dimanche, mars 16, 2008
***Ce que Sarkozy prépare pour l'après-municipales***
***Gouvernement, vie privée, relation aux Français, collaborateurs : le chef de l'État s'attelle à quatre chantiers.
Après Sarkozy I, Sarkozy II ? Le chef de l'État a bien entendu le «coup de gueule» des Français, il entend leur montrer qu'il a, encore une fois, «changé», comme il le disait déjà le 14 janvier 2007. «Il faudrait qu'il soit sourd et aveugle pour ignorer les critiques des Français», résumait il y a quelques jours un conseiller du président de la République : «Il s'adapte, il l'a toujours fait, tout homme politique le fait. La seule chose importante est de ne pas se rétracter, ne pas se replier sur soi», ajoutait ce conseiller.
Nicolas Sarkozy souhaite que l'après-municipales soit l'occasion de changements sur plusieurs registres. Le premier est celui du gouvernement. Il l'a dit au Figaro, ces changements se feront à la marge. «Il y a quelques fonctions qui ne sont pas assumées dans ce gouvernement», reconnaît-on à l'Élysée. Un secrétaire d'État à l'Aménagement du territoire devrait être nommé, notamment pour «aider» à la réforme de la carte hospitalière. Un secrétaire d'État au Grand Paris est aussi annoncé. Le nom de l'ex-patronne de la SNCF, Anne-Marie Idrac, est le plus souvent évoqué. Enfin le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, pourrait être chargé du numérique. En revanche, Claude Allègre est le grand absent des pronostics. Il est vrai que, aucun ministre important n'étant annoncé sur le départ, on ne voit pas quelle pourrait être la piste d'atterrissage de l'ex-ministre de l'Éducation nationale.
Le deuxième registre est celui de sa vie personnelle. Depuis son voyage en Afrique du Sud avec Carla Bruni, le président a ouvert une nouvelle séquence «élégance et discrétion», selon la formule d'un ami du chef de l'État. Contrairement à Cécilia Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy apparaît comme la «bonne élève, appliquée, au premier rang de la classe», se félicite cet ami. Les 26 et 27 mars, la visite d'État en Grande-Bretagne devrait être le point culminant de cette «représidentialisation» du couple Sarkozy, lors du grand dîner en présence de la reine, à Buckingham Palace. Dès la semaine prochaine, les sorties du chef de l'État auront aussi un caractère plus régalien : lundi, il consacrera toute la journée à la mémoire des poilus, à l'occasion de l'hommage à Lazare Ponticelli. Il sera le lendemain sur le plateau des Glières (Haute-Savoie) pour commémorer la Résistance pendant l'occupation nazie. Vendredi il inaugurera le lancement d'un nouveau sous-marin à Cherbourg. Au total, un proche du conseiller espère qu'il «continuera le changement de lui-même» jusqu'au bout pour trouver un point d'équilibre entre «ce qu'il est» et «ce qu'exige la fonction».
«Écouter et prendre son temps»
Troisième registre : Nicolas Sarkozy entend démontrer qu'il est resté le «président de la proximité». Les difficultés personnelles du chef de l'État, depuis le mois d'octobre, ont donné le sentiment aux Français «que le président ne s'occupait plus d'eux», reconnaît-on à l'Élysée. Depuis un mois, Nicolas Sarkozy a modifié le style de ses déplacements, pour être «plus en phase avec le pays». Il cible chaque semaine un territoire de France, si possible dans une petite ville, pour «écouter et prendre son temps».
Quatrième évolution : l'entourage élyséen. En début de semaine, l'Élysée devrait annoncer plusieurs réaménagements internes. Au menu : le départ du porte-parole David Martinon et la suppression de son poste. Martinon pourrait être nommé consul aux États-Unis, peut-être à Los Angeles (nos éditions d'hier). Symbole du nouveau style présidentiel en mai, la petite salle de presse, avec son fond bleu et son pupitre, sera désormais inoccupée. C'est le sherpa du président, Jean-David Levitte, qui expliquera désormais la diplomatie élyséenne à la presse. Le secrétaire général Claude Guéant reste l'indispensable numéro deux de la maison et conserve un rôle de pédagogue des positions présidentielles dans les médias, même si ses interventions pourraient être «mieux dosées», confie-t-on à l'Élysée. Il devrait aussi s'impliquer plus souvent dans des rendez-vous avec les parlementaires. Autre départ attendu, celui de Georges-Marc Benamou, conseiller culture et audiovisuel. Catherine Pégard, actuelle conseillère politique du président, pourrait se voir confier une partie de son portefeuille. Donnée partante ces derniers jours, la directrice de cabinet du président, Emmanuelle Mignon, restera. Enfin, le conseiller en communication, Franck Louvrier, se verrait dès lors confier «l'ensemble du pôle com» avec pour mission de coordonner les interventions des conseillers, afin d'éviter l'effet brouillon des derniers mois.
Charles Jaigu
Le Figaro
14/03/2008
*Photo : AP
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