Les ministres de l’intérieur des Etats membres de l’Union européenne reviendront sur la question de l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumaine à l’espace Schengen d’ici fin septembre au plus tard. C’est ce qui a été décidé unanimement lors de la réunion du Conseil « Justice et affaires intérieures » du 9 juin 2011, à Luxembourg.
« Nous espérons pouvoir avancer sur ce dossier durant la présidence polonaise », a déclaré. Sándor Pintér, ministre de l’intérieur, qui présidait la réunion, à l’occasion de la conférence de presse qui s’est tenue au cours de la réunion. En réponse à la question des journalistes, il a affirmé que même le dernier pays à s’être opposé à l’admission de la Roumanie et de la Bulgarie, à savoir les Pays-Bas, n’émettait plus de réserves. « Les Pays Bas ont accepté les conclusions du Conseil, ce qui signifie que plus personne ne s’oppose aujourd’hui à leur adhésion », a expliqué M. Pintér.
Les ministres de l’intérieur ont convenu que la Bulgarie et la Roumanie s’étaient bien préparées à l’application de l’acquis de Schengen et que l’évaluation du degré de préparation des deux pays était clôturée. Les conclusions adoptées par les ministres disposent que toutes les conditions sont réunies pour supprimer le contrôle aux frontières terrestres, aériennes et navales des deux pays. Le Conseil reviendra sur la question de la décision relative à l’adhésion (ouverture des frontières) dans les meilleurs délais, et ce au plus tard en septembre, précise le document.
Une fois qu’il aura été constaté que la Bulgarie et la Roumanie se sont préparées à l’adhésion sur le plan technique, la décision relative à la suppression du contrôle aux frontières internes des deux pays pourra être prise. En réponse aux questions posées, M. Pintér a signalé que la suppression du contrôle aux frontières pourrait être réalisée de manière progressive, en supprimant dans un premier temps le contrôle aux frontières aériennes. « Cette question devra être renégociée d’ici septembre 2011, sous la présidence polonaise », a déclaré le ministre hongrois de l’intérieur, qui a fait référence à l’existence de différentes propositions, l’une d’entre elles ayant pour objectif une adhésion progressive de la Bulgarie et de la Roumanie. « L’essentiel est que l’ouverture des frontières aériennes dans le cadre de Schengen soit réalisée d’ici la fin de l’année 2011, et celle des frontières terrestres et navales, dans un deuxième temps », a précisé M. Pintér.
La Hongrie, qui exerce la présidence tournante du Conseil, avait pour principale priorité de parvenir à l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à l’espace de Schengen, qui abolit les contrôles aux frontières intérieures. Cette adhésion aurait, à l’origine, pu intervenir en mars dernier, mais en novembre 2010, avant le début de la présidence hongroise, quatre Etats membres (France, Allemagne, Pays-Bas et Finlande) ont émis des réserves. La présidence hongroise s’est efforcée, dans ce contexte, de trouver un compromis. La présidence a déclaré qu’elle souhaitait parvenir, d’ici la fin du mois de juin, à un accord en ce qui concerne la date de la décision politique relative à l’ouverture définitive des frontières.
Le délai susmentionné correspond à la date de la première réunion officielle du Conseil sous la présidence polonaise.
La Pologne soutient également l’élargissement de l’espace de Schengen et considère que l’opposition à l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumaine relève d’une approche populiste. Mikolaj Dowgielewicz, secrétaire d’Etat polonais en charge des affaires européennes auprès du ministère des affaires étrangères, a affirmé, le 2 juin 2011, à Budapest que « du point de vue technique, la Roumanie et la Bulgarie étaient préparées pour entrer dans l’espace Schengen ». Il a qualifié de populistes les réserves, formulées, d’après lui, avant tout dans certains pays du Nord, à l’égard de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie. « Il n’y a aucune raison pour que la Roumanie et la Bulgarie paient le prix de la politique d’immigration erronée des pays d’Europe du Nord ».
Comme Sándor Pintér, ministre de l’intérieur, l’a expliqué dans un entretien qu’il a accordé au site eu2011.hu, la Hongrie a cherché à assurer, lors de plusieurs négociations, un rôle de médiateur. « Nous avons mené de nombreuses négociations bilatérales et multilatérales avec les opposants et cherché à apporter à toutes les questions posées des réponses rassurantes. Par le calme et la modération dont elle a fait preuve dans la gestion de ce problème, la présidence hongroise a largement contribué à ce dossier », a souligné le ministre.
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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