Les 33 mineurs chiliens ensevelis dans l'exploitation de San José ont tous pu être remontés. Au Chili, ce sauvetage est célébré avec frénésie. Le succès de cette entreprise montre une Amérique du Sud moderne et démocratique, écrit la presse, qui juge toutefois démesuré le vaste déploiement de médiaux internationaux, par rapport à la valeur informative de l'évènement.
ABC - Espagne
Une Amérique latine moderne
Avec le sauvetage des mineurs, le Chili donne l'image d'un pays d'Amérique latine moderne, estime le quotidien conservateur ABS : "Chapeau bas, le Chili ! Avec l'épisode des mineurs, le pays a donné au monde une leçon d'efficacité, de courage, d'espoir et d'endurance. Piñera a en outre montré qu'il avait la carrure d'un président. Il y a une autre Amérique du Sud, au-delà des leaders bolivariens et autres démagogues populistes. Une Amérique sérieuse qui cherche son développement sur la voie de la modernité occidentale. Des pays dans lesquels la modération politique a stabilisé le progrès démocratique : le Brésil de Lula, la Colombie d'Uribe et de Santos, le Chili de Frei, Bachelet et Piñera. Des gauche sociale-démocrates et des droites libérales, des alternances sereines et un pragmatisme poli. Des démocraties constructives à mêmes de consolider les standards d'efficacité politique, sans absurdes moyens paramilitaires ni corruption endémique." (14.10.2010)
Les sentiments plus importants que les faits
Des centaines de journalistes du monde entier sont venus dans le désert d'Acatama pour assister au sauvetage des mineurs ensevelis. Le journal libéral-conservateur Neue Zürcher Zeitung critique les reportages réalisés sur le sauvetage au Chili, les jugeant trop émotionnel : "A l'époque des impondérables mondiaux, une nation se fête comme la dernière sauveuse. Et les journalistes se délectent d'émotions. … Les canaux d'information étaient grand ouverts pour les experts des âmes. De façon surprenante, ceux-ci savaient avant le sauvetage des mineurs comment ces derniers se sentiraient dans les jours et les mois à venir, après être restés si longtemps sous terre. Le monde des médias sombre dans le subjectivisme et la spéculation. Il y a sans nul doute lieu de se réjouir sur cette performance technique et sur cette libération. Mais l'écart entre la valeur informative et le déploiement technique et logistique des médias demeure toutefois grotesque. Les ressources manquent là où il y a des sujets moins spectaculaires, mais plus importants." (14.10.2010)
iOnline - Portugal
Une histoire prête à être filmée
Le sauvetage des mineurs chiliens ferait un film parfait, estime le quotidien iOnline : "Le sauvetage dans le désert d'Atacama est devenu une épopée aussi importante que le premier alunissage. Et tout s'est bien passé, comme dans un film. … Cela a été un évènement vraiment émouvant, et comme dans toutes les situations chargées d'émotion, les caméras, les journaux et les radios étaient présents. C'est une épopée sur un métier qui reste encore exclusivement masculin. Et elle a commencé avec les 17 jours qu'ils ont passé dans les entrailles de la mine sans que personne ne sache qu'ils étaient encore vivants. Excellent. Sur l'une des nombreuses chaînes qui ont suivi le sauvetage en direct, on s'est demandé quand Hollywood en tirerait un film. Mais ce fut un show de téléréalité bien meilleur que n'importe quelle fiction. En effet, le scénario a été écrit avec le sang, la sueur et les larmes authentiques des personne concernées et de leurs familles. … 'Ne nous traitez pas comme des stars', a demandé le mineur Mário Sepúlveda aux journalistes. Mais il ce pourrait que ce soit déjà impossible. Surtout dans le film qui sera tourné." (14.10.2010)
Contrôler la sécurité des mines
Après le sauvetage des mineurs chiliens, le pays doit se poser des questions sur la sécurité des mines du pays, écrit le quotidien conservateur The Times : "L'extraordinaire discipline des hommes sous terre pendant des jours et des jours suscite notre admiration, l'union des familles notre compassion. Une fois le soulagement du sauvetage passé, il sera temps de s'interroger. Le Chili dispose d'un piètre record en matière de sécurité minière. Pour la seule année 2009, il y a eu 191.685 accidents de travail au Chili et 443 morts. Le président Piñera a déjà licencié les hauts fonctionnaires à la tête de l'instance de régulation des mines et a promis une enquête indépendante. Il est bien possible que dans sa quête d'exportations, le Chili ait négligé ses normes de sécurité." (14.10.2010)
Eurotopics
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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