lundi, mars 08, 2010
*Belgique propose : création d'une agence européenne de la dette*
***La Belgique a proposé vendredi la création d'une agence européenne de la dette ; le Luxembourg, celle d'une agence de notation européenne
En pleine tension entre Athènes et Berlin sur la gestion de la dette grecque, deux Premiers ministres, l'un du Luxembourg, Jean-Claude Juncker, l'autre de Belgique, Yves Leterme, ont formulé, chacun vendredi, une proposition pour éviter à l'avenir ce genre de crise.
L e premier s'est prononcé en faveur de la création d'une agence de notation européenne, placée sous l'égide de la Banque centrale européenne, afin de faire contrepoids aux agences privées anglo-saxonnes qui font la loi sur les marchés, en dépit de leur incapacité à dépister les signes avant-coureurs de la crise financière.
Le deuxième, Yves Leterme, a relancé l'idée d'une mutualisation des dettes européennes. Dans une tribune publiée notamment par le « Financial Times » Deutschland et « Le Monde », il propose de créer « un Trésor commun à la zone euro ou une Agence européenne de la dette ». Cette dernière, explique-t-il, serait une institution de l'Union européenne, chargée d'émettre et de gérer la dette gouvernementale de la zone euro. « Elle reprendrait les titres de la dette existants et en émettrait de nouveaux », créant progressivement « un véritable marché européen unique pour la dette gouvernementale ».
Tous pour un...
Au-delà du symbole politique, le principal avantage de cette formule tient en une phrase : les Etats membres de la zone euro garantissent tous ensemble la dette de chacun. L'émission de tels emprunts ferait ainsi profiter les Etats les plus fragiles de taux plus faibles grâce à la réputation des plus solides, comme l'Allemagne. Yves Leterme précise que chaque Etat membre continuerait à payer des taux d'intérêt différents pour la dette existante, mais que les nouvelles émissions bénéficieraient du taux d'intérêt uniforme. Le premier ministre belge reconnaît lui-même qu'une telle idée « ne sera pas partagée avec le même enthousiasme par chacun des pays de la zone euro ». L'idée d'émettre des euro-obligations a d'ailleurs été évoquée ces dernières semaines sans trouver d'écho dans les principales capitales européennes. Sauf en Italie, où le ministre des Finances, Giulio Tremonti, s'est prononcé en faveur de l'émission d'euro-obligations. L'Allemagne, en revanche, s'y est toujours opposée pour une raison simple : « Elle dispose déjà toute seule des taux préférentiels pour emprunter sur les marchés », note le ministre belge des Finances, Didier Reynders. En revanche, le ministère allemand des Finances se dit « ouvert sur le principe » d'une agence de notation européenne. Toutefois, « il faudrait s'assurer que ses notations soient acceptées par le marché », indique-t-on.
L'Espagne, qui préside actuellement l'Union et fait partie des Etats qui bénéficieraient de l'agence de dette européenne, se contente d'indiquer que ce n'est pas un sujet traité à ce jour dans le cadre des réunions des ministres des Finances. La Commission européenne se montre également prudente, jugeant la proposition prématurée. « Je n'exclus pas la création d'un ministère des Finances commun ou d'une agence européenne de la dette, mais cela suppose qu'avant cela, nous ayons beaucoup progressé sur la voie de la coordination des politiques économiques », a ainsi affirmé vendredi l'un de ses porte-parole.
CATHERINE CHATIGNOUX AVEC CORRESPONDANTS À ROME, BERLIN ET MADRID.,
Les Echos
08/03/10
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire