*** En attendant la présidence allemande, les Vingt-Cinq débattent d'immigration et d'élargissement :
* Les chefs d'Etat et de gouvernement européens devaient se rendre, jeudi soir 14 décembre, à Bruxelles pour un sommet d'attente avant la prochaine présidence allemande de l'Union, qui commence le 1er janvier. Les deux questions les plus controversées du moment, les négociations d'adhésion avec la Turquie et la relance du traité constitutionnel, ont été écartées de l'ordre du jour.La question turque a été provisoirement réglée, le 11 décembre, par les ministres des affaires étrangères, qui ont suspendu l'examen de huit chapitres jusqu'à ce qu'Ankara accepte d'étendre à Chypre son union douanière avec l'UE. Les chefs d'Etat et de gouvernement prendront acte de cette décision.La relance constitutionnelle a été renvoyée à la présidence allemande, qui devrait déboucher en juin 2007 sur des propositions pour un nouveau traité, dont Berlin souhaite qu'il soit soumis avant la fin de l'année à une Conférence intergouvernementale.Dans sa lettre d'invitation, le premier ministre finlandais, Matti Vanhanen, indique qu'il présentera seulement "une analyse des conclusions tirées de consultations menées au cours des derniers mois". La discussion devrait être brève, afin de ne pas compliquer les consultations que l'Allemagne prévoit d'accélérer dès le 1er janvier.Calendrier, grandes lignes d'un futur compromis, les points de vue sont trop éloignés, à ce stade, pour espérer le moindre progrès. "Aucune discussion sérieuse n'a eu lieu sur le sujet depuis six mois", observe un diplomate, en précisant que les différents scénarios possibles dépendront de l'issue de l'élection présidentielle française.LE CAS DE LA SERBIEToutefois, ni la question de l'élargissement ni celle du fonctionnement institutionnel de l'Union ne seront absentes du sommet. Les Vingt-Cinq - qui seront vingt-sept à partir du 1er janvier 2007 avec l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie - vont discuter de leur "stratégie d'élargissement" et en particulier de la "capacité d'absorption" de l'Union face aux nouvelles candidatures. "L'objectif est de confirmer une conception commune du futur processus d'élargissement", écrit M. Vanhanen."Des questions légitimes se posent sur les conséquences de l'élargissement", a déclaré, mercredi 13 décembre, José Manuel Barroso, président de la Commission, devant le Parlement européen. La France tente ainsi de convaincre ses partenaires de la nécessité, avant d'accueillir de nouveaux membres, de vérifier que l'Union est en mesure d'en assumer la charge, à la fois sur le plan institutionnel et sur le plan financier, et de s'assurer du soutien des opinions publiques.Le cas spécifique de la Serbie devait être évoqué. Les négociations pour un accord d'association et de stabilisation, préalable à l'ouverture de pourparlers d'adhésion, ont été interrompues dans l'attente de l'arrestation des anciens chefs de guerre Radovan Karadzic et Ratko Mladic.A l'initiative du chef du gouvernement italien, Romano Prodi, plusieurs pays demandent un assouplissement de cette position. Aucune décision ne devrait être prise avant les élections serbes du 21 janvier.Deuxième grand thème à l'ordre du jour, le passage au vote à la majorité qualifiée en matière de coopération judiciaire et policière divise les Etats membres, mais la présidence finlandaise a tenu à l'organisation d'un débat. "L'objectif des travaux du Conseil européen sera de confirmer notre volonté de renforcer la prise de décision dans le domaine de la justice et des affaires intérieures", écrit M. Vanhanen, en écho, là aussi, à une demande française. Plusieurs pays s'opposent à ce changement, soit qu'ils y soient hostiles par principe, comme la Grande-Bretagne, soit qu'ils refusent toute modification institutionnelle, comme l'Allemagne, hors traité constitutionnel.
Thomas Ferenczi et Philippe Ricard
Article paru dans l'édition du 15.12.06.
BRUXELLES BUREAU EUROPÉEN
LE MONDE
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