mercredi, avril 01, 2009
***Le Parlement divisé au sujet de l’enseignement des langues...***
***Le 24 mars, le Parlement européen a reconnu qu’il fallait agir davantage pour encourager les Européens à apprendre des langues étrangères. Mais Strasbourg s’est montrée divisée quant à l’ampleur du soutien que l’Union devrait apporter à l’enseignement des langues minoritaires.
CONTEXTE
A l’automne 2008, le commissaire au Multilinguisme, Leonard Orban, a dévoilé la nouvelle stratégie de l’UE dans le domaine du multilinguisme. La communication appelle à des efforts significatifs pour promouvoir l’apprentissage des langues et pour valoriser les aspects culturels de la diversité linguistique à tous les niveaux d’éducation et de formation (EurActiv.com 15/09/08).
La communication de l’exécutif européen fait suite à un rapport publié par les dirigeants européens du monde des affaires en juillet dernier. Ce document avertit que l’industrie européenne risque de perdre de sa compétitivité, dans la mesure où d’autres pays commencent à devancer l’UE dans le domaine des compétences linguistiques (EurActiv.com 14/07/08).
Des parlementaires de l’Alliance libre européenne ont déclaré que la Commission n’avait pas eu assez de courage pour présenter des initiatives concrètes en vue de promouvoir les langues minoritaires dans le cadre de sa nouvelle stratégie sur le multilinguisme. En septembre dernier, ils ont appelé à la mise en place de mesures spécifiques dépassant les solutions générales figurant dans la communication (EurActiv.com 25/09/08).
Parallèlement, l’influence de l’anglais en Europe ne cesse d’augmenter. En novembre 2008, une étude présentée par le réseau Eurydice au nom de la Commission européenne a montré que plus de 90 % des écoliers européens apprenaient l’anglais au cours de leur formation obligatoire et que ce chiffre était en augmentation (EurActiv.com 24/11/08).
Lors du vote sur le rapport rédigé par l’eurodéputé portugais de centre-droit Vasco Graça Moura (PPE-DE), des parlementaires ont préféré approuver une résolution alternative présentée par les socialistes espagnols (PSOE) et des partis régionaux espagnols (CIU, PNV, EA et ICV).
Le vote constitue la réponse du Parlement européen à la communication sur le multilinguisme de la Commission européenne (EurActiv.com 15/09/08).
Protéger les langues régionales
Dans leur nouvelle résolution, les eurodéputés ont décidé d’exclure du rapport toute référence au droit des parents de choisir la langue officielle dans laquelle leur enfant est instruit.
Dans les pays où il existe plusieurs langues officielles, comme l’Espagne, il est essentiel de protéger la diversité linguistique dans certains domaines, ont déclaré des eurodéputés, qui souhaitent ainsi protéger les langues régionales. Ils sont soutenus par les socialistes, les libéraux, les verts, ainsi que d’autres membres de la gauche.
Les Espagnols craignaient que la proposition initiale du rapport visant à accorder aux parents le droit de choisir la langue officielle de l’enseignement offert à leurs enfants n’empêche les administrations régionales d’offrir un enseignement, par exemple, dans une langue comme le catalan.
Quant aux membres du PPE-DE qui se sont opposés à la résolution, ils ont déclaré ne pas vouloir nuire au système d’enseignement dans les langues nationales officielles. Le Parti espagnol de centre-droit (Partido Popular) a qualifié l’omission de la référence au droit des parents de choisir la langue d’enseignement de leurs enfants «d’attaque monumentale à l’encontre d’un droit fondamental», a indiqué la presse espagnole.
Mais pour l’eurodéputé libéral basque Josu Ortuondo Larrea (EAJ-Partido Nacionalista Vasco, Espagne), «la reconnaissance du multilinguisme passe par la reconnaissance de l'existence au sein d'un même Etat de régions ayant leur propre langue». «L'UE ne devrait pas remettre en question les décisions prises par les régions à ce sujet», contrairement à ce que le PPE recommande, a-t-il poursuivi.
Parallèlement, en session plénière, les députés ont retiré un paragraphe qui mettait en garde contre «l’erreur consistant à promouvoir une langue aux dépens des droits des locuteurs d’une autre».
Certains paragraphes du projet de rapport initial, appuyé par le PPE, qui formulait des critiques assez explicites contre la politique linguistique dans l'enseignement pratiqué dans plusieurs régions d'un Etat membre de l'UE, ont été supprimées grâce à un compromis soutenu par l'ADLE, le PSE et les Verts, selon une déclaration de presse dans laquelle l’ADLE s’oppose à la position du PPE-DE sur les langues régionales.
Apprendre deux langues étrangères est une priorité politique
Les eurodéputés ont fortement soutenu la volonté de l’exécutif européen de faire en sorte que les Européens parlent deux autres langues (une pour le travail, une pour le plaisir) en plus de leur langue maternelle.
En effet, «promouvoir l’apprentissage d’une langue d’un pays voisin et d’une lingua franca internationale telle que l’anglais devrait constituer une priorité politique», indique le rapport.
Avec 335 votes pour, 279 contre et 69 abstentions, les eurodéputés ont accepté une nouvelle résolution, qui remplace le document initial adopté le 17 février par la commission Culture.
L’engagement en faveur des langues minoritaires est en effet une question délicate au niveau européen. Des préoccupations sur l’augmentation du coût du système linguistique de l’UE ont été exprimées. Les services de traduction et d’interprétation des institutions européennes absorbent 1,1 milliard d’euros par année, soit 1 % du budget annuel de l’UE. Le commissaire au Multilinguisme, Leonard Orban, a déclaré que ce montant était « le prix à payer » pour la démocratie (EurActiv.com 13/11/08).
POSITIONS
Le manque de connaissances linguistiques pourrait constituer un sérieux obstacle à l’intégration sociale et au marché de l’emploi des travailleurs non nationaux dans un grand nombre d’Etats membres de l’UE, indique le rapport du Parlement européen. Le document souligne les éventuels dangers de l’écart de communication entre des individus issus de milieux culturel différents, ainsi que de la division sociale entre des personnes multilingues et monolingues.
«La reconnaissance du multilinguisme passe par la reconnaissance de l'existence au sein d'un même Etat de régions ayant leur propre langue. Nous devons assurer l'utilisation de ces langues dans le système éducatif afin d'éviter leur déclin. L'UE ne devrait pas remettre en question les décisions prises par les régions à ce sujet», a déclaré l’eurodéputé basque libéral Josu Ortuondo Larrea (EAJ-Partido Nacionalista Vasco, Espagne).
Par rapport à l’adoption de la résolution, l’eurodéputée française Claire Gibault, rapporteur de l’Alliance des démocrates et libéraux européens (ADLE, MoDem) sur ce dossier, est d’avis que l’UE a le devoir de protéger le multilinguisme.
«La diversité culturelle et linguistique implique le respect de l’identité culturelle, des traditions et de la religion», selon l’eurodéputée. «En encourageant une société européenne multiculturelle, l’Europe reconnaît implicitement que l’apprentissage des langues est un facteur crucial quant à la capacité des individus de communiquer entre eux», a-t-elle souligné. «Le multilinguisme est également une opportunité pour l’avenir, et sa protection est devenue un devoir pour nos citoyens», a déclaré Mme Gibault.
Henrik Lax, eurodéputé finnois (ADLE, Svenska folkpartiet), qui représente la minorité des locuteurs suédois dans son pays, a déclaré que «le multilinguisme inclut toutes les langues. Les langues nationales, régionales et minoritaires contribuent à la richesse de la diversité et du multilinguisme européens». «Il s’agit d’une valeur ajoutée qui lie les Européens», a-t-il conclu.
«Les langues sont aussi menacées que notre biodiversité», a indiqué l’eurodéputé radical italien Marco Cappato (ADLE). «Il serait pertinent, en conformité avec nos engagements auprès des Nations unies à l’égard du multilinguisme, que l’UE organise une conférence sur la diversité linguistique et la conservation des langues», a-t-il ajouté.
L’eurodéputé libéral catalan Ignasi Guardans (Covergencia Democratica Catalunya) a indiqué que le multilinguisme était «une richesse dont l’Europe est fière». «C’est pourquoi, dans le cas de l’étiquetage des biens par exemple, le consommateur européen devrait pouvoir disposer d’informations dans toutes les langues qui sont parlées dans le pays où il effectue son achat.»
EurActiv
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(7)"La politique européenne de cohésion économique et sociale"
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(8)"CULTURE"
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(9)"La politique extérieure de l’Union européenne..."
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Bien à vous,
Morgane BRAVO
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