Presse européenne du 15/11/2010
Le gouvernement irlandais n'exclut plus de demander de l'aide financière à l'UE. Le pays, hautement endetté, pourrait nécessiter jusqu'à 90 milliards d'euros. La presse évoque différentes raisons expliquant la crise irlandaise et débat du recours au fonds de sauvetage ainsi que des risques inhérents à celui-ci.
Die Presse - Autriche
Les conséquences d'une politique monétaire erronée
Les aides financières européennes comme celles accordées à la Grèce et celles que l'on veut désormais peut-être attribuer à l'Irlande ne sont pas une solution, écrit le quotidien libéral-conservateur Die Presse, pour lequel le problème réel réside dans une politique monétaire caractérisée par des taux faibles et un endettement en apparence sans conséquence : "Les marchés sur lesquels les investisseurs ont longtemps pu profiter de l'apparence de la réussite et de la sécurité de l'euro, sont devenus la cote de la politique monétaire et économique européenne. La pression de tout laisser en l'état est immense - bien que ce soit précisément ce qui mène au désastre. Le système actuel de garanties mutuelles est une invitation à la rigueur de l'Etat et au rejet de la clairvoyance dans les investissements privés. La construction générée contribuera à produire de l'argent bon marché qui, après la Grèce, mènera d'autres pays à la ruine. Tout n'est qu'apparence : la bouée de sauvetage qu'on leur lance est tellement gonflée qu'elle pourrait éclater à la moindre tentative de s'y agripper." (15.11.2010)
The Times - Royaume-Uni
Le coût de l'euro
La crise de la dette irlandaise montre clairement les inconvénients de l'euro, estime le quotidien conservateur The Times : "Malheureusement, la structure de l'Union monétaire européenne rend une adaptation plus difficile. Les revenus réels devront de toute façon être réduits, mais l'Irlande ne peut le faire en dévaluant sa devise et en amortissant ainsi le choc sous la forme de prix plus élevés à l'importation. Et comme le montrent les négociations de sauvetage, une monnaie commune nécessite l'accord de la politique budgétaire de tous les pays pour pouvoir fonctionner. Les contribuables britanniques peuvent s'avouer heureux que leurs décisions monétaires et fiscales restent l'apanage de leur Parlement. Mais le cas de l'Irlande est encore plus significatif : dépenser de l'argent dont on ne dispose pas devra toujours être remboursé par quelqu'un." (15.11.2010)
Polityka Online - Pologne
Un budget solide, des banques faibles
Malgré la crise de la dette qui touche l'Irlande, elle ne peut être comparée aux Etats d'Europe méridionale de par la solidité traditionnelle de sa politique budgétaire, estime l'édition en ligne du magazine d'information Polityka : "Si la majorité des pays de la zone euro ont aujourd'hui des problèmes avec leurs déficits budgétaires, on ne peut tous les mettre dans le même panier en matière de crédibilité. Contrairement à la Grèce, à l'Italie ou au Portugal, l'Irlande a mené pendant des années une politique budgétaire raisonnable et jugulé son déficit budgétaire. Elle est foncièrement plus compétitive que la Grèce, le Portugal ou l'Espagne, et dispose par ailleurs de citoyens bien éduqués. Son drame actuel prend davantage racine dans l'échec de régulation du secteur bancaire." (15.11.2010)
Frankfurter Allgemeine Zeitung - Allemagne
L'Irlande n'a pas besoin d'aide pour l'instant
Jusque-là, l'Irlande s'oppose à des aides financières en provenance des 750 milliards d'euros du fonds de sauvetage de l'UE et du FMI. Le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung recommande donc d'attendre : "Pourquoi l'UE devrait-elle imposer son aide aux Irlandais si ceux-ci n'ont pas de bonnes raisons de la vouloir ? Certes, la panique règne sur le marché obligataire. Si l'Irlande voulait injecter aujourd'hui de l'argent frais, la prime de risque requise serait terriblement élevée. Mais cela reste un scénario fictif : le gouvernement irlandais a annoncé disposer de réserves suffisantes pour tenir jusqu'à mi-2011 sans nouveau crédit. Personne ne sait à quoi ressembleront les conditions de refinancement effectives d'ici là. Bien sûr, la situation financière irlandaise peut encore se dégrader davantage dans les prochains mois, de sorte que le pays aura un besoin plus urgent de crédits. Ce sera alors le moment pour l'UE d'envisager concrètement un programme de sauvetage, mais pas maintenant." (15.11.2010)
Eurotopics
Bien à vous,
Morgane BRAVO
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire