Améliorer la capacité d’innovation des petites et moyennes entreprises (PME), les inciter à participer aux marchés internationaux et améliorer leur accès aux financements : tels étaient les principaux sujets à l’ordre du jour de la réunion informelle des ministres européens de la politique industrielle qui a lieu le 13 avril. Les membres du Conseil « Compétitivité » ont convenu que le secteur des PME constituait le moteur de la croissance et de la création d’emploi en Europe.
« Sois innovateur et lance-toi sur les marchés internationaux ! », telle est le mot d’ordre de la réunion ministérielle qui a lieu à Gödöllő, mot d’ordre qui était également celui du document de discussion préparé par la présidence en vue de cette réunion. C’est sur ces propos que Zoltán Cséfalvay, ministre délégué en charge de la stratégie auprès du ministère de l’économie nationale, a ouvert la conférence de presse organisée pendant la pause. Outre Zoltán Cséfalvay, participaient également à la conférence de presse Antonio Tajani, vice-président de la Commission européenne, commissaire en charge de l’industrie et de l’entreprenariat, ainsi que les ministres compétents des deux autres membres du trio présidentiel, à savoir laBelgiqueet l’Espagne, ainsi que de la Pologne, qui exercera la présidence à partir du 1er juillet.
Résumant le « débat animé », M. Cséfalvay a déclaré que selon l’avis unanime des ministres, l’Europe et les Etats membres devaient fait tout ce qui est en leur pouvoir afin que « le début de la reprise ait également une incidence sur l’emploi ». Il convient pour ce faire non seulement de mener un assainissement budgétaire et de stabiliser l’état des finances, mais également de créer « un environnement favorable à l’emploi », a affirméle ministre délégué, reprenant ainsi une idée qui avait largement circulé pendant la réunion. Il importe donc d’« aider les petites et moyennes entreprises à accéder aux financements », a souligné le ministre délégué, qui était d’avis que cette idée constituait le principal message de la réunion informelle.
Nouveau mode de financement des PME
Il a rappelé que la capacité de financement des banques avait reculé par suite de la crise économique qui avait éclaté il y a deux ans et demi, et qui avait affecté principalement le secteur des PME, raison pour laquelle il fallait explorer de nouveaux modes de « financement hors du circuit bancaire ». Le ministre a cité, au rang de ces possibilités, le financement de haut de bilan, l’association du capital-risque et le recours aux marchés publics pré-commerciaux (ce dernier consistant à mettre de côté une partie des financements disponibles pour les PMEinnovantes avant de lancer un appel d’offres).
Lors de la conférence de presse, Antoni Tajani s’est félicité de ce que la présidence hongroise considère la promotion du dossier des petites et moyennes entreprises comme une de ses priorités. C’est là l’objectif du «Small Business Act» pour l'Europe adopté en 2008, dont le réexamen semestriel visait avant tout à le mettre en conformité avec la Stratégie Europe 2020. Il a fait valoir qu’au sein de l’Union, seule une PME enregistrée sur quatre était capable d’exporter ses produits ou ses services à l’intérieur de l’Union, et que seule la moitié de ces entreprises était présente sur les marchés de pays tiers.
Représentants pour les PME dans tous les Etats membres
M. Tajani a également insisté sur une autre initiative de la Commission. Il a ainsi désigné récemment des représentants pour les PME, et les Etats membres ont été appelés à faire de même. La mission des représentants consiste à suivre la transposition du «Small Business Act» et à communiquer avec les parties prenantes dans le secteur des PME. La première concertation des représentants européens des PME aura lieu à Budapest les 24 et 25 mai, en même temps que la remise du Prix européen de l’Esprit d’Entreprise.
Lors de la séance plénière de la réunion informelle, les ministres se sont félicités, après les exposés introductifs des intervenants invités, du choix de cette thématique par la présidence. Zoltán Cséfalvay a indiqué que l’objectif de la présidence consistait en l’adoption de conclusions sur le réexamen du «Small Business Act» lors de la réunion du Conseil « Compétitivité » du mois de mai.
Subsidiarité dans le soutien aux PME également
Au cours du débat, il a été répété à maintes reprises que les effets de la crise s’étaient surtout faits sentir au niveau des nouvelles PME et des PME en croissance rapide. Il a été souligné qu’il fallait réduire les charges administratives pesant sur les PME, en vertu du principe de règlementation intelligente. Il s’est également dit que la Commission devait respecter le principe de la subsidiarité et utiliser les financements disponibles au niveau où il est possible d’en tirer une valeur ajoutée évidente. Lors de la conférence de presse, M. Cséfalvay a affirmé qu’il n’existait pas de formule unique, les modes de financement des PME différant d’un pays à l’autre.
M. Tajani a remercié le Conseil d’avoir conclu un accord sur la directive concernant la lutte contre le retard de paiement, ce qui facilitera grandement la vie des PME, raison pour laquelle il a incité les Etats membres à transposer les dispositions de la directive dans les meilleurs délais. Le commissaire a également affirmé que la coopération des PME pourrait jouer un rôle important dans le renouvellement des relations entre les pays de l’Union et d’Afrique du Nord. De nouveaux marchés s’ouvrent aux entreprises européennes, lesquels pourraient contribuer à la croissance économique des pays d’Afrique du Nord ainsi qu’à une baisse de la migration.
Selon l’annuaire 2010 d’Eurostat, 99,8 % des quelque 20,2 millions d’entreprises européennes sont des PME. Les PME employant 250 personnes au maximum apportent 56,9 % de la valeur ajoutée produite dans le secteur non-financier et fournissent un emploi à 67,4 % de la main-d’œuvre occupée dans ce secteur.
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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