*** M. Sarkozy veut faire de l'adhésion de la Turquie à l'UE un thème de la campagne présidentielle
* A lors que l'Union européenne s'apprête à geler les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, Nicolas Sarkozy a choisi, jeudi 14 décembre, de relancer la controverse qu'il sait exister en France sur le sujet.
Lors d'un sommet du Parti populaire européen (PPE) à Meise, près de Bruxelles, le futur candidat de l'UMP à l'élection présidentielle s'est montré très critique sur le dossier turc. Selon un responsable allemand, le ministre de l'intérieur "a dit aux autres que s'il était élu, il aurait une obligation envers le peuple français". Et d'inviter les participants à la réunion, parmi lesquels les chanceliers allemand et autrichien, Angela Merkel et Wolfgang Schüssel, à réfléchir à quoi pourrait ressembler le "partenariat privilégié" qu'il prône comme alternative à l'adhésion.
Selon plusieurs sources proches du PPE, plusieurs pays comme la Grèce, les Pays-Bas et la Suède ont plaidé au contraire pour une politique de la main tendue envers Ankara. "Un partenariat privilégié n'est pas une bonne option", a estimé un responsable néerlandais. Le premier ministre grec, Costas Caramanlis, a estimé pour sa part qu'"une Turquie orientée vers l'Europe serait bénéfique pour tout le monde".
A la sortie de la réunion, Nicolas Sarkozy s'est dit décidé à croiser le fer sur ce thème avec les socialistes durant la campagne présidentielle. "J'ai regretté que le Parti socialiste européen appelle à l'adhésion de la Turquie. Ce sera l'un des débats qu'il y aura en France", a-t-il estimé. "Les socialistes sont pour l'adhésion de la Turquie, moi pas. Parler de l'adhésion de la Turquie alors même que la famille européenne n'est pas encore réunifiée, cela n'a pas beaucoup de sens", a-t-il ajouté devant la presse, avant de rentrer à Paris.
SÉGOLÈNE ROYAL POUR UN RÉFÉRENDUM
La candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, s'est prononcée pour une poursuite des négociations avec Ankara et l'organisation d'un référendum en France, comme le prône le président Jacques Chirac. "Mon opinion est celle du peuple français", avait-elle lancé en octobre à ce sujet.
Un proche de Nicolas Sarkozy a fait remarquer que le prochain conseil européen, sous présidence allemande, aurait lieu fin juin, peu après le second tour des législatives françaises. "Le nouveau pouvoir aura quatre jours pour prendre position, alors il faut être prêt", a-t-il dit. Pour l'heure, Nicolas Sarkozy a salué la décision "ferme" de Bruxelles de ralentir les négociations après le refus d'Ankara d'ouvrir ses ports et ses aéroports au commerce en provenance de Chypre.
Cette position doit être entérinée lors du conseil des chefs d'Etat et de gouvernement, qui a commencé jeudi, à Bruxelles, sous présidence finlandaise. "La Turquie doit comprendre que ce n'est pas à l'Europe de s'adapter aux règles des autres", a dit le président de l'UMP, pour qui "la nécessité absolue" d'une reconnaissance de Chypre par Ankara est une évidence.
"Je ne comprends même pas que la question se pose. Si la Turquie veut entrer dans l'Europe – et vous connaissez mes réserves –, elle doit d'abord considérer que l'Europe est à vingt-cinq, pas à vingt-quatre, a-t-il dit. Ce n'est pas un préalable que de reconnaître l'ensemble des Etats qui constituent l'Union européenne. C'est un principe, c'est une nécessité absolue."
LEMONDE.FR avec Reuters
14.12.06
samedi, décembre 16, 2006
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