Dans le litige avec l'Arabie saoudite sur le contrôle des données du smartphone Blackberry, le fabricant Research in Motion (RIM) a accepté d'installer un serveur propre dans le royaume arabe. Pour la presse européenne, ce compromis est compréhensible sur le plan commercial mais constitue une défaite pour la protection des données.
Les Echos - France
RIM prend la bonne décision
La décision prise par le fabricant du Blackberry, Research in Motion (RIM), de faire un compromis dans le litige avec l'Arabie Saoudite sur le contrôle des données est raisonnable, estime le journal économique Les Echos : "[D]es dirigeants comme ceux des Emirats, ou auparavant de la Russie - qui, dès la fin de 2007 avaient obtenu de RIM l'installation sur leur territoire d'un serveur permettant de contrôler les communications -, ont désormais assez de poids économique … pour ne se laisser dicter par l'Occident ni le rythme ni les termes de leur gestion des libertés civiques. ... Loin d'être un renoncement, les concessions faites par RIM à l'Arabie saoudite et celles qui pourraient suivre ailleurs, relèvent du bon sens, et pas uniquement sur le plan économique. Il suffit pour s'en convaincre d'échanger avec des utilisateurs de BlackBerry dans le Golfe. Entre le maintien de leur service, même sous contrôle, et un retour au statu quo ante, leur choix est vite fait." (09.08.2010)
Un échec pour la protection des données
Les concessions faites à l'Arabie saoudite par le fabricant canadien du Blackberry, RIM, sont une défaite pour la protection des données, critique le quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung : "Elle [l'Arabie saoudite] veut également surveiller les citoyens pacifiques : les détracteurs du régime tout autant que les personnes qui veulent acquérir plus de vie privée et de liberté grâce au petit téléphone digne d'un ordinateur, dans une société islamique réglementée par des normes sociales strictes. … L'entreprise canadienne a donc fait ce qui est naturel du point de vue de la gestion d'entreprise et ouvert les serveurs : RIM aurait perdu des parts de marché, tout d'abord en Arabie saoudite, puis dans les autres Etats de la région. … Le jeu devrait donc se répéter dans les Emirats arabes unis ou au Liban : les autorités menacent sans détour et les Canadiens cèdent sans se gêner. Ce qui est bon pour les affaires dans le monde arabe reste un échec pour la protection des données." (09.08.2010)
Un difficile exercice de voltige
Dans le litige sur le contrôle des données relatif au smartphone Blackberry, le fabricant canadien Research in Motion (RIM) doit faire le grand écart entre les intérêts des gouvernements et ceux des hommes d'affaires, écrit le journal économique Il Sole 24 Ore : "La société canadienne RIM cède finalement face à Riyad. … Le trafic de données … ne transitera plus, comme c'est le cas pour tous les autres Blackberry de la planète, uniquement par les serveurs canadiens mais également par un serveur situé en Arabie Saoudite, dans lequel les Saoudiens pourront fourrer leur nez. RIM devra très vraisemblablement conclure un accord semblable avec les Emirats arabes unis. Car la société peut-elle se permettre de perdre deux marchés … tels que ceux-là ? Certainement pas sous la pression des marchés boursiers. Elle a donc accepté un compromis. … Car le souci avec les Blackberry est que jusqu'à présent, personne ne pouvait lire les messages. RIM est désormais face à un problème. Elle doit apaiser les gouvernements sans effrayer les hommes d'affaires, qui sont le cœur de ses 40 millions de clients." (08.08.2010)
Eurotopics
Bien à vous,
Morgane BRAVO
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire