Le succès des populistes de droite en Suède est interprété dans les débats publics comme un signe de la montée de la xénophobie, principalement dirigée contre les musulmans. Pourtant, les commentateurs sont d'avis que la crainte d'une islamisation de l'Europe est exagérée et qu'elle constitue uniquement une manœuvre de diversion.
NRC Handelsblad - Pays-Bas
La consommation l'emporte sur la charia
Les populistes de droite des Démocrates de Suède sont parvenus à entrer au Parlement en raison de la crainte d'une islamisation qu'ils attisent, estime le chroniqueur Henk Hofland dans le quotidien libéral NRC Handelsblad. Mais on ne peut pas islamiser l'Europe : "Pourquoi des musulmans sont-ils venus en Europe ? En premier lieu pour les mêmes raisons que celles qui animent tous les immigrés. Leur pays d'origine n'offrait aucune opportunité d'existence honorable. Ils n'ont pas reçu d'ordre secret d'imams impérialistes. … Affirmer que l'on peut islamiser l'Europe est absurde. Ces 50 dernières années, l'Occident a acquis une force d'attraction terrestre sans précédent qu'aucune religion n'a égalé jusqu'à présent : la consommation. Cette dernière offre à chacun d'infinies possibilités de jouir de sa vie terrestre. Cela a également des inconvénients, mais si nous savons faire preuve d'habileté, la prochaine génération de musulmans sera une génération de consommateurs. Ils auront alors vaincu la charia." (23.09.2010)
Dnevnik - Slovénie
Le populisme de droite est à la mode
Chaque fois que l'Europe traverse une crise, les politiques accusent les étrangers d'en être la cause, critique le quotidien de gauche Dnevnik eu égard au succès des populistes de droite, comme dernièrement en Suède : "Cela vaut pour les pays pauvres comme pour les pays riches. L'année dernière, il était encore de bon ton de montrer la Suisse du doigt parce que ce pays avait approuvé par référendum une loi interdisant la construction de minarets. … Intéressant. 20 pour cent des habitants de la Suisse sont des immigrés. La Suisse, qui ne fait pas partie de l'UE, donne encore l'impression d'être libérale vis-à-vis des étrangers. En Italie, qui a construit un système politique moderne basé sur la haine des étrangers, il n'y a que six pour cent d'étrangers. En Grande-Bretagne, ils ne sont que dix pour cent. En Suède, le dernier pays à avoir rejoint cette mouvance à la mode, neuf pour cent des habitants ne sont pas d'origine scandinave. Chaque fois que le continent traverse une crise, c'est la faute des étrangers et on s'en prend systématiquement à eux. Ils sont d'autant plus pratiques qu'ils sont peu nombreux." (23.09.2010)
Le Monde - France
Les seniors votent à droite
Le succès des populistes de droite du parti des Démocrates de Suède s'explique par une raison principale, analyse le politologue Yohann Aucante dans le quotidien Le Monde : "Dirigé par un jeune trentenaire bien rôdé au militantisme, Jimmie Åkesson, le parti est issu d'une droite radicale et xénophobe qui nourrit beaucoup de groupuscules en Scandinavie. Mais il a opéré une rénovation pour élargir son audience, en ciblant les questions d'immigration, de sécurité et d'aide sociale – notamment envers les personnes âgées. Déjà bien ancrés localement dans le sud de la Suède, les démocrates suédois progressent aujourd'hui inégalement mais de façon évidente dans le reste du pays. ... A bien des égards, cette évolution replace finalement la Suède dans un contexte européen où les formations d'une droite plus ou moins xénophobe font partie du paysage ordinaire." (22.09.2010)
Eurotopics
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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