Premières expulsions de Roms en France
Le gouvernement français expulse ce jeudi 79 Roms vers la Roumanie. D'ici fin août, ce sont quelque 700 personnes qui devraient être renvoyées vers leurs pays d'origine. Pour la presse européenne, l'expulsion des Romsdétourne l'attention des carences françaises en matière d'intégration et profite surtout au président Nicolas Sarkozy.
La Repubblica - Italie
Campagne d'expulsions, campagne électorale
Le président français Nicolas Sarkozy se sert de l'expulsion des Roms pour lancer sa campagne électorale pour les élections présidentielles de 2012, estime le quotidien de centre-gauche La Repubblica : "Tout a commencé en juillet après des affrontements opposant des policiers à des gens du voyage dans la commune de Saint-Aignan. Le gouvernement a alors déclaré la guerre aux Roms et commencé à effectuer des contrôles dans les campements. Ce qui s'apparentait à un prétexte fait néanmoins partie d'une stratégie élaborée sur le long terme. Peu de temps après, à l'occasion cette fois-ci de troubles à Grenoble, Sarkozy avait évoqué la possibilité de retirer la nationalité française à certains délinquants d'origine étrangère. Le président est fermement décidé à faire de la sécurité le thème central du débat politique. … Il n'a pas besoin de réagir aux critiques. Les sondages sont de son côté. Il est convaincu qu'en procédant ainsi, il pourra mobiliser l'électorat de droite à temps pour les élections de 2012. »(19.08.2010) » informations complémentaires (lien externe, italien)
De faux prétextes
Le président français Nicolas Sarkozy tire un avantage de l'expulsion des Roms, écrit le quotidien Diário de Notícias : "Paris fonde sa décision sur la réglementation transitoire s'appliquant aux citoyens de la Bulgarie et la Roumanie, Etats membres de l'UE depuis 2007. Ceux-ci ne peuvent rester que trois mois en France, à moins de pouvoir justifier d'un contrat de travail et d'un permis de séjour. Et cela s'oppose aux coups de griffes de la Commission européenne, en établissant qu'un pays peut restreindre la liberté de circulation si la sécurité et la santé publiques sont menacées. … Pour les questions de sécurité, inflexibles comme toujours, le président et son gouvernement ont été vivement critiqués, parce qu'ils établissent un lien entre la criminalité croissante et l'immigration. Mais 79 pour cent des Français saluent le démantèlement des campements, et c'est surtout ce qui intéresse l'actuel chef de l'Etat. Avec cette décision, il a pu à nouveau gagner en popularité et même faire oublier son éventuelle implication dans l'affaire L'Oréal." (19.08.2010)
De Standaard - Belgique
Ne pas détourner l'attention des véritables problèmes
Les critiques formulées contre l'expulsion des Roms de France sont justifiées, estime le quotidien De Standaard : "N'y a-t-il donc aucun problème avec les Roms en France ? Si bien sûr. … Mais les critiques visent avant tout le manque de cohérence de la politique sécuritaire de Sarkozy, qui entend supprimer 3.500 postes dans la police ces prochaines années, l'absence de mesures structurelles qui permettraient de mieux intégrer les Roms dans le système urbain, et la stigmatisation collective d'un groupe ethnique, pour laquelle on ne craint pas d'avoir recours au populisme. … Peut-être que Sarkozy devrait écouter les conseils de Rudolf Sarközi, le porte-parole de la communauté rom en Autriche. 'Nous connaissions ici auparavant des conditions de vie aussi précaires qu'en France aujourd'hui', a-t-il déclaré. La situation s'est améliorée car les Roms ont obtenu des terrains 'où ils peuvent vivre dignement', et parce que l'on a investi dans l'éducation des jeunes." (19.08.2010)
Le double standard de l'UE
Le quotidien bulgare Novinar hausse le ton dans le débat relatif à l'expulsion des Roms de France. Les politiques européens appliquent deux poids deux mesures concernant les Roms, écrit le journal, qui rappelle la tentative bulgare de démanteler un quartier rom dans le centre de Sofia : "Il y a quatre ans, le maire de l'époque, Boïko Borissov, avait tenté de faire disparaître ce spectacle désagréable et d'expulser ces trouble-fêtes qui, pour couronner le tout, entretenaient des chevaux et des porcs dans leurs foyers et empuantissaient les quartiers environnants. La députée européenne verte Elly de Groen est alors immédiatement intervenue et a exercé une telle pression sur nos politiques, que ceux-ci ont fait profil bas et ont laissé en l'état ce cloaque puant au cœur d'une capitale européenne. Pourquoi ne s'est-elle donc pas encore rendue à Paris pour protester et fixer un ultimatum à Sarkozy et à ses collègues ?" (18.08.2010)
» article intégral (lien externe, bulgare)
euro|topics
Bien à vous,
Morgane BRAVO
1 commentaire:
Selon les estimations, les Roms seraient entre 10 et 12 millions dans l'UE (2 millions en Roumanie), dont ils constituent la plus importante minorité !
alors la quéstion est de savoir que fait l'Europe pour les Roms ?
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