L'Europe des 27 a décidé, vendredi, le gel des avoirs de Laurent Gbagbo et de 84 de ses amis à cause de son refus d'abandonner le pouvoir au profit d'Alassane Ouattara. Elle a également entériné le blocage des biens de 11 groupements économiques névralgiques. Au niveau du secteur des hydrocarbures, ce sont la société nationale d'opérations pétrolières (Petroci), la Société ivoirienne de raffinage (Sir) et les deux ports (Abidjan et San Pedro). En ce qui concerne le secteur bancaire, l'on note la Banque nationale d`investissement (Bni), la Banque pour le financement de l'agriculture ainsi que la Versus Bank. Quant aux entités agricoles, sont visés le Comité de gestion de la filière café-cacao, l'Association des producteurs de caoutchouc naturel (Aprocanci). La Société de gestion du patrimoine du secteur de l'électricité (Sogepe), tout comme la Radiotélévision ivoirienne sont également dans la ligne de mire de Bruxelles. Cette mesure intervient huit jours après celle du département du trésor américain. Ces mesures de rétorsion visent à mettre un terme aux actions des sociétés soupçonnées de financer le régime illégitime de M. Gbagbo. Même si les effets ne seront pas nécessairement immédiats, ils ne manqueront toutefois pas d'asphyxier l'économie nationale. En effet, les sanctions appliquées notamment dans les secteurs industriels et pétroliers empêcheront de connaître une croissance réellement dynamique et saine. D'autant qu'il est désormais interdit aux grands industriels pétrochimiques et électriques de vendre des pièces de rechange aux compagnies ivoiriennes récalcitrantes. La compétitivité de ces secteurs et notamment les capacités d'extraction et de raffinage vont être affectées. En fait, plusieurs accords dans le segment de l'exploitation du pétrole ont été conclus avec des firmes étrangères et un gel des relations risque d'impacter d'autres domaines comme le gaz et l'automobile. Quant au secteur bancaire, les nouvelles mesures de rétorsion empêchent les banques européennes d'effectuer toutes transactions - même par l'intermédiaire d'une autre institution - avec leurs consœurs ivoiriennes soupçonnées de financer le pouvoir illégitime. En ce qui concerne le secteur agricole, la Côte d'Ivoire reste un gros exportateur de produits de champs et son économie ne se maintient que grâce au flux constant des revenus du café-cacao, qui représentent la première source de richesse du pays. Par ailleurs, tous les observateurs s'accordent à reconnaître que les sanctions vont fortement limiter le volume des investissements directs à l'étranger (Ide) surtout avec la rupture avec les bailleurs de fonds. Les Allemands, les Norvégiens, les Français ainsi que les Suisses comptent, en effet, parmi les plus gros investisseurs locaux. Autant dire que l'érosion continue des partenaires va accentuer le manque à gagner lié à une plus faible progression du taux d'investissement étranger interne.
http://news.abidjan.net/h/387447.html
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Un cran supplémentaire vient d'être franchi dans la pression que la communauté internationale fait peser sur Laurent Gbagbo. Selon des sources diplomatiques, l'Union européenne, qui avait déjà privé 59 personnes du clan Gbagbo dont le président ivoirien et son épouse de visas en décembre dernier, a décidé vendredi le gel des avoirs en Europe de Laurent Gbagbo et de 84 proches de son clan.
L'Union européenne a également décidé le gel des avoirs de «11 entités» économiques notamment dans le secteur portuaire et des médias, a-t-on précisé de même source.
Un décision en représailles à son refus de céder le pouvoir au président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara.
Fin décembre, un autre camouflet était infligé à Laurent Gbagbo. Son avion était purement et simplement bloqué à l'aéroport de Bâle-Mulhouse, exploité conjointement par la France et la Suisse.
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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