lundi, août 27, 2007
*Le président Sarkozy pose des conditions à la poursuite des négociations UE-Turquie*
*** La France ne s'opposera pas à l'ouverture de nouveaux chapitres de négociation entre l'Union européenne et la Turquie si une réflexion est lancée sur l'avenir du projet européen, a déclaré lundi Nicolas Sarkozy.
"Si cette réflexion essentielle sur l'avenir de notre Union est lancée par les 27, la France ne s'opposera pas à ce que de nouveaux chapitres de la négociation entre l'Union et la Turquie soient ouverts dans les mois et les années qui viennent", a déclaré le président français en ouverture de la 15e conférence des ambassadeurs.
M. Sarkozy a cependant posé "une autre condition": "que ces chapitres soient compatibles avec les deux visions possibles de l'avenir de leurs relations: soit l'adhésion, soit une association aussi étroite que possible sans aller jusqu'à l'adhésion".
Le président français a réaffirmé la position qu'il avait exprimée pendant sa campagne: son opposition à l'adhésion de la Turquie, et sa préférence pour une formule de partenariat privilégié. "Chacun sait que je suis favorable à une association. C'est l'idée que j'ai portée pendant toute la campagne électorale, que j'ai portée depuis des années. Je pense que cette idée d'association sera un jour reconnue par tous comme la plus raisonnable", a-t-il dit.
En attendant, il a souhaité que la Turquie et la France "renouent les liens privilégiés qu'elles ont tissés au fil d'une longue histoire partagée".
Nicolas Sarkozy a expliqué qu'il n'avait pas posé cette question avant l'accord en juin sur le traité simplifié "car la poser avant aurait tout bloqué". "On ne résout pas les problèmes en bloquant tout. On les résout en trouvant des solutions", a-t-il dit.
Le président français a remarqué que sur les 35 chapitres de négociations qui restent à ouvrir entre l'UE et la Turquie, "30 sont compatibles avec l'association, cinq ne sont compatibles qu'avec l'adhésion". "J'ai indiqué au Premier ministre turc 'occupons nous des 30 compatibles avec l'association, on verra pour la suite'", a expliqué M. Sarkozy.
Mais il a prévenu qu'il n'accepterait la poursuite des négociations "que si dans le même temps l'Europe veut bien réfléchir à la question des frontières, à son avenir, et de son message".
"C'est une solution qu ne trahit pas le souhait de la france et des Français et qui en même temps permet à la Turquie d'avoir une espérance", a souligné le président français.
En tout état de cause, "si on devait refuser cette formule de compromis, je veux simplement rappeler que dans la poursuite des discussions, il faut l'unanimité", a-t-il conclu.
PARIS
AP
egp/nc