Droits de l’homme, environnement et responsabilité des entreprises
Le Parlement européen demande que de nouvelles règles soient instaurées pour tenir les entreprises responsables des violations des droits de l’homme et des dommages environnementaux dans leurs chaînes logistiques, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des frontières de l’UE.
Voici le pays Ogoni, au sud-est du Nigeria. Une région qui, au fil des années, a été dévastée par des déversements toxiques de pétrole. Les pêcheurs et les agriculteurs se plaignent que les déversements ont ruiné leur santé, l’environnement local ainsi que leurs moyens de subsistance. Ils pointent du doigt les compagnies pétrolières internationales. Le Parlement européen souhaite instaurer de nouvelles règles pour s’assurer que des tragédies comme celle-ci ne se reproduiront pas à l’avenir. « Cela signifie que les travailleurs seront mieux protégés et que, si ce n’est pas le cas, les victimes bénéficieront d'un meilleur accès à des voies de recours et à la justice. De plus, les entreprises pourront être tenues responsables si elles ne respectent pas les droits de l’homme. » Ces nouvelles règles ne s’appliqueraient pas seulement aux entreprises basées dans l’UE, mais à toute entreprise cherchant à pénétrer le marché intérieur de l’UE. Toutes devront prouver que, d'un bout à l'autre de leurs chaînes logistiques, aucune violation des droits de l'homme ni aucun préjudice à l’environnement n'ont été commis. Aujourd’hui, seule une entreprise européenne sur trois applique des mesures de vigilance. « Cela ne suffit pas. La conséquence, ce sont des gros titres tels que « Rana Plaza » ou « Pollution au Nigeria », et cela signifie que nous devons aller plus loin. » Les victimes pourraient demander réparation devant les tribunaux de l’UE et les entreprises encourraient des amendes si elles ont porté atteinte aux personnes, à la planète ou à la bonne gouvernance. Le Parlement souhaite que ces règles soient encore plus strictes. « Traditionnellement, les accords commerciaux ont protégé les investisseurs plus que les travailleurs au sein de la chaîne logistique. Il est important que nous introduisons ces nouvelles règles avant que de nouveaux accords commerciaux soient conclus. » La législation devrait également permettre à l’UE d’interdire toute importation associée à des violations des droits de l’homme comme le travail forcé ou le travail des enfants.
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