mardi, septembre 18, 2007
***L'Europe épingle Microsoft!***
*** La justice européenne a confirmé lundi 17 septembre la condamnation de Microsoft pour abus de position dominante. Le géant américain de l'informatique devra payer une amende d'un demi-milliard d'euros pour avoir refusé de se plier aux exigences formulées en 2004 par la Commission européenne, suite à une plainte déposée en 1998. Bruxelles reprochait notamment à Microsoft d'intégrer systématiquement le logiciel Media Player à Windows, de façon à éliminer ses concurrents.
Pays-Bas - De Volkskrant
"Ce jugement représente le couronnement de neuf ans de combat juridique", estime l'éditorial du quotidien progressiste. "Là où le gouvernement américain s'est laissé séduire dans sa lutte contre les monopoles par le géant du logiciel en signant un compromis boiteux, la Commission européenne a gardé une position ferme. (...) Ce résultat a de quoi réjouir car le jugement frappe sévèrement sur les doigts d'une société qui abuse de son pouvoir sur le marché pour refouler ses concurrents. (...) Les consommateurs n'iront pas nécessairement courir pour trouver des alternatives à Media Player, ne parlons même pas des alternatives à Windows. Le jugement permettra cependant de créer un précédent important : Microsoft ne pourra plus imposer des logiciels impossibles à enlever, ce qui devrait stimuler divers concurrents sur le marché pour sortir des produits capables de concurrencer Microsoft. A terme donc, l'intérêt du consommateur est bel et bien servi." (18.09.2007)
Pologne - Rzeczpospolita
Piotr Gabryel salue le combat de la Commission européenne et le jugement de la Cour européenne de justice contre Microsoft. "Les sanctions prononcées contre Microsoft, et surtout le renoncement du géant américain à ses pratiques monopolistiques vont entraîner une baisse des prix des logiciels informatiques, ce qui va favoriser la croissance économique de l'UE. (...) Malheureusement, le nombre d'exemples de l'impuissance de l'Etat face à ces sociétés monopolistiques dynamiques est infiniment supérieur dans l'histoire économique mondiale et l'histoire économique récente. Nous en payons quotidiennement le prix." (18.09.2007)
Suisse - Tribune de Genève
"La décision restera dans les annales", estime Pierre Ruetschi dans son éditorial. "Mais la bataille ne fait que commencer. Car, dans l'ombre de Microsoft, est né un autre géant, à terme plus redoutable encore. Google qui, de simple moteur de recherche, s'est transformé en une hydre de l'internet. Google a fondé un nouvel empire en combinant trois éléments: son moteur de recherche (l'outil), le trafic (le client) généré par des services gratuits, la publicité (les revenus). Résultat: un succès foudroyant au point de menacer Microsoft. Le Net fait ainsi naître de nouveaux types de 'positions dominantes'. Il a fallu près de neuf ans pour décider du cas Microsoft, combien de temps faudra-t-il à une Cour pour régler une question de monopole de la connaissance ? Même Google n'a pas cette information." (18.09.2007)
Autriche - Der Standard
Pour Michael Moravec, après presque dix ans de procédure, ce jugement ne s'inscrit pas dans le présent. "Car aujourd'hui, la réalité est toute autre qu'à l'origine de cette procédure. Google, You Tube, iTunes : à l'époque ils existaient à l'état de simple idée, mais aujourd'hui, ils détiennent jusqu'à 80 % de parts de marché. Le monde frénétique d'Internet évolue manifestement trop vite au goût de la Commission européenne : cette dernière n'est pas en mesure de dire si le système d'exploitation Windows Vista, doté d'un lecteur multimédia intégré, transgresse le droit de la concurrence, ou s'il est en règle parce qu'il laisse la possibilité d'installer d'autres programmes. Personne à Bruxelles ne peut dire si Apple, qui détient plus de 70 % de parts de marché et publie des contenus compatibles uniquement avec les appareils de sa marque, entre dans le cadre de la concurrence déloyale. De l'avis général, il est trop tôt pour se prononcer. Microsoft, qui reproche à la Commission européenne un manque de réactivité et un certain détachement par rapport aux nouveaux développements, n'a pas complètement tort." (18.09.2007)
Royaume-Uni - Financial Times
Le quotidien s'interroge sur la façon dont la Commission devrait gérer les défis posés par le secteur des nouvelles technologies. "Plutôt que de se lancer dans des poursuites, elle devrait trouver comment imposer par touches successives et au bon moment des règles pour la très changeante industrie des hautes technologies. (...) Ce que ce cas a établi est une base légale pour la Commission lui permettant d'encadrer les positions dominantes exercées par une société. En tant qu'autorité judiciaire avec les règles les plus strictes, elle occupe maintenant un leadership mondial dans ce rôle. (...) Elle devrait être prête à agir de manière préemptive lorsque des entreprises cherchent à lier des nouveaux produits à un monopole préexistant. La création d'un mandataire pour agir comme arbitre et assurer un respect général des règles dans des secteurs touchés par des questions d'interopérabilité est également un succès. Le principe défendu par la Commission - l'interopérabilité et l'extension d'un monopole sur un nouveau marché - est juste. Son nouveau mandat légal sera plus puissant cependant si la peur qu'elle suscite n'a pas besoin d'être renforcée par une cour de justice." (18.09.2007)
Eurotopics