mardi, septembre 02, 2008
*L’Europe plus proche de la récession que les Etats-Unis*
***L’OCDE a livré ses dernières perspectives de croissance mondiale pour 2008. Elles montrent que parti des Etats-Unis, le ralentissement économique fait aujourd’hui plus de dégâts en zone euro. L’OCDE confirme la révision en baisse de la croissance française faite par François Fillon.
L’OCDE ne prévoit pas de « rebond faramineux » dès le 3e trimestre. Le PIB français devrait donc croître très peu d’ici la fin de l’année. Pour mémoire, le gouvernement tablait au départ sur une croissance comprise entre 1,7 et 2%. Quant au budget 2008, il a été bâti sur une hypothèse plus optimiste encore, de 2,25%. Cet écart compromet sérieusement l’objectif de réduction du déficit public en 2009.
Plombée par la France, l’Allemagne, et plus encore l’Italie, la croissance de la zone euro en 2008 a été révisée en baisse à 1,3%, contre 1,7% auparavant. « Une bonne partie de cette révision vient de ce qui a été publié pour le deuxième trimestre », explique Jean-Luc Schneider. De plus, la zone monétaire a souffert de la vigueur sans précédent de l’euro face aux principales autres devises. Ce qui n’a pu que dégrader sa balance commerciale, qui ne participera que « faiblement » à la croissance cette année.
Principale économie de la zone, la prévision pour l’Allemagne est ramenée de 1,9 à 1,5%. Selon l’OCDE, l’Italie, lanterne rouge, fera du surplace cette année, sa croissance étant ramenée de 0,5 à 0,1%.
Hors zone euro, la Grande-Bretagne n’est pas mieux lotie. L’OCDE prévoit une récession outre Manche d’ici la fin de l’année. Autrement dit deux trimestres de recul de l’activité consécutifs, à savoir -0,3% et -0,4%, respectivement aux 3e et 4e trimestre. Sur l’ensemble de l’année, la croissance britannique resterait cependant positive (+1,2%), mais en baisse comparée à la précédente estimation (+1,8%).
Les Etats-Unis, au contraire, voient leur croissance révisée en nette hausse et s’écarter le spectre de la récession. La prévision de l’OCDE est désormais de 1,8% contre 1,2% auparavant.
Cette révision est « essentiellement due à l’extrêmement bon chiffre de la croissance du 2e trimestre », observe Jean-Luc Schneider. Entre avril et juin, la progression du PIB a été réévaluée à 3,3%, au lieu de 1,9% annoncé initialement. Cette performance est due « en partie au commerce extérieur, en partie au stimulus fiscal qui a été perçu plus vite que prévu, voire anticipé par les consommateurs américains », estime Jean-Luc Schneider. Pour les 3e et 4e trimestres, l’OCDE prévoit 0,9% et 0,7% de croissance respective en rythme annualisé. Mais avec « une incertitude très large », prévient l’organisation, en particulier sur la vitesse à laquelle les effets positifs des mesures de relance budgétaire vont se dissiper. D’autant que la crise de l’immobilier est loin d’être terminée, même si apparaissent des signes encourageants, comme la baisse du nombre de logements invendus.
Comme le fait remarquer Jean-Luc Schneider, « la zone euro est à présent plus proche de la récession que les Etats-Unis ».
L'Expansion
Avec AFP
02/09/2008
*Photo : Le château de la Muette, siège de l'OCDE, à Paris.
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