Félicitant, à cette occasion, la Hongrie à l'issue de sa présidence, le Premier ministre polonais a déclaré : « La Hongrie a assuré une présidence sans faute bien qu’elle ait exercé cette fonction dans une période particulièrement difficile pour l’Europe; la présidence hongroise a surpassé toutes les attentes, avis général également partagé par Bruxelles ». M. Tusk a souligné le rôle que la Hongrie avait joué dans la clôture des négociations d’adhésion avec la Croatie.
Une coopération spéciale entre la Hongrie et la Pologne
Les deux chefs de gouvernement ont insisté sur le fait qu’ils avaient déjà décidé de mettre en place, avant la présidence hongroise, une coopération hongro-polonaise spéciale; M. Orbán a remercié M. Tusk en annonçant qu’il allait lui aussi offrir son soutien pendant la présidence polonaise.
M. Tusk a à son tour remercié son homologue pour les conseils utiles qu'il lui avait prodigués, avant la remise de drapeau, en ce qui concerne les négociations qu'il devra mener avec les représentants politiques de l’Union européenne.
Evoquant les questions politiques de l’Union, M. Tusk a précisé que « lors de l’élaboration du budget de l’Union, il soutiendrait pleinement la méthode communautaire ».
Le Premier ministre polonais a remercié Viktor Orbán d’avoir reporté le sommet du partenariat oriental au mois de septembre, en ajoutant que le Premier ministre hongrois l’avait consulté à ce sujet. Cette décision a été motivée par le fait que les deux chefs de gouvernement qu’en raison du printemps arabe, le sommet du partenariat oriental organisé le 27 mai serait passé au second plan. M. Tusk a déclaré que lors du sommet, reporté à la période de la présidence polonaise, M. Orbán serait co-hôte, de la même manière que lui même l’aurait été au sommet initialement prévu en Hongrie.
M. Tusk a souligné que malgré l’importance capitale qui serait attribuée au partenariat oriental, la Pologne n’essaierait pas de faire de l'ombre la politique de voisinage avec les pays du Sud, cherchant, au contraire, à jouer un rôle actif à cet égard.
Orbán : la Pologne a doté l'Europe centrale d'une orientation spirituelle et d'une stratégie politique
« Venir en Pologne est quelque chose d'émouvant et de touchant pour les Hongrois », a confié M. Orbán au début de son allocution. Se référant au pape Jean-Paul II et au mouvement Solidarité, le Premier ministre hongrois a souligné que la Pologne avait doté l'Europe centrale d'une orientation spirituelle et d'une stratégie politique, éléments sans lesquelles la Hongrie ne serait pas non plus un pays libre.
M. Orbán a souligné que la coopération des présidences hongroise et polonaise visait à renforcer le rôle de l’Europe centrale. « Nous œuvrons aussi pour l’honneur de l’Europe centrale, puisque nous avons dû attendre 13-14 ans pour prendre le relais de la présidence et nous n’avions encore jamais assuré de présidence depuis que nous sommes membres de l’Union européenne », a-t-il dit.
« Sommes-nous capables de faire fonctionner les institutions européennes si cette tâche nous est confiée ? C’est ce que nous allons maintenant savoir », a fait savoir M. Orbán, qui s'est déclaré d’avis que la Hongrie avait tout fait pour obtenir à cette question une réponse positive et que c’était maintenant à la Pologne de faire sa part du travail pour que le succès de l’Europe centrale soit complet. « Je ne doute pas que les chances d'y parvenir sont énormes », a-t-il affirmé. Le Premier ministre hongrois s'est également déclaré convaincu que dans les années à venir, l’Europe centrale serait le moteur de la relance et de la croissance économique.
La présidence hongroise a démontré que l’Europe avait un cœur
M. Orbán a évoqué trois succès de la présidence hongroise, à savoir la clôture des négociations d’adhésion avec la Croatie, l’élaboration de la stratégie pour les Roms et l’établissement des bases de la gouvernance économique. Concernant la stratégie pour les Roms, il a souligné qu’il s’agissait d’une mesure sans précédent dans l’histoire de l’Union européenne, et qui a mis en lumière que : « L’Europe a non seulement de l’argent et un cerveau mais aussi un cœur, et c’est ce qui compte ».
Maintenir le partenariat oriental et les Balkans occidentaux au cœur des préoccupations
En réponse aux questions des journalistes, M. Orbán a précisé qu’il était important que l’Europe soutienne les mouvements populaires qui sont nés dans le voisinage de l'Union au Sud, tant au niveau politique qu’au niveau social et économique. Il a affirmé que c’étaient les présidences qui déterminaient dans quelle mesure les événements de la politique de voisinage avec les pays du Sud pouvaient reléguer au second plan le partenariat oriental de l’Union ou son élargissement. « Si nous déployons suffisamment d’efforts pour que les dossiers du partenariat oriental et des Balkans occidentaux ne soient pas relégués au second plan, ils ne le seront pas », a-t-il déclaré.
M. Orbán a également attiré l’attention sur le fait qu’une sorte de partage du travail avait été mis en place entre la Hongrie et la Pologne, la Hongrie s’étant surtout concentrée sur les Balkans occidentaux, la Pologne tournant son attention vers le partenariat oriental.
Du vin et une épée en cadeau
M. Orbán a offert un petit tonneau de vin de Tokaj à M. Tusk, qui l’a remercié en offrant une épée à son homologue, ces deux cadeaux symbolisant l’amitié séculaire entre la Hongrie et la Pologne, au titre de laquelle, selon un proverbe datant du XVIIIe siècle, les Hongrois et les Polonais luttent et trinquent ensemble.
M. Tusk a confié que lors des déjeuners de travail organisés sous la présidence polonaise, « c'étaient surtout des vins hongrois qui seraient servis », ajoutant que « les vins hongrois n’avaient rien à envier aux meilleurs vins italiens, français et espagnols ».
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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