mardi, mars 15, 2011
*Orbán : l’Europe ne peut pas se laisser porter vers une guerre...*
Lors de leur réunion extraordinaire du 11 mars 2011 à Bruxelles, les chefs d’Etat ou de gouvernement de l’Union ont confirmé l’extension des sanctions contre la Libye. A l’issue de la réunion du Conseil de l’Union européenne, Viktor Orbán, chef du gouvernement hongrois a salué la déclaration « prudente » et a déclaré que l’Union devait éviter toute opération à caractère militaire susceptible d’ aboutir à la perte de confiance de la part des peuples arabes.
« Nous venons de terminer un long débat épuisant », a déclaré le Premier ministre Viktor Orbán à la presse à l’issue de la réunion extraordinaire du 11 mars du Conseil de l’Union européenne à Bruxelles. Le chef de gouvernement hongrois a indiqué que la réunion était parvenu à une position commune que «l’ on pouvait considérer comme un minimum, sur lequel tout le monde était d’accord » mais « évidemment des différences ne cessaient pour autant pas d’exister ».
Viktor Orbán a affirmé que certains Etats membres, y compris la Hongrie, pensaient que « rien ne devait arriver qui pourrait entraîner l’Europe dans une guerre avec les pays arabes ». En même temps il a souligné qu’il fallait éviter « toute opération à caractère militaire susceptible d’ aboutir à la perte de confiance de la part des peuples arabes ».
Orbán : ce sont les arabes qui doivent décider du sort du monde arabe
Selon le chef du gouvernement, tout ce qui s’est passé dans le voisinage au Sud de l’Union européenne représente « un défi important pour l’Europe ». M. Orbán a fait allusion au danger que la migration croissante pourrait représenter pour l’Europe. Le Premier ministre a posé la question : « est-ce que le monde situé au Sud par rapport à nous deviendra plus démocratique, la vague de réfugiés s’arrêtera-t-elle et les pays arabes seront-ils capables de faire rester leurs ressortissants chez eux ? ». Il a rappelé par ailleurs que « c’étaient les arabes qui devraient décider du sort du monde arabe, nous pouvions les aider mais nous ne pouvions pas dire, à leur place, comment ils devaient vivre ».
« Nous devons être très prudents avec tout geste, voire toute phrase pouvant être interprétés par les arabes d'une telle manière que le monde chrétien, c'est-à-dire l’Europe s’apprêterait à une éventuelle ingérence, et n’hésiterait même pas de recourir à des moyens militaires », a prévenu Viktor Orbán. C’est ce dilemme qui explique, selon lui, qu’ « un grand débat a eu lieu sur les formulations prudentes et moins prudentes de la déclaration adoptée ». Selon le chef du gouvernement hongrois, une déclaration plus prudente a été adoptée à l’issue du débat. « Quant à moi, j’en suis heureux et je pense que notre tâche d’aujourd’hui est de servir avant tout, la paix par le biais de notre diplomatie », a-t-il ajouté.
Herman Van Rompuy informera la présidence à Budapest sur le sommet de la zone euro
Suite au sommet extraordinaire dédié à l’Afrique du Nord, une autre réunion – également extraordinaire – a été entamée par les chefs d’Etat ou de gouvernement de la zone euro. A ce sujet M. Orbán a déclaré que les participants du sommet de la zone euro « devaient apporter une solution à un problème très difficile ».
D’après le chef du gouvernement hongrois, le succès de toute la journée « dépendait des résultats auxquels les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro arriveraient ».
M. Orbán a annoncé que Herman Van Rompuy, président permanent du Conseil européen se rendrait à Budapest le 12 mars et informerait la présidence hongroise sur les décisions du sommet de la zone euro.
Barroso : Kadhafi doit partir
A la suite du sommet dédié à la Libye, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne a réclamé le départ de Mouammar Kadhafi. « Le nom du problème est : Kadhafi. Et Kadhafi doit partir », a dit lors de sa conférence de presse conjointe avec le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy à Bruxelles.
M. Van Rompuy a souligné que c’était déjà un signal fort que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’union s’étaient déplacés pour le sommet extraordinaire de l’Union dédié à la Libye car un tel sommet n’avait été organisé que trois fois jusqu’ici : à l’époque de la guerre en Géorgie et celle en Iraq, ainsi qu’à l’occasion de l’attaque terroriste du 11 septembre 2001.
Répartir les charges entre les Etats membres
M. Van Rompuy a prévenu que le régime Libyen utilisait la force contre son propre peuple et les responsables devaient s’attendre à des conséquences graves. Le Conseil européen a reconnu le conseil national provisoire formé à Benghazi comme interlocuteur politique car il considérait que cet organe était « suffisamment fiable », a-t-il ajouté. M. Van Rompuy a affirmé que l’Union européenne examinerait toutes possibilités pour régler la situation. Selon le président pour prendre d’autres mesures, il fallait que la nécessité en fût révélée, qu'il existât une autorisation juridique appropriée et que le support de la région fût acquis.
M. Barroso et M. Van Rompuy ont souligné qu’une solidarité et la répartition des charges étaient nécessaires entre les Etats membres afin de gérer la crise humanitaire et la situation des réfugiés.
L’Union européenne étudiera toutes les options nécessaires
A l’issue du sommet dédié à l’Afrique du Nord, le Conseil européen a adopté une déclaration stipulant qu’à l’avenir les Etats membres « étudieront toutes options nécessaires » afin de défendre la population libyenne. Selon le document « la nécessité démontrée, une base juridique claire et le soutien de la région » en était les conditions. La déclaration affirme que l’Union européenne agira en collaboration avec les Nations Unies, la Ligue arabe, l’Union africaine et les partenaires internationaux en matière de la gestion de crise.
Le document stipule que « le colonel Kadhafi doit quitter immédiatement le pouvoir. Son régime a perdu toute légitimité et ne constitue plus un interlocuteur pour l’UE ».
La déclaration réclame un sommet avec la participation de la Ligue arabe, l’Union africaine et l’UE.
Une situation humanitaire préoccupante
Les chefs d’Etat ou de gouvernement de l’Union qualifient de préoccupante la situation humanitaire sur les frontières libyennes et demandent au Conseil « Justice et Affaires intérieures » de « se réunir sans délai » et de soumettre, en collaboration avec la Commission, pour le sommet de juin, un plan pour gérer le flux de réfugiés.
La présidence : la Politique européenne de voisinage doit être revue
Selon une note libre préparée par laprésidence hongroise le 11 mars, la Politique européenne de voisinage (PEV) doit être revue en profondeur, laquelle devrait désormais reposer sur une réflexion à long terme et ne pas être uniquement guidée par des considérations à court terme. L’Union doit être dotée d’une stratégie régionale globale, cohérente et crédible pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.
Si la haute-représentante l’accepte, la présidence proposera de convoquer une réunion informelle des ministres en charge de la coopération au développement à Budapest pendant le premier semestre de 2011, afin de permettre une réflexion d’ensemble sur la PEV.
Bien que les événements tragiques qui se sont déroulés récemment aient retenu toute l’attention politique de l’Union sur son voisinage au Sud, l’Union doit maintenir son plein engagement en faveur du renforcement des relations avec ses partenaires d’Europe orientale, indique la note libre rédigée par la présidence.
Bien à vous,
Morgane BRAVO
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire