« La culture et les secteurs connexes peuvent contribuer de manière significative à une croissance intelligente, durable et inclusive », a souligné Géza Szőcs, ministre délégué en charge de la culture auprès du ministère des Ressources nationales, à l’occasion de la réunion informelle des ministres de la culture de l’Union européenne qui a eu lieu le 28 mars à Gödöllő. Les représentants des Etats membres ont procédé à un échange de vues sur la contribution de la culture à la stratégie Europe 2020, sur les droits d’auteur ainsi que sur les contenus culturels en ligne.
Présidant cette réunion informelle, Géza Szőcs a souligné que « nous étions persuadés que le secteur de la culture aiderait l’Europe à surmonter la crise actuelle. » Le ministre délégué a indiqué queselon les chiffres du rapport 2010 sur la compétitivité, le secteur de la culture et le secteur connexe de la création représentent 3,3 % du PIB total et 3 % des emplois de l’Union européenne, constituant ainsi l’un des secteurs les plus dynamiques dans l’Union. M. Szőcs a souligné queles chiffres indiquaient que « la culture contribuait, directement mais aussi indirectement, à l’intégration européenne en matière de potentiel économique, d’emploi, de développement et de cohésion sociale, d’innovation et de société d’information et de la connaissance ». « C’est pourquoi la présidence hongroise a accordé la priorité à ce domaine », a ajouté le ministre délégué.
Lors de la réunion, Androulla Vassiliou, commissaire européenne en charge de l’éducation, de la culture, du multilinguisme et de la jeunesse, a affirmé que« la culture et les secteurs créatifs constituaient l’un des secteurs les plus dynamiques en Europe », en ajoutant qu’ « il convenait d’augmenter les aides locales et régionales en faveur du développement culturel et que davantage de coopérations internationales transfrontalières étaient nécessaires ». La commissaire a également évoqué les futures possibilités de financement ; les Etats membres ont affirmé cet égard que la culture ne pouvait pas être victime de la crise, mais qu’au contraire, c’était la culture qui pouvait aider à la surmonter.
Les ministres des Etats membres ont procédé à un échange d’expériences au sujet des mesures qu’ils estiment nécessaires, au niveau de l’Union, pour accroître l’efficacité de la culture. Ils ont procédé à un échange de vues afin d’identifier les secteurs culturels dans lesquels davantage de développement et d’investissements sont nécessaires en vue d’atteindre les objectifs.
Droits d’auteurs et contenus en ligne
Les participants à la réunion ont plaidé pour une réglementation suffisante des droits d’auteur et ont souligné l’importance de la lutte contre le piratage et de la protection du patrimoine culturel. En ce qui concerne la diffusion en ligne des contenus créatifs (films, télévision, musique, radio, publications en ligne et jeux), Androulla Vassiliou a indiqué que la Commission publierait son livre vert en la matière cette année encore. Les Etats membres ont souligné qu’il fallait trouver des solutions qui mettent à la disposition du public une offre légale, vaste et variée tout en garantissant aux auteurs un revenu convenable. Plusieurs Etats membres ont proposé de baisser les taxes sur les productions intellectuelles, notamment sur les livres, et d’encourager leur publication sous format numérique.
La stratégie numérique
Les participants à la conférence ont souligné que la culture occupait une place de premier plan parmi les initiatives lancées sous l’égide de la stratégie Europe 2020, telles que la stratégie numérique pour l’Europe, qui prévoit la création d’un marché numérique unique permettant la libre diffusion en ligne des contenus culturels et créatifs. Les participants ont affirmé qu’il était nécessaire de renforcer, dans le cadre de la stratégie numérique, l’Europeana, la bibliothèque numérique de l’Union européenne, afin de contribuer à la préservation de l’héritage culturel. Les participants ont souligné que l’Europeana contribuait également de manière significative à la préservation de la diversité culturelle.
Les objectifs de la présidence
Lors de la réunion, M. Szőcs a souligné, au sujet des priorités de la présidence, quel’objectif majeur consistait en l’adoption des conclusions lors de la réunion du Conseil « Education, Jeunesse, Culture et Sports », qui aura lieu à Bruxelles les 19 et 20 mai. Le ministre délégué a ajouté quele débat sur les projets de texte était en cours et que les conclusions de la réunion de Gödöllő seront également inclues dans le document en préparation. M. Szőcs n’a pas fait un secret des objectifs de la présidence, en affirmant à ce sujet : « Nous souhaitons formuler un message le plus global, le plus argumenté et le plus ferme possible à l’attention des décideurs et des acteurs culturels de l’Union européenne et des Etats membres ». Et d’ajouter que« nous avons également pour objectif de préserver et de renforcer davantage la diversité culturelle et linguistique de l’Europe et d’assurer à tous un égal accès à la culture ».
Quantifier l’impact économique de la culture
La Hongrie a résumé, dans une déclaration de la présidence, les conclusions de la réunion informelle de Gödöllő et de la conférence scientifique intitulée « La contribution de la culture à la mise en œuvre de la Stratégie Europe 2020 », organisée à Budapest du 28 février au 1 mars 2011. Cette déclaration a été présentée par Géza Szőcs lors de la conférence de presse consécutive à la réunion.
La déclaration de la présidence appelle les ministres de la culture à inciter leurs gouvernements respectifs àintégrer le rôle de la culture dans la stratégie nationale de développement de leurs pays respectifs. Les Etats membres et la Commission européenne sont invités à soutenir les programmes qui permettent de quantifier l’impact économique de la culture et de la créativité. Ils sont également invités à promouvoir la collaboration et l’échange d’expériences entre les secteurs concernés et le secteur privé ainsi qu’entre les Etats membres et la Commission.
Dans son dernier point, la déclaration appelle la Commission à examiner la possibilité de tenir compte, dans les prévisions budgétaires et les propositions de politique sectorielle de l’Union, de la contribution de la culture aux objectifs de la stratégie Europe 2020. M. Szőcs a affirmé qu’« il était presque banal d’affirmer que la culture était un investissement dans l’avenir ». La création d’une banque de développement et d’investissement spécialisée dans la culture ayant été évoquée lors de la réunion de Gödöllő, le ministre délégué s’est déclaré d’avis, lors de la conférence de presse, que la question pourrait être débattue lors d’une des prochaines réunions du Conseil.
28 mars 2011
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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