VICTIME DE LA RECONVERSION
Hommage à Luc L.
Un homme est mort.
Il est mort parce qu’il n’en pouvait plus. Il n’en pouvait plus de n’être plus rien.
Cet homme avait été militaire.
Pour lui, ça signifiait beaucoup. Pour lui, l’armée c’était tout. Il avait consacré sa vie pour la défense de la nation. C’est un de ces gars qui, dès l’enfance, portent la vocation kaki dans le cœur. Un de ceux pour qui le drapeau exprime quelque chose et qui vibrent pour les valeurs patriotiques. Sans en rajouter, ni faire semblant. Humblement. Sincèrement.
Il n’avait pas l’apanage de la foi et du sacrifice, non, mais il avait le panache d’accomplir son devoir et bien et jusqu’au bout et même au-delà.
Il s’était engagé. Il s’était investi sous-officier.
Il était devenu officier.
Toute sa carrière, il avait servi la France. Avec dévouement. Sans compter ni de son temps ni sur plus tard. Pour lui, c’était évident, le présent c’était son pays et son pays seul comptait. Ici, en métropole, et là, partout où l’opérationnel l’appelait. « Toujours volontaire à jamais disponible » répondait-il en riant ! Il ne cherchait rien de plus que de faire son job de soldat. C’est beau, non ? C’est vrai, en tout cas !
Puis, un jour, il a atteint l’âge où les chefs lui ont dit
« Merci mon grand, tu peux y aller ».
Enfin, ce n’est pas vraiment comme ça qu’on lui a parlé. Lui aurait apprécié ; c’est ce qu’il m’a confié. La vérité est qu’il a dû partir. Il n’a pas insisté. Petit déjà, il était obéissant.
Morgane BRAVO
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