Les deux institutions s'accordent à dire que la croissance tricolore sera insuffisante pour réduire fortement le chômage. Elles appellent le gouvernement à intensifier ses efforts pour réduire le déficit.
Le Fonds monétaire international (FMI) a publié lundi 11 avril ses "Perspectives économiques mondiales" de printemps, Le même jour, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a présenté sa nouvelle étude sur la France. Leur diagnostic?Divergence sur l'ampleur de la croissanceLe FMI ne voit pas de réel décollage pour le PIB tricolore. La croissance hexagonale devrait être de 1,6% cette année puis de 1,8% en 2012, selon ses prévisions de printemps restées inchangées. L'OCDE est plus optimiste: sa prévision pour 2011 est désormais de 2% (contre 1,6% auparavant), validant celle du gouvernement français. Mais au-delà des chiffres, le diagnostic est le même.
Une croissance durablement modérée... "La croissance devrait rester modérée (...) alors que la hausse de la consommation est limitée par la fin des mesures de relance et que la hausse des exportations est ralentie par un affaiblissement de la demande externe", résume le FMI. Pour l'OCDE aussi, "la croissance pourrait être modérée" et ce "pendant plusieurs années". "Il faut qu'on retrouve le plus rapidement possible le chemin de la croissance à 2,5%", a reconnu lundi la ministre française de l'Economie Christine Lagarde.
... plaçant la France tout juste dans la moyenne européenneLe secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria estime que "les performances économiques de la France" s'inscrivent "entre la moyenne européenne et celle des pays du G7". "C'est honorable (...) mais évidemment il faut dépasser cette moyenne", a-t-il dit. L'économie française est ainsi devancée par celle de l'Allemagne, principal partenaire de Paris et véritable locomotive de la zone euro, avec une croissance attendue par le FMI à 2,5% cette année puis 2,1% l'an prochain. Les prévisions de croissance pour l'Hexagone sont à l'image de celles du FMI pour la zone euro (+1,6% en 2011 et +1,8% en 2012).
Un chômage qui va rester élevé Surtout, rappelle l'OCDE, "ce rythme de croissance sera sans doute insuffisant pour faire refluer rapidement le chômage". "Il manque environ 1,5 million d'emplois pour les moins de 25 ans et les plus de 55 ans combinés", a souligné Angel Gurria, plaidant pour la poursuite "des réformes structurelles stimulant l'emploi". Selon le FMI, après avoir atteint 9,7% de la population active en 2010, le taux de chômage ne refluerait qu'à 9,5% cette année en France et tomberait à 9,1% à la fin de l'année prochaine.
Plus d'efforts pour réduire le déficitLa France s'est engagée à ramener son déficit public de 7% du produit intérieur brut (PIB) en 2010 à 5,7% cette année, puis 3% en 2013. L'OCDE a donné à Paris un satisfecit, jugeant ce rythme "approprié". Mais pour "rompre définitivement avec la dérive des comptes publics", "il importe désormais que le gouvernement annonce précisément comment atteindre ces objectifs de moyen terme, et adopte effectivement les mesures correspondantes", insiste l'OCDE. Même message en provenance du FMI: la France devra annoncer de nouvelles mesures pour atteindre la barre des 3%. L'OCDE recommande à la France de réduire ses dépenses, notamment en matière de santé, ainsi que d'augmenter ses impôts les "moins nocifs" comme les taxes environnementales, celles sur la propriété ou la TVA.
11/04/2011
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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