dimanche, juillet 05, 2009
***PRÉSIDENCE DE L'UNION EUROPÉENNE : Paris-Stockholm, les raisons d'une discorde...***
***Pour la première fois depuis neuf ans, un président français se rend dans la capitale suédoise. Nicolas Sarkozy sera vendredi à Stockholm pour s'entretenir avec le Premier ministre, Fredrik Reinfeldt, alors que la Suède vient de succéder à la République tchèque à la tête de la présidence tournante de l'Union européenne (UE).
Initialement prévue le 2 juin dernier, la rencontre avait été annulée, officiellement pour "raisons de calendrier". En réalité, l'Élysée n'avait pas apprécié l'interview au Figaro accordée par Carl Bildt, ministre des Affaires étrangères suédois, dans laquelle il affichait son soutien à l'intégration de la Turquie dans l'UE. À quelques jours des élections européennes, les deux capitales avaient préféré éviter d'afficher leurs sujets de discorde. La question de la Turquie sera donc au centre des discussions entre un Nicolas Sarkozy prônant, comme l'Allemagne, un partenariat privilégié, et, Fredrik Reinfeldt, fervent défenseur d'une entrée de la Turquie dans l'UE. Un désaccord qualifié de "radical" par l'Élysée. D'une façon plus générale, la France souhaite ralentir l'élargissement en se concentrant sur les Balkans alors que la Suède veut l'intensifier et étudier la candidature de l'Islande.
Divergences sur les solutions anti-crise
Autre point d'achoppement : la sortie de crise. La Suède se dit partisane d'une politique de rigueur et d'un retour au contrôle des déficits budgétaires. Selon Paris, qui vient de lancer l'idée d'un grand emprunt d'État, une politique d'austérité risque de réduire à néant les signes de reprise économique au 1er trismestre 2010.
Suédois et Français ne partagent pas non plus la même vision de l'avenir des institutions européennes. Le traité de Lisbonne entré en vigueur vraisemblablement à la fin de l'automne prochain, les tractations s'engageront pour désigner un président du Conseil de l'Union européenne. Nicolas Sarkozy ne cache pas sa préférence pour Tony Blair. Il veut une personne avec l'expérience des responsabilités nationales. À l'opposé, les Suédois redoutent un président aux mains des grandes puissances et militent pour une personne moins médiatique.
Après six mois d'une présidence tchèque jugée comme "désastreuse" par beaucoup à Bruxelles, la Suède hérite de dossiers d'envergure autour desquels elle devra rassembler les Vingt-Sept. Et si les dissensions entre la France et la Suède existent, les deux pays s'accordent sur le renforcement de la coopération européenne en matière de justice, de police ou d'immigration. Paris et Stockholm s'unissent aussi sur les questions climatiques. Des raisons d'espérer un tassement des dissensions.
Tiphaine de Tricornot
Le Point
03/07/2009
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