*** Nicolas Sarkozy se pose à la fois en rassembleur et en champion de la droite :
** J'ai changé." Dès les premières minutes de son discours d'investiture, dimanche 14 décembre, devant plusieurs dizaines de milliers de militants UMP, Nicolas Sarkozy veut donner à sa campagne une image plus mesurée que celle qui lui colle à la peau. Un ton plus social, d'abord. "Je veux crier pour tous ceux qui en France se sentent victime de l'injustice", assène celui qui "n'est plus le candidat d'un parti". Soucieux de répondre aux critiques sur son "ultralibéralisme" et son "atlantisme", lancées par le Parti socialiste cette semaine, le président de l'UMP n'hésite pas : "J'ai changé parce qu'on change forcément quand on est confronté à l'angoisse de l'ouvrier qui a peur que son usine ferme."
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Lancement officiel de sarkozy.fr
Peu après l'investiture de Nicolas Sarkozy, le site sarkozy.fr était ouvert au public. Prêt depuis la fin du mois de décembre, il est animé par le publicitaire François de la Brosse et l'écrivain José Frèches, ancien conseiller de Jacques Chirac. C'est d'ailleurs Alain Juppé, "le meilleur" des chiraquiens, qui accueille les premiers visiteurs par une vidéo d'introduction. Le site rassemble de nombreuses ressources de soutien au candidat. Et même une chanson de campagne sur des rythmes des années quatre-vingt.
M. Sarkozy pourrait se passer du soutien de M. Chirac
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Toute une partie de son discours est consacrée à donner de lui l'image d'un homme épris de justice. Y compris en allant chercher des références à gauche : il cite Jaurès, trouve parmi ses images de la France le résistant communiste Guy Moquet, Zola, Hugo et Camus, défend "sa" France, "celle des travailleurs - je n'ai pas peur du mot - ceux qui ont cru à la gauche de Blum et qui ne se reconnaissent pas dans la gauche immobile".
Le matin, un sondage du Journal du dimanche avançait que Nicolas Sarkozy "inquiétait" 51 % des Français. Au cours des dernières semaines, à mesure qu'il a engrangé les ralliements de ceux qui ne défendait pas la même ligne que lui, le président de l'UMP a donné des gages aux gaullistes, qu'il a encore salués dimanche, Jacques Chirac en tête.
"IL JOUE UN PREMIER TOUR À DROITE"
Mais au fur et à mesure de son discours, devant des militants venus voir leur champion, le candidat de l'UMP revient, petit à petit, vers les thèmes d'une droite plus décomplexée. Sur l'immigration, sur la sécurité, Nicolas Sarkozy retrouve ses accents de ministre de l'intérieur : "Je n'accepte pas qu'on veuille habiter en France sans respecter et sans aimer la France."
Il appuie sur ses positions les plus marquées, sous les applaudissements : "La République réelle à laquelle je crois c'est celle qui veut une école de l'autorité et du respect où l'élève se lève quand le professeur entre, où les filles ne portent pas le voile, où les garçons ne gardent pas leur casquette en classe."
Multipliant les citations historiques, Nicolas Sarkozy insiste sur l'héritage chrétien de la France. "Ma France, c'est une nation qui revendique son identité, qui assume son histoire", dit-il ensuite, précisant : "Tous les Français dans les colonies n'étaient pas des exploiteurs."
"Il avait deux choix possibles", a estimé Roland Cayrol, directeur de l'institut CSA, sur la chaîne i-Télé, "une candidature de rassemblement ou bien une candidature pour consolider son camp". "Visiblement il a choisi cette deuxième solution."
Devant son public, Nicolas Sarkozy a insisté sur la défense du travail, l'ordre, le mérite. Il a insisté sur la polygamie, l'excision, "des pratiques qui ne menacent pas la République et qui sont interdites par la loi", souligne M. Cayrol, et a été très applaudi en étant sans équivoque sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. "Il joue un premier tour à droite, quitte à corriger pendant la campagne s'il le faut", conclut le directeur de CSA.Le Parti socialiste a d'ailleurs immédiatement pointé le positionnement politique du candidat de l'UMP. "Finalement derrière le pathos idéologique c'est bien la droite violente française qui revient au galop", affirme, Julien Dray, le porte-parole de la candidate socialiste Ségolène Royal.
Nabil Wakim
LE MONDE
La presse étrangère également :
El Pais, Die Welt, The New York Times, La Republica, Herald Tribune, Der Standard, La Libre
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lundi, janvier 15, 2007
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