***Barack Obama était en visite hier à Berlin. Lors d'un discours prononcé devant 200 000 personnes, le candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine a présenté ses projets quant à la future politique extérieure des Etats-Unis. Que pense l'Europe de la vision d'Obama ?
Diário de Notícias - Portugal
Selon le quotidien Diário de Notícias, le discours du candidat à la présidence américaine Barack Obama ouvre un nouveau chapitre de la politique étrangère américaine, qui met fin à l'isolationnisme traditionnel des Etats-Unis : "Bien que Barack Obama ne soit pas encore président ... il a déjà attiré près de 200 000 personnes à Berlin ! ... Les lecteurs se demanderont ce que peut lui apporter une telle ferveur, étant donné qu'aucun électeur américain ne figurait parmi le public. Cela peut pourtant lui être utile. L'Amérique et l'Europe ne peuvent pas continuer à vivre dans le mépris qui règne actuellement à l'encontre de l'actuel président américain. ... Le monde est un endroit trop dangereux pour que l'on se permette d'isoler le pays le plus puissant. Aucun autre président n'avait auparavant ressenti le besoin de se justifier auprès des autres pays. C'est ce qu'a fait Obama hier. ... Cette date marque la fin de la doctrine Monroe quasi-bicentenaire."
(25.07.2008)
Berliner Zeitung - Allemagne
Dans le contexte du discours du candidat à la Maison Blanche, Barack Obama, le quotidien Berliner Zeitung avise l'Europe de ne pas trop se fier aux Etats-Unis. "Le citoyen Barack a parlé - et n'a rien dit de nouveau. ... Son agenda est bien pensé et pourrait tout aussi bien avoir été conçu par des penseurs politiques en Europe, mais en divers points, il est profondément abstrait. ... On peut parler avec Obama et il écoutera. C'est déjà un progrès important par rapport aux années passées. Or les grandes décisions échouent toutefois inévitablement comme toujours à Washington. C'était d'ailleurs déjà le cas avec des présidents démocrates comme Bill Clinton ou John F. Kennedy. Même si Obama devient président, cela ne suffira pas pour miser sur le dialogue transatlantique. Il faut que les Européens redoublent d'efforts pour formuler par eux-mêmes une politique de sécurité et une politique extérieure commune, s'engager pour le renforcement des Nations unies et développer les possibilités civiles de prévention internationale des crises."
(25.07.2008)
Le Monde - France
Le Monde estime que Barack Obama pourrait se révéler être un partenaire difficile pour l'Europe s'il devenait président des Etats-Unis : "Si l'Europe connaît bien Barack Obama, l'inverse n'est pas vrai. ... Selon les sondages, les populations européennes sont très majoritairement pro-Obama, mais les gouvernements, eux, ont quelques raisons d'être plus circonspects. Sur le commerce, le candidat s'est montré protectionniste. ... Sur le nucléaire iranien, les Européens s'étaient émus de le voir proposer, une rencontre sans conditions avec le président Mahmoud Ahmadinejad. ... Les Européens peuvent craindre enfin les appels à l'aide de M. Obama, notamment en Afghanistan. Comme en 2004, lors de l'affrontement Bush-Kerry, certains analystes font le calcul que John McCain, le candidat républicain, demandera moins d'efforts de guerre aux Européens."
(24.07.2008)
De Volkskrant - Pays-Bas
Selon le quotidien De Volkskrant, le candidat à la Maison Blanche Barack Obama profite de l'influence internationale accrue de l'Europe : "Si Obama se pare désormais des atours de cette région du monde, cela est dû à l'évolution de l'image de l'Europe aux Etats-Unis. Au cours des dernières années, l'Amérique a atteint ses limites en Afghanistan et en Irak mais aussi sur d'autres questions internationales comme le problème israélo-palestinien et la confrontation avec l'Iran au sujet de l'enrichissement d'uranium. Aujourd'hui, en matière de diplomatie internationale, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy jouent un rôle toujours plus dominant. En fait, après le 11 septembre, il est devenu clair et il devient aujourd'hui encore plus évident que notre monde post guerre froide ne possède pas de valeurs universelles dont les Etats-Unis sont les seuls grands représentants. ... L'Amérique a de nouveau besoin de ses vieux alliés de l'OTAN avec lesquels elle peut s'unir sur des intérêts communs et une société de valeurs. ... Obama peut profiter de cette métamorphose pour s'affirmer vraiment."
(25.07.2008)
Pravda - Slovaquie
Le journal libéral de gauche Pravda estime que l'enthousiasme européen pour Barack Obama a peu d'influence sur les électeurs américains : "Si les élections américaines se déroulaient en Europe, il ne serait pas nécessaire d'attendre le mois de novembre pour connaître le nom du gagnant. Mais Obama s'adresse également sur le Vieux Continent en premier lieu aux Américains. Il veut souligner les bonnes relations avec l'Europe et faire taire les critiques nationales qui le qualifient de blanc-bec en politique extérieure. … Obama bénéficie, dans les pays qu'il visite en Europe, d'une énorme avance de popularité par rapport à son adversaire McCain. Mais les Américains se préoccupent guère de l'opinion des Allemands ou des Français sur leur candidat."
(25.07.2008)
Eurotopics
25/07/2008
vendredi, juillet 25, 2008
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