Le petit hémicycle du bâtiment Paul-Henri Spaak a vite été rempli de journalistes. Sur toutes les lèvres, la même question : « Qui a remporté le "Prix du Parlement européen pour le journalisme" décerné cette année par le Parlement européen ?» Les quatre prix ont été décernés à la Pologne, à la Hongrie, au Royaume-Uni et à la Suède. Les journalistes de ces pays ont respectivement remporté les prix des catégories : presse écrite, télévision, internet et radio.
Au début de la cérémonie, le président du Parlement, Jerzy Buzek, s’est adressé au public avec bonne humeur. La salle était remplie, toutes les chaises étaient occupées et les regards alarmés trahissaient la nervosité qui s’était sans aucun doute répandue dans tout le corps des auditeurs.
Ils étaient en effet 76 lauréats nationaux à espérer remporter le « Prix pour le journalisme 2010 », qui s'accompagnait d'une récompense de 5 000 euros.
Ils étaient en effet 76 lauréats nationaux à espérer remporter le « Prix pour le journalisme 2010 », qui s'accompagnait d'une récompense de 5 000 euros.
« Vous êtes tous des vainqueurs », a déclaré M. Buzek. Et il le pensait. Dans chacun des 27 États membres, un jury composé de professionnels avait désigné un ou plusieurs lauréats nationaux. Ceux-ci formaient donc le groupe des 76 journalistes qui avaient cette année la possibilité de remporter la récompense tant convoitée.
« Il est difficile de choisir parmi 76 journalistes qui tiennent le haut du pavé dans l’UE, mais nous avons bien du faire un choix », a continué M. Buzek.
« Il est difficile de choisir parmi 76 journalistes qui tiennent le haut du pavé dans l’UE, mais nous avons bien du faire un choix », a continué M. Buzek.
« Des fermiers qui se plaignent du temps »
Avant de révéler la liste des vainqueurs, le président du Parlement a voulu faire passer un message important au public : « L’information critique et objective est essentielle. »
Bien que les hommes politiques fassent rarement pression sur les journalistes, M. Buzek a soulignée l’importance de la liberté de la presse. En tant que Polonais, il a appris à ses dépens ce qu’était la censure à l'époque du régime communiste. Il a donc plaidé pour un journalisme de qualité, ne fut-ce que pour expliquer clairement au citoyen ce qu’est vraiment l’UE aujourd’hui.
Bien que les hommes politiques fassent rarement pression sur les journalistes, M. Buzek a soulignée l’importance de la liberté de la presse. En tant que Polonais, il a appris à ses dépens ce qu’était la censure à l'époque du régime communiste. Il a donc plaidé pour un journalisme de qualité, ne fut-ce que pour expliquer clairement au citoyen ce qu’est vraiment l’UE aujourd’hui.
« On dit que les hommes politiques qui se plaignent des journalistes sont comme les fermiers qui se plaignent du temps », a blagué M. Buzek. Mais il a reconnu que le Parlement européen estimait qu'il était important que la politique européenne soit analysée de manière critique.
Information, émotion, critique et humour
M. Buzek est ensuite passé à sa mission du jour : la remise des prix. Le journaliste polonais Witold Szablowski a été le premier à pouvoir monter sur le podium. Il a reçu la prestigieuse récompense pour son article sur l’immigration illégale en provenance de l'Afrique.
« Cette problématique me touchait fortement car, il y a quelques années, j'entendais les mêmes récits à propos de mes concitoyens. Les immigrants illégaux ont l’espoir d’une vie meilleure, mais ces histoires connaissent rarement une issue heureuse. »
Il a également salué le Parlement européen : « La reconnaissance dont fait l’objet cet article prouve que le Parlement européen peut se montrer critique et même récompenser ce genre d’attitude. »
« Cette problématique me touchait fortement car, il y a quelques années, j'entendais les mêmes récits à propos de mes concitoyens. Les immigrants illégaux ont l’espoir d’une vie meilleure, mais ces histoires connaissent rarement une issue heureuse. »
Il a également salué le Parlement européen : « La reconnaissance dont fait l’objet cet article prouve que le Parlement européen peut se montrer critique et même récompenser ce genre d’attitude. »
Dans la catégorie internet, James Clive-Matthews, plus connu comme le Nosemonkey du site EUtopia, a remporté le prix pour son « blog très bien construit, dans lequel il aborde des questions européennes d’une manière très informative, mais aussi très humoristique. »
Le prix pour la télévision a été décerné au Hongrois Németh Zsolt, qui a conçu pour MTV une émission pour les jeunes dans laquelle l’histoire européenne est évoquée de façon ludique et créative. « Je ne pourrais pas ressentir d’appartenance à l’Europe, même si j’en avais envie », a-t-il déclaré. « En Hongrie, ce sentiment européen est très peu présent, mais l'UE est importante pour notre pays et pour les générations à venir. C’est pourquoi je veux familiariser la jeunesse, de manière agréable, avec la réalité européenne actuelle. »
Pour finir, le président du Parlement a appelé les journalistes suédois Kasja Norell et Nuri Kino à monter sur le podium. Nuri Kino a reçu le prix au nom de sa collaboratrice et de lui-même. Selon le jury, leur reportage radiophonique sur la relation entre l’Union européenne et un pays candidat, la Turquie, montrait « une très bonne recherche, tant à Ankara que dans la campagne turque. » L’aspect humain de la politique d’élargissement entrait ainsi en ligne de compte.
Trois années, quatre prix
Avec la remise de ces prix, les parlementaires européens prouvent qu’ils estiment nécessaire le journalisme critique et objectif. Ils n’ont pas hésité à couronner des articles qui jugeaient ou même condamnaient certains aspects de la politique européenne. Le président du Parlement, Jerzy Buzek, pensait donc vraiment ce qu’il disait lorsqu’il a déclaré : « Les hommes politiques et les journalistes partagent aujourd’hui la responsabilité de redresser des situations difficiles pour offrir un avenir favorable aux citoyens européens. »
Depuis trois ans, le Parlement européen récompense les journalistes qui se distinguent en matière d'information européenne. Tous contribuent, de leur manière, à rapprocher l’UE du citoyen, que ce soit en aidant le public à mieux comprendre l’apparente complexité des règlementations et des institutions européennes, en donnant un visage humain aux institutions ou par des reportages sociaux pertinents sur l’impact de l’Union sur la vie de tous les jours.
Les parlementaires européens récompensent chaque année quatre équipes de maximum cinq journalistes ou quatre journalistes individuels pour une réalisation qu'ils ont accomplie l'année précédente. Pour ces reportages, ils ne peuvent recevoir l’aide financière d’aucune des institutions européennes.
En plus des catégories télévision, radio et presse écrite, le Parlement européen couronne aussi un journaliste de l’internet. Le Parlement européen prend donc bien en compte l’émergence des nouveaux médias comme source d’information.
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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