*** Nicolas Sarkozy, candidat à l'élection présidentielle, a rencontré à Paris Al Gore, ancien vice-président démocrate des Etats-Unis et à l'origine d'un film sur le réchauffement de la planète (Une vérité qui dérange). Tous deux ont plaidé jeudi pour "une révolution écologique". Selon eux, cette "révolution écologique" doit se faire "autour de deux propositions principales : la réduction de la fiscalité pesant sur le travail compensée par l'augmentation de la taxation des pollutions, et la nécessité d'engager avec la communauté internationale, notamment les Etats-Unis, dès 2010, un nouveau traité international de lutte contre le changement climatique".
Peu avant, M. Sarkozy intervenait devant le quatrième forum du développement durable organisé par la revue Passages. Le ministre de l'intérieur a proposé un doublement sur cinq ans du "poids de la fiscalité écologique". Il s'agit, précise la députée Nathalie Kosciusko-Morizet, responsable de l'écologie à l'UMP, de faire passer le poids de la fiscalité sur la pollution de 2,3 % à 5 % du produit intérieur brut.A l'inverse, pour les particuliers et les entreprises respectueux de l'environnement, Nicolas Sarkozy propose un "crédit d'impôt écologique" pour que "l'investissement écologique soit plus intéressant que l'investissement polluant." "C'est quand même extravagant qu'acheter une voiture qui pollue moins, ça soit plus cher qu'acheter une voiture qui pollue !", s'est exclamé le ministre.
ÉVITER LE "DUMPING ÉCOLOGIQUE"
En ce qui concerne l'action de l'Etat, le président de l'UMP prône la création d'un "grand ministère" qui, outre l'environnement, reprendrait les compétences assurées par plusieurs ministères : les transports, l'eau, l'énergie. Pour lui, ce ministère est une réponse à la proposition de Nicolas Hulot, qui souhaite la création d'un poste de vice-premier ministre chargé du développement durable.
Nicolas Sarkozy souhaite aussi imposer une "redevance" aux camions étrangers qui passent par la France pour éviter notamment l'Allemagne et la Suisse. Cette taxe "serait affectée au financement des grandes infrastructures dont nous avons besoin, pour développer le TGV, le ferroutage et le transport fluvial", a indiqué le ministre de l'intérieur. "Le transport routier est polluant il n'est donc pas normal que seuls les camions français paient une redevance", a-t-il estimé.
Dépassant les frontières, il a appelé à la création d'un "organisme international" de l'environnement qui édicterait un "droit mondial de l'environnement" pour faire respecter "la loyauté" dans la concurrence, que n'assure pas à ses yeux l'Organisation mondiale du commerce. Il s'agit, explique Nathalie Kosciusko-Morizet, d'éviter le "dumping écologique", certaines entreprises produisant moins cher en faisant fabriquer leur production dans des pays qui ne respectent pas les normes environnementales.
LEMONDE.FR avec Reuters et AFP 07.12.06
samedi, décembre 09, 2006
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