banques des données destinées aux sciences médico-physiologiques, aux sciences humaines et aux sciences sociales.

D’après la ministre, l’Allemagne est à la fois un fournisseur clé et un utilisateur clé, en Europe, des infrastructures de recherche. « Nous sommes toujours prêts à faire face à l’internationalisation croissante et à proposer notre expertise et notre expérience nationales à l’échelle européenne et mondiale », a souligné Mme Schavan. Selon elle, l’objectif essentiel de cette conférence de deux jours est de chercher les moyens qui permettront de continuer à améliorer les conditions préalables à la mise en place de nouvelles infrastructures de recherche.

Dans ce contexte, il s’agira de trouver des montages juridiques adéquats et de se pencher sur l’élaboration de stratégies à l’échelle européenne. Sur ces points, ESFRI a récemment présenté une feuille de route qui joue un rôle capital : la première feuille de route européenne relative aux infrastructures de recherche. A cet égard, la ministre A. Schavan a souligné la nécessité d’instaurer des processus de décision communs et d’établir des stratégies de financement viables afin de pouvoir s’attaquer à la mise en pratique de la feuille de route d’ESFRI.

« L’internationalisation croissante des infrastructures de recherche réclame de nouvelles stratégies », a déclaré la ministre. Selon elle, le Forum stratégique européen pour les infrastructures de recherche – qui se compose de représentants des Etats européens et de la Commission européenne – est une plateforme adéquate qui permettra de mener des entretiens et des débats informels sur le développement de stratégies communes et de réaliser de nouveaux projets d’infrastructures de recherche.

Pour de plus amples informations sur la conférence, veuillez consulter le site Internet http://www.ecri2007.de. Vous trouverez également des renseignements plus détaillés sur la politique européenne de la recherche et sur la présidence allemande du Conseil de l’UE aux adresses suivantes : www.bmbf.deet www.eu2007.de.

UE
05.06.2007

lundi, juin 04, 2007

***Réseau social : Viadeo et Tianji voient l'avenir en grand***



***Plus de deux millions de membres ont rejoint les deux sites de mise en relation professionnelle. Ils viennent de lancer la plateforme Euro-China Link.
Derek Ling et dan Serfaty se sont rencontrés en juillet 2006 et depuis, leur association laisse entrevoir le développement d'un formidable réseau de mise en relation professionnelle.

Derek Ling est chinois, éduqué en partie aux Etats-Unis et devenu par la force des choses entrepreneur en série. Après avoir travaillé en Californie chez Motorola, Apple Computer et Sina.com, il a co-fondé Qzone, un portail chinois dédié à la musique, racheté par Yahoo en 2001. A la suite de ces premières expériences, il fonde Tianji.com. Son but est de créer un réseau de contact pour les professionnels chinois.

Dan Serfaty est français, diplômé d'HEC en 1987, et s'est essayé au secteur du tourisme et du textile. En 2000, il fonde Agregator, un club d'entrepreneurs qui offre à la fois une diversification du risque et du patrimoine : chaque entrepreneur membre du club apporte une partie de sa participation à un fond. Pour maintenir le contact entre les membres d'Agregator, Dan Serfaty lance, avec ses partenaires Thierry Lunati et Marc Reeb, le réseau Viaduc, qui est renommé par la suite Viadeo.

Et Viadeo se développe et se développe bien par marketing viral. Les professionnels suggèrent à leurs amis ou relations de s'inscrire et le nombre d'abonnés augmente. Tant et si bien qu'en juin 2006, la société lève 5 millions d'euros auprès de Ventech et AGF Private Equity. Simultanément, Ventech leur fait rencontrer Tianji. Le courant passe entre les deux sociétés. Tianji cherche à lever des fonds et sollicite Viadeo qui souscrit à une augmentation de capital (il en possède moins d'un tiers). Parallèlement, la société française utilise ses fonds pour développer son service en Allemagne, Angleterre, Espagne, Italie et Portugal.

Aujourd'hui, Tianji confie s'approcher du million d'utilisateurs, tandis que Viadeo en avoue 1,2 million, dont 1 million en France. "Les courbes de progression dans les pays européens sont les mêmes que celles de la France, précise Dan Serfaty. Nous allons même plus vite en Espagne et Italie". L'association entre les deux sociétés s'est traduite par le lancement d'une plateforme Euro-China Link qui permet aux membres des deux réseaux de se contacter. "Nous avons une opportunité formidable, lance Derek Ling. Le commerce entre l'Europe et la Chine totalise 272 milliards de dollars et croît de 25% par an. Cependant, il est difficile pour une PME de trouver un partenaire en Chine et inversement. Nous pouvons faciliter cette recherche".

Une telle initiative pourrait accélérer un rapprochement entre Viadeo et Tianji. Au rythme où vont les choses, une fusion aurait du sens car elle donnerait automatiquement plus de poids financier à la nouvelle entité. Elle permettrait aussi d'aborder les Etats-Unis et l'Amérique Latine en meilleure position.

Par ailleurs, Viadeo a commencé à vendre des services premium à ses membres (entre 5 et 6 euros par mois). En se basant sur une monétisation de 10% à 15% de ses membres, on peut supposer que l'entreprise est déjà rentable (elle emploie une quarantaine de personnes). Si éventuellement elle doit lever d'autres fonds pour financer sa croissance, elle n'aura pas besoin d'augmentation de capital mais pourra utiliser l'endettement ou une formule hybride (obligation à bons de souscription d'action remboursable). A moyen terme, une introduction en bourse pourrait même être envisagée. L'approche des jeux Olympiques de Pékin serait un bel emballage pour un tel événement. D'autant plus que les chiffres actuels sont impressionnants. Viadeo recueille 3000 nouveaux membres par jour et compte 2,6 millions de profils consultés chaque mois. Ses membres ont déjà créé 15.000 forums communautaires. Quant à Derek Ling, il a été surpris de constater que la diaspora chinoise du monde entier avait découvert Tianji.

PASCAL BOULARD

La Tribune

Paru le 01/06/07

*Discours à l'Institut d'astrophysique spatiale : François FILLON*

*** J’ai choisi de me rendre dans l’un de nos laboratoires les plus prestigieux car les Français doivent savoir que le XXIème siècle se décidera avec vous, c'est-à-dire avec le monde de la recherche et de l’université. En 1993, j’ai eu l’honneur de conduire le ministère aujourd’hui dirigé par Valérie Pécresse, avant de retrouver, douze ans plus tard, celui de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Je garde de tout cela un souvenir fort. J’ai aimé le contact avec les chercheurs et les universitaires. J’y ai vu de la passion, de l’exigence, du désintéressement, mais aussi des doutes. J’ai été émerveillé par certaines rencontres. J’ai été saisi par la vitalité d’une communauté scientifique et universitaire qui ne cherche qu’à donner le meilleur d’elle-même. Et j’ai été convaincu que l’avenir de la France se jouait là.

Dans la foulée d’une élection présidentielle qui est appelée à imprimer du mouvement à notre pays, j’ai décidé de venir très vite au devant de cette communauté que vous représentez parce que je crois que ce sont les forces de l’intelligence qui susciteront et alimenteront une croissance économique et sociale que nous souhaitons plus forte, plus durable, plus éthique.

Ce sont les forces de l’intelligence qui nous détournerons de la mécanisation des consciences qui guettent les peuples dont la vigilance des esprits se relâche.

Ce sont les forces de l’intelligence qui permettront à la France de servir la condition humaine. Ces forces qu’a merveilleusement incarnées Pierre-Gilles De Gennes qui vient de nous quitter. Professeur et chercheur d’exception, il manque à la France. A cette France qui voit aujourd’hui, et dans ces lieux mêmes, avec Wendenin Werner, une nouvelle génération exprimer la filiation de l’excellence et la vitalité de la pensée.

L’un des défis de notre temps, mesdames et messieurs, c’est bien celui de la bataille de l’intelligence contre toutes les barbaries, contre l’ignorance susceptible d’alimenter toutes les peurs et leurs cortèges de comportements irrationnels.

C’est bien celui de la bataille entre un savoir confronté, échangé, enseigné, diffusé et offert à tous et un obscurantisme murmuré qui porte les rumeurs et travaillent les mémoires jusqu’à obscurcir les consciences.

Rien donc ne doit nous retenir pour engager et gagner cette bataille de l’intelligence.

Rien ne doit nous écarter de la quête de vérité.

Rien ne doit entraver la volonté de porter notre pays au plus haut de la connaissance.

Rien ne doit aliéner aucune des libertés de penser à l’épreuve des faits pour agir plus lucidement.

C’est pourquoi la recherche n’est pas une pratique comme les autres.

Les femmes et les hommes qui s’y engagent ont la lourde et belle responsabilité d’éclairer l’avenir en même temps que de contribuer à fournir à notre pays sa capacité à innover. Cela pour faire que la voix de la France soit écoutée dans le concert des nations les plus avancées et entendue de celles qui fondent une partie de leur volonté de développement sur ce que notre pays est capable de donner à voir et à connaître.

Chacun s’accorde, en effet, à considérer que nous sommes entrés dans la société et l’économie de la connaissance. Le mot ne suffit cependant pas à créer la chose. En effet, et c’est un truisme que de le dire, l’échange de biens et de services nouveaux suppose préalablement leur production.

Cette production relève tout à la fois de la recherche fondamentale qui nourrit aujourd’hui les engagements et investissements de demain et la recherche finalisée et appliquée qui, tout en utilisant les fruits de la première, s’exprime dans l’innovation, son anticipation et son suivi. C’est dire combien sont stériles les oppositions entre l’amont et l’aval de la recherche, entre l’académique et l’économique.

Les objets de la science sur lesquels s’applique la liberté de penser de tous ceux pour qui la pratique de la recherche est en quelque sorte une façon professionnelle d’être au monde sont aussi, souvent, la traduction de problèmes industriels et sociétaux.

Ce que je viens de dire là, ce ne sont pas des compliments de circonstances liés à la situation de cette rencontre. Je pense profondément que la démarche même du praticien de la recherche, quel que soit le domaine considéré, porte en soi des vertus qui vont bien au-delà de l’expertise de haut niveau appliquée aux objets étudiés.

En effet, il est assez peu commun, pour valider ses idées de se placer dans les conditions les moins favorables pour s’assurer de leur robustesse.

Construire les modalités qui permettent de soumettre à l’épreuve des faits ce que l’on pense, accepter de confronter ses résultats à ceux des meilleurs de ses pairs, dans le cadre d’une compétition mondiale âpre, c’est la compétence des praticiens de la recherche rompus aux exigences scientifiques internationales. Cette compétence doit, c’est ma conviction, pénétrer plus encore le champ économique et social pour supporter une véritable éthique entrepreneuriale au service de la croissance.

Je récuse fondamentalement l’idée que l’académique et l’économique soient mutuellement exclusifs. Le rayonnement scientifique et le développement économique sont nécessairement liés.

Les savoirs liés aux travaux que conduisent, par exemple, nos spécialistes des sciences humaines et sociales sur l’histoire, les comportements, les fondements sociétaux de nombreux pays dans le monde constituent un patrimoine culturel qui justifie, en soi, la recherche.

Imaginons ce que pourrait être l’existence de séminaires réguliers, organisés autour de ces savoirs au profit de nos cadres et dirigeants d’entreprises engagés dans la compétition économique mondiale. Ils trouveraient là des clés de comportement pour négocier avec leurs partenaires étrangers et augmenter ainsi leurs chances de pénétration des marchés. La qualité du rapport à autrui passe évidemment par la connaissance de ses références culturelles et comportementales.

Dès lors, au-delà de sa valeur propre, la recherche dans ces domaines offrirait ici une plus value significative dans un univers où on ne l’attend pas. L’innovation ce peut être aussi ça.

Je veux penser ici aux jeunes chercheurs, doctorants ou nouvellement docteurs dont la société française éprouve des difficultés à les percevoir comme des professionnels et incline trop souvent à les penser en état de prolongation d’études.

Il faut changer cette perception. C’est une urgence économique et culturelle.

Nous ne pouvons pas laisser partir notre intelligence pour servir le développement des nations amies. Notre action doit engager la France à mobiliser leurs compétences au meilleur niveau et donc à valoriser leur engagement pour le développement de notre croissance.

Je suis profondément résolu à aller de l’avant dans le pacte pour la recherche. Lequel doit sceller trois grandes priorités fondamentales à mes yeux.

D’abord, créer dans nos laboratoires les conditions de l’exercice de la science au meilleur niveau pour faire de nos performances des performances mondialement reconnues et enviées.

Ensuite, traduire ces performances dans un lien organique avec le monde économique et social pour nourrir durablement la prospérité de notre pays.

Enfin, assurer une très large diffusion de la culture scientifique et technique. Dans un monde complexe, où la vitesse de transmission des informations et les évolutions technologiques tendent à ériger des frontières entre les générations, le partage des savoirs constitue un indépassable facteur de cohésion sociale. C’est de la responsabilité de la communauté universitaire d’offrir à notre société les éléments de compréhension du monde dans lequel on vit. Mais c’est de la responsabilité du politique de forger un état stratège qui décide des grands choix pour le pays, son développement, son rayonnement dans le monde et la construction d’une citoyenneté nouvelle où le respect de l’autre est une exigence absolue dont le savoir doit alimenter la source.

Cette exigence porte en soi, je veux le dire ici, à la fois une nouvelle ambition pour l’université et une ambition pour une nouvelle université. Le statut quo serait la pire des politiques. Vous connaissez les maux de notre système universitaire, nous avons trop longtemps tardé à les regarder en face. Aujourd’hui nous allons agir.

Cette « université de demain » ne sera, ni le modèle que nous connaissons aujourd’hui dont chacun reconnaît les déficiences, ni un modèle « emprunté » qui serait rejeté dès lors qu’il ne prendrait pas appui sur notre tradition et sur notre histoire.

Ce modèle sera un modèle qui autorise la diversité des réponses et la différenciation des excellences.

Ce point constitue, pour moi, le fil conducteur d’une politique ambitieuse pour l’enseignement supérieur et la clef de sa réussite ; car il permet à chaque acteur d’exprimer son génie propre et ses capacités d’excellence, dès lors que l’on accepte que l’excellence s’exprime dans l’ensemble des missions et à tous niveaux et que l’Etat sache la reconnaître et la soutenir.

C’est une volonté d’airain pour promouvoir la réussite et faire émerger les talents, tous les talents, qui doit accompagner plus de démocratisation pour l’accès à l’éducation supérieur. Cette volonté doit donner à notre jeunesse ce qui lui revient : le droit et le devoir de se forger un avenir dans et pour un pays conscient de ses responsabilités nationales et internationales. A cet égard, j’affirme avec force que notre nation a besoin d’une jeunesse très majoritairement intellectuellement et professionnellement armée.

Le problème de la France c’est que l’enseignement supérieur n’a jamais été suffisamment doté. Mais le défi est que l’effort à accomplir soit véritablement un investissement productif.

L’autre problème de la France ce n’est pas, comme je l’entends trop souvent dire, qu’il y a trop d’étudiants : il n’y en a pas assez !



De l’accueil à l’insertion, en passant par les conditions de vie, l’amélioration de l’enseignement, l’accès aux bibliothèques, l’ouverture aux autres cultures une nouvelle politique doit s’engager. Cette période bénie « où l’on fait ses études », doit être l’espace de toutes les audaces.

L’enseignement supérieur c’est évidemment aussi l’organisation des ses établissements.

En l’espèce, le problème, tient à l’étendue du champ des compétences dévolues aux établissements. Pour certains, il est trop vaste ; pour d’autres trop limité. Mais les comparaisons internationales conduisent clairement à penser que l’avenir verra à coup sûr les établissements dotés de compétences considérablement élargies.

Nous n’avons pas suffisamment préparé cet avenir-là. Depuis 1984 et la loi SAVARY nous n’avons réalisé aucun changement capable de prendre en compte les évolutions de notre temps. Le cadre juridique n’a pas bougé et il explique bien des déconvenues, mais sur le terrain les universités, elles, ont bougé. Des initiatives ont été prises pour contourner les carcans bureaucratiques. Les esprits, eux aussi, ont évolué. Le temps est donc venu d’engager les réformes nécessaires à la nouvelle donne. C’est pourquoi, avec Valérie Pécresse, nous légiférerons dès cet été.

Nous allons créer, dès maintenant, les conditions d’un renforcement de l’autonomie et donc de la responsabilité des établissements. Il convient de permettre à ceux-ci de s’inscrire dans une logique de performance où la réflexion sur la qualité même de la performance devient en soi un acte de responsabilité.

Ici, se pose naturellement le problème de leur gouvernance.

Plus les établissements sont libres, plus ils développent leur logique propre et plus il apparaît difficile pour l’Etat de les « diriger ». Comment, dès lors, conduire une politique nationale de l’enseignement supérieur ? Sauf à trouver gloire à l’inutilité de son action, l’Etat doit forger une politique nationale.

S’agissant de l’enseignement supérieur, cette conviction se nourrit de nombreuses certitudes : préparer « la société et l’économie de la connaissance », répondre aux besoins des territoires, former les jeunes et les moins jeunes « tout au long de la vie » dans l’univers mouvant des savoirs et des technologies, maîtriser la complexité, favoriser l’égalité des chances tout en assurant la formation d’élites françaises dans le « village global », contribuer ainsi à soutenir la place de la France dans le monde, rester le creuset d’une intelligence française rayonnante.

Dans ce flot d’exigences multiples, il faut organiser la diversité pour faire émerger les réponses adaptées aux besoins de la société. La qualité des contributions, plus que leur nature, fondera leur égale dignité.

Si l’on accepte ce point de vue comme repère pour agir, il devient alors plus facile de définir une liberté accrue des établissements.

Encore trop nombreux sont ceux qui pensent, au nom d’un idéal de réalisation immédiat ou encore au nom d’une nostalgie planificatrice, que l’intervention de l’Etat réclame un nécessaire contrôle a priori. Or, tout l’art de l’Etat consiste à voir dans l’action des acteurs la promesse d’une production de qualité mesurable plutôt que la révérence à un cadre pré-établi.

Certains diront qu’en acceptant la diversification, l’Etat joue la concurrence « sauvage ». Nous leur répondrons « émulation, génie propre, efficacité ».

C’est, en effet, la rigidité du service public qui conduit à son affaiblissement. C’est pourquoi il y a beaucoup d’avantages à emprunter une voie qui associe cadre commun et liberté d’action.

Aussi faut-il faire simple et tendre à l’efficacité en confiant aux établissements la capacité de répartir les moyens qui leur sont alloués en fonction des objectifs dont ils ont la charge au nom du pays. En incitant les acteurs les plus concernés à s’engager dans une organisation qui reconnaît la diversité des compétences, des environnements, des objectifs et des ambitions, le renouvellement de la gouvernance s’en trouvera renforcé.

C’est donc favoriser « une meilleure division du travail » pour répondre aux enjeux de la compétition internationale comme aux enjeux de développement national, régional ou encore local et cela sans altérer aucunement l’identité de chacun de nos établissements publics mais bien au contraire en leur permettant de valoriser leurs qualités et stratégies propres.

Ce sont les modes d’organisation et de réponses qui deviennent contingents aux problèmes à résoudre et non l’inverse comme le porte en soi les « initiatives imposées ». Aussi ne s’agit-il en aucune manière pour les établissements de revêtir la tunique de Nessus.

L’agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, autorité indépendante inscrite dans la loi sur la recherche, apparaît, dans ce contexte, décisive pour stimuler l’initiative des établissements comme pour transformer l’action de l’Etat.

Il faut aujourd’hui franchir un pas majeur et mettre en œuvre une évaluation de la performance sanctionnée par la production d’un profil d’efficacité en fonction des objectifs fixés et des résultats attendus selon les domaines considérés.

Penser les tâches de l’enseignement supérieur, toutes les tâches, comme d’égale dignité relève de l’éthique même réclamée par le service de l’Etat. N’en être pas convaincu serait une entrave à la liberté même de servir. De cela aussi nos établissements d’enseignement supérieur doivent être imprégnés pour que la liberté nouvelle soit une vraie responsabilité.

Madame la Présidente,

Mesdames et Messieurs,

La France a besoin de faire de la connaissance, de sa production, de sa diffusion et de sa transformation la matière première de son développement, de son rayonnement et le ferment de son ambition collective.

Seuls les faits nous jugent et de cela nous sommes et serons donc solidairement comptables aux yeux des générations futures.

François FILLON
Dimanche 03 Juin 2007