La
création de l’Institut des Hautes Études Européennes (mai 1951) : un
« rôle mondial sur les bords du Rhin » pour l’Université de Strasbourg
– 60e Anniversaire –
Antoine Gaugler est docteur d’Etat ès sciences
énonomiques (Offre de monnaie et euro-marchés) et diplômé en anglais de
l’Université de Strasbourg.
Résumé :
"La
création de l’Institut des Hautes Études Européennes (IHEE) à
Strasbourg est le résultat d’une initiative conjointe du Conseil de
l’Europe, sur la base de recommandations adoptées par son Assemblée
consultative en août 1950, et de l’Université, dont le conseil arrêta le
26 janvier 1951 les statuts (approuvés par un décret ministériel du
10 février 1953), alors qu’en pleine guerre froide naissante, l’ancienne
capitale du Reichsland, devenue chef-lieu du Bas-Rhin, allait recevoir,
avec la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier
(CECA), sa deuxième chance d’être capitale parlementaire de l’Europe.
Sous l’impulsion de son recteur, René
Hubert, l’« âme de son européanisation », secondé par les doyens Robert
Redslob (Droit) et Marcel Simon (Lettres), ainsi que par Félix Ponteil,
directeur du tout jeune Institut d’Études Politiques – et encore unique
en France, Paris excepté – et avec la bénédiction de Pierre Donzelot,
directeur général de l’enseignement supérieur, et de celle du ministre
Pierre-Olivier Lapie, l’Université alsacienne tentait, cinq ans après
son retour de l’exil clermontois, de surmonter sa frilosité européenne,
en dépit de sa méfiance à l’égard de l’Allemagne, mais toujours investie
de son ancienne mission, plus large, de phare culturel de la France en
direction de l’Europe centrale et orientale.
Devancé par les initiatives de Nancy et de Tours au grand dam des européistes strasbourgeois du Mouvement européen, mais appuyé par le conseil municipal, dont la fraction communiste s’éleva contre des « études menant à l’emploi de la bombe atomique », et par le conseil général, l’IHEE s’efforça de contribuer au rayonnement de son alma mater hantée par son abaissement au rang d’une université de province. Ce fut non sans difficulté comme en témoigne son inscription tardive (1960) à l’Association des Instituts d’Études Européennes, créée en juin 1951 à l’initiative du Centre Européen de la Culture de Denis de Rougemont.
Soutenue financièrement par le Conseil de l’Europe, qui offrit une quarantaine de bourses, la Quinzaine universitaire européenne en mai 1951 a été la première réalisation concrète de l’IHEE, suivie dès la rentrée de novembre 1951 par le démarrage des enseignements".
Devancé par les initiatives de Nancy et de Tours au grand dam des européistes strasbourgeois du Mouvement européen, mais appuyé par le conseil municipal, dont la fraction communiste s’éleva contre des « études menant à l’emploi de la bombe atomique », et par le conseil général, l’IHEE s’efforça de contribuer au rayonnement de son alma mater hantée par son abaissement au rang d’une université de province. Ce fut non sans difficulté comme en témoigne son inscription tardive (1960) à l’Association des Instituts d’Études Européennes, créée en juin 1951 à l’initiative du Centre Européen de la Culture de Denis de Rougemont.
Soutenue financièrement par le Conseil de l’Europe, qui offrit une quarantaine de bourses, la Quinzaine universitaire européenne en mai 1951 a été la première réalisation concrète de l’IHEE, suivie dès la rentrée de novembre 1951 par le démarrage des enseignements".
Bien à vous,
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