Morgane BRAVO
***Lynda Asmani, conseillère UMP de Paris, a adressé une lettre à Nicolas Sarkozy pour protester contre la composition des listes UMP aux régionales.
Lynda Asmani, jeune conseillère de Paris UMP du Xe, a adressé au président de la République une lettre critiquant durement la composition des listes de la majorité présidentielle pour les régionales rassemblées derrière Valérie Pécresse, dont elle a été exclue. "Je me sens clairement discriminée par ma famille politique à Paris, écrit-elle. Je suis la seule candidate de la diversité à Paris, non retenue, et je suis abasourdie de constater que Valérie Pécresse n'aime pas la diversité à l'UMP". Alors que les listes doivent être validées lundi, l'élue demande au Président que soit reconnue la "méritocratie" plutôt que de "recaser certains collaborateurs des ministres candidats". Alors que le PS a investi deux têtes de liste "issues de la diversité" (Ali Soumaré, ancien porte-parole des familles lors des émeutes de Villiers-le-Bel dans le Val d'OIse, et Abdelak Kachouri, élu de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis), que le Modem a pris pour tête de liste francilienne Alain Dolium, chef d'entreprise d'origine antillaise, l'UMP ne compterait pour le moment qu'une tête de liste issue de la diversité, qui n'est autre que Rama Yade, secrétaire d'Etat aux sports, dans les Hauts-de-Seine.
Vous demandez au président de la République d'intervenir pour rétablir de la diversité dans les listes UMP pour les régionales.
Quelle est la situation à Paris ?
Je suis la seule élue de la diversitéŠ mise à part Rachida Dati, qui est un cas particulier et a été élue dans le VIIe. Et pourtant, Valérie Pécresse ne m'a pas retenue parmi les candidats éligibles. Je pense qu'elle règle des comptes personnels parce que j'étais candidate face à elle aux primaires au sein de l'UMP. Je pense aussi qu'elle ne veut pas de diversité au sein de l'UMP. La preuve: elle demande maintenant aux partis associés à la majorité présidentielle de proposer, eux, les candidats issus de la diversité.
Que reprochez-vous à ces listes ? L'absence de discrimination positive ?
En novembre, plusieurs élus de l'UMP, dont moi, ont déjà alerté sur la composition des listes pour les régionales. Nous ne sommes pas dans un logique communautaire, nous voulons juste le respect de la méritocratie. Pour les élections régionales, les critères de l'implantation locale de l'élu et des combats politiques difficiles qu'il a menés nous paraissaient bons. Moi, j'ai joué le jeu de la vie politique. J'ai gravi tous les échelons de mon parti. J'ai été élue déléguée de circonscription, responsable locale, secrétaire nationale, puis candidate aux régionales de 2004, aux législatives de 2007 et aux municipales de 2008. A un moment, on se dit qu'on va être récompensé. En réalité, la discrimination positive existe, mais pour ceux qui sont bien nés. En 2002, Valérie Pécresse a été investie dans une circonscription en or des Yvelines. Moi, on m'a investie dans le Xe, l'une des circonscriptions les plus difficiles de France pour l'UMP. Cela signifie qu'on me faisait confiance pour devenir députée ou maire de cet arrondissement. Alors, logiquement, soit on considère que j'ai le niveau pour devenir conseillère régionale, soit on me dit clairement qu'on ne veut pas de moi sur la liste. Mais dans ce cas, il va falloir expliquer qu'on a utilisé l'origine des élus dans les territoires les plus difficiles de France lors des législatives de 2007, quitte à les humilier à la fin. Quand Valérie Pécresse ose présenter des listes en Ile-de-France, sans élu de la diversité dans les quinze premiers candidats éligibles, c'est du mépris. Elle fait pire que Jean-François Copé en 2004.
Quelle est la situation dans les autres départements d'Ile-de-France ?
En Seine-Saint-Denis, on ne sait toujours pas si Kamel Hamza, élu de la Courneuve qui va au charbon depuis des années, est dans les six premiers de la liste. Dans l'Essonne et le Val d'Oise, il n'y a personne. Dans les Hauts-de-Seine il y a Rama Yade. En Seine-et-Marne, Jean-François Copé a placé une adjointe de sa mairie de Meaux, mais en 2004 il avait délibérément placé les candidats issus de la diversité en fin de liste. Et dans les Yvelines, on me dit que la seule élue de la diversité, qui est sortante, ne serait pas reconduite. Cela nous donne le sentiment d'être interchangeables et de pas être jugés sur nos compétences.
Vous avez été battue par la gauche lors des législatives de 2007 et des municipales de 2008 dans le Xe arrondissement. N'est-ce pas un argument que votre parti pourrait vous renvoyer pour justifier votre absence des listes aux régionales ?
C'est possible, mais dans ce cas je propose que Valérie Pécresse se présente dans le Xe et que moi, je me présente à Versailles. Il y a des logiques arythmétiques : quand on veut faire élire des gens, il y a des territoires qui peuvent être gagnés. Dans le Xe, on ne pouvait pas me demander à moi de faire mieux que Nicolas Sarkozy, qui a fait 25% en 2007. D'ailleurs, j'ai rassemblé 29% des voix. J'ai regardé les listes parisiennes qui vont être présentées à Nicolas Sarkozy vendredi. Marie-Claire Daveu, qui est en position éligible à Paris, est la directrice de cabinet de Nathalie Kosciusko-Morizet, qui est tête de liste dans l'Essonne. C'est un gag. C'est du népotisme, pas de la méritocratie. Cette place pourrait être attribuée à un élu de l'Est parisien, ou à quelqu'un qui est issu de la diversité.
De manière générale, les élus de droite de l'Est parisien sont-ils selon vous représentés dans la liste de l'UMP ?
L'Est parisien représente 1,3 millions de personnes. Aujourd'hui, dans les quinze premières places des listes parisiennes, il n'y a qu'un seul élu de l'Est. C'est totalement discriminatoire. La vraie logique politique aurait été de renforcer ceux qui sont dans des territoires d'opposition. Je crois qu'on est dans la politique du pire. En 2004, on a voulu faire élire leurs copains et on a tout perdu. Je pense que la leçon de 2004 n'a pas été tirée, que Valérie Pécresse se sent aujourd'hui acculée. Elle se dit qu'elle ne peut pas gagner la région et qu'elle ne place que ses amis proches pour être élus à la Région.
Quel est le sens de cette lettre ouverte au président de la République ?
J'ai toujours défendu mon parti. Quand on est dans une famille, on essaye de la faire réagir. Nicolas Sarkozy est le seul à pouvoir faire changer les choses. Au moment du grand débat sur l'identité nationale, ce serait un comble que des élus qui ont cru à l'intégration républicaine soient renvoyés à leur origine. Pour moi, ces élections sont un rendez-vous avec la République. Si je le manque, j'aurai vraiment un sentiment d'échec et une grande remise en question de mon engagement politique.
Vincent Michelon
Metrofrance.com, à Paris
18-01-2010
***En effet,
L'UMP valorise-t-elle "Vraiment" la "diversité"? Pour les Européennes, Régionales : le "casting" de l'UMP...Vraiment de "nouvelles têtes", avec "des vraies convictions, des "compétences"..."des ambitions pour la France"...? (et non uniquement des ambitions personnelles)!
*Candidate à l'investiture aux élections Européennes de 2009 (UMP)*
http://unioneuropeenne.blogspot.com/2009/04/le-president-nicolas-sarkozy-tiendra-t.html
A SUIVRE...!
Bien à vous,
Morgane BRAVO
mercredi, janvier 20, 2010
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