RoboLaw :
Réglementation de la robotique.
Quels droits juridiques accorder aux robots ? Polo Sant'Anna Valdera est l'un des principaux centres de recherche en robotique. À mesure que la technologie progresse, son personnel constate que cette question devient de plus en plus importante. L'innovation soulève de nouvelles questions juridiques et éthiques. Le Parlement européen souhaite aborder ces questions pour que la robotique continue de prospérer en 2017.
Transcription:
"Des robots industriels aux équipements médicaux,
drones, jouets ou appareils électroménagers, la robotique et l'intelligence
artificielle occupent une place de plus en plus importante dans notre vie
quotidienne. Le Parlement européen est la première institution au monde à
tenter de légiférer sur les questions juridiques et éthiques relatives à
l'intelligence artificielle. Il y a une révolution en marche puisque que déjà,
il y a beaucoup de robots, et il y en aura beaucoup à l'avenir, et ils seront
présents dans tous les domaines de la vie. J'ai réussi à convaincre la
Commission juridique de créer un groupe de travail pour justement, s'occuper
des implications juridiques, mais aussi éthiques que la robotique aurait sur
nos sociétés. À Pise, l'Institut Sant'Anna, un centre important pour la
robotique, participe au projet européen Robolaw. Ici, les chercheurs
travaillent sur la question de la responsabilité des robots et d'autres aspects
juridiques. Pour eux, que le Parlement européen s'intéresse à de telles
questions est positif et ouvre la voie pour une nouvelle approche de la
robotique. Même si la tâche est compliquée. Le monde de la robotique est un
immense domaine, et si l'approche est trop générale, vous risquez d'échouer
dans la résolution du problème central. Andrea Bertolini est un expert en droit
privé. Pour lui, les robots ne sont pas comme tout autre produit, bien que les
lois actuelles leur soient appliquées. Ces lois ont été élaborées avec
différents types de dispositifs à l'esprit. Par conséquent, les solutions
qu'elles apportent peuvent ne pas être les plus adaptées en matière de robotique.
En cas d'accident causé par un robot, une voiture sans conducteur, par exemple,
qui est responsable ? En principe, le chauffeur n'a plus de
responsabilité. Donc, se pose la question, qui va porter l'assurance ?
Est-ce le producteur ? Est-ce le programmeur ? Est-ce
l'utilisateur ? La réponse à cette question est très compliquée et
onéreuse. Cela a beaucoup plus de sens de tenir responsable la partie qui est
le mieux placée pour minimiser ce coût et minimiser ce risque. C'est ce que
j'appelle une « approche de gestion des risques ». Dans ce scénario,
moi-même ou le producteur pourrait contracter une assurance couvrant tous les
coûts associés à cette responsabilité. Non seulement les robots, de plus en
plus autonomes, se rapprochent du marché, mais dans les laboratoires, les
ingénieurs conçoivent des robots avec la capacité d'apprendre de leur
environnement et de leur expérience, ainsi que de prendre des décisions
indépendantes. « Prenez la bouteille, s'il-vous-plaît ». Dans ce
cas-là, se pose la question : est-ce que c'est toujours le programmeur qui
est responsable de l'action puisque l'environnement a une influence sur le
robot ? Pour le Parlement européen, une réponse possible pourrait être
d'accorder à cette catégorie de robots une personnalité électronique. Une
personnalité électronique signifie traiter les robots comme une personne
morale, une entité juridique qui a certains droits et obligations qui sont
purement instrumentaux pour poursuivre un intérêt économique spécifique d'un
être humain. Une autre préoccupation majeure pour le Parlement européen
concerne les questions éthiques soulevées par la robotique. Sans parler de la
relation de dépendance qui pourrait se développer entre un humain et un robot,
en particulier dans le cas des personnes vulnérables. Nous devons nous assurer
que les personnes vulnérables ne seront pas amenées à croire que les robots
sont réellement capables d'éprouver des émotions, parce que les machines ne
peuvent pas en avoir. Enfin, est-ce que le fait de légiférer sur toutes ces
questions pourrait entraver l'innovation ? Bien au contraire, cela
pourrait être un moteur pour la croissance dans le secteur, car la sécurité
juridique encouragera la recherche et le développement industriel.
L'élaboration de normes revêt une importance stratégique, parce que celles qui
vont émerger, pourraient devenir des normes américaines, des normes
internationales. S'il s'agit de normes européennes, il est clair que les
industries européennes auront un avantage. Nous sommes à un bon moment puisque
les États membres n'ont pas encore fait de législation, donc nous pourrons
créer un cadre et les États membres pourront s'en inspirer pour avoir les
règles qui s'appliquent dans toute l'Union européenne. Des robots industriels aux équipements
médicaux, drones, jouets ou appareils électroménagers, la robotique et
l'intelligence artificielle occupent une place de plus en plus importante dans
notre vie quotidienne. Le Parlement européen est la première institution au
monde à tenter de légiférer sur les questions juridiques et éthiques relatives
à l'intelligence artificielle. Il y a une révolution en marche puisque que
déjà, il y a beaucoup de robots, et il y en aura beaucoup à l'avenir, et ils
seront présents dans tous les domaines de la vie. J'ai réussi à convaincre la
Commission juridique de créer un groupe de travail pour justement, s'occuper
des implications juridiques, mais aussi éthiques que la robotique aurait sur
nos sociétés. À Pise, l'Institut Sant'Anna, un centre important pour la
robotique, participe au projet européen Robolaw. Ici, les chercheurs
travaillent sur la question de la responsabilité des robots et d'autres aspects
juridiques. Pour eux, que le Parlement européen s'intéresse à de telles
questions est positif et ouvre la voie pour une nouvelle approche de la
robotique. Même si la tâche est compliquée. Le monde de la robotique est un
immense domaine, et si l'approche est trop générale, vous risquez d'échouer
dans la résolution du problème central. Andrea Bertolini est un expert en droit
privé. Pour lui, les robots ne sont pas comme tout autre produit, bien que les
lois actuelles leur soient appliquées. Ces lois ont été élaborées avec
différents types de dispositifs à l'esprit. Par conséquent, les solutions
qu'elles apportent peuvent ne pas être les plus adaptées en matière de
robotique. En cas d'accident causé par un robot, une voiture sans conducteur,
par exemple, qui est responsable ? En principe, le chauffeur n'a plus de
responsabilité. Donc, se pose la question, qui va porter l'assurance ?
Est-ce le producteur ? Est-ce le programmeur ? Est-ce
l'utilisateur ? La réponse à cette question est très compliquée et
onéreuse. Cela a beaucoup plus de sens de tenir responsable la partie qui est
le mieux placée pour minimiser ce coût et minimiser ce risque. C'est ce que
j'appelle une « approche de gestion des risques ». Dans ce scénario,
moi-même ou le producteur pourrait contracter une assurance couvrant tous les
coûts associés à cette responsabilité. Non seulement les robots, de plus en plus
autonomes, se rapprochent du marché, mais dans les laboratoires, les ingénieurs
conçoivent des robots avec la capacité d'apprendre de leur environnement et de
leur expérience, ainsi que de prendre des décisions indépendantes.
« Prenez la bouteille, s'il-vous-plaît ». Dans ce cas-là, se pose la
question : est-ce que c'est toujours le programmeur qui est responsable de
l'action puisque l'environnement a une influence sur le robot ? Pour le
Parlement européen, une réponse possible pourrait être d'accorder à cette catégorie
de robots une personnalité électronique. Une personnalité électronique signifie
traiter les robots comme une personne morale, une entité juridique qui a
certains droits et obligations qui sont purement instrumentaux pour poursuivre
un intérêt économique spécifique d'un être humain. Une autre préoccupation
majeure pour le Parlement européen concerne les questions éthiques soulevées
par la robotique. Sans parler de la relation de dépendance qui pourrait se
développer entre un humain et un robot, en particulier dans le cas des
personnes vulnérables. Nous devons nous assurer que les personnes vulnérables
ne seront pas amenées à croire que les robots sont réellement capables
d'éprouver des émotions, parce que les machines ne peuvent pas en avoir.
Enfin, est-ce que le fait de légiférer sur toutes ces questions pourrait entraver l'innovation ? Bien au contraire, cela pourrait être un moteur pour la croissance dans le secteur, car la sécurité juridique encouragera la recherche et le développement industriel. L'élaboration de normes revêt une importance stratégique, parce que celles qui vont émerger, pourraient devenir des normes américaines, des normes internationales. S'il s'agit de normes européennes, il est clair que les industries européennes auront un avantage. Nous sommes à un bon moment puisque les États membres n'ont pas encore fait de législation, donc nous pourrons créer un cadre et les États membres pourront s'en inspirer pour avoir les règles qui s'appliquent dans toute l'Union européenne."
Enfin, est-ce que le fait de légiférer sur toutes ces questions pourrait entraver l'innovation ? Bien au contraire, cela pourrait être un moteur pour la croissance dans le secteur, car la sécurité juridique encouragera la recherche et le développement industriel. L'élaboration de normes revêt une importance stratégique, parce que celles qui vont émerger, pourraient devenir des normes américaines, des normes internationales. S'il s'agit de normes européennes, il est clair que les industries européennes auront un avantage. Nous sommes à un bon moment puisque les États membres n'ont pas encore fait de législation, donc nous pourrons créer un cadre et les États membres pourront s'en inspirer pour avoir les règles qui s'appliquent dans toute l'Union européenne."
A suivre...!
Morgane BRAVO,
*Ancienne stagiaire ("Blue Book") de la Commission Européenne, au Secrétariat Général*
Présidente et Fondatrice du «Think Tank» Europe-Mexique.
@MorganeBravo
Think Tank" Europe-Mexique,
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