jeudi, août 07, 2008
*Aux Etats-Unis, la présidentielle se joue beaucoup sur le Net*
***Si, en 1960, la télévision a joué un rôle non négligeable dans la campagne pour l'élection du président américain - notamment un débat mémorable entre Richard Nixon et John Kennedy qui tourna à l'avantage de ce dernier -, la présidentielle de 2008 doit compter avec un média autrement plus puissant que le petit écran de l'époque : Internet.
Déjà, lors du scrutin de 2004, le Réseau des réseaux avait pesé sur les stratégies des candidats. Mais, cette année, Internet a supplanté la télévision - pour le meilleur et pour le pire -, comme l'illustre Net for President, un documentaire réalisé par François Condamin, Alain Rimbert et Victor Robert, produit par Capa pour Canal+, qui le programme samedi 2 août juste après "L'été des médias", florilège estival du magazine "+Clair".
Signe des temps, la chaîne d'information en continu CNN a fait alliance avec YouTube pour organiser de grands débats interactifs entre les candidats et les citoyens.
Campé devant un drapeau américain, Victor Robert, qui présente habituellement "L'effet papillon" sur la chaîne cryptée, accompagne le téléspectateur tout au long de ce documentaire composé à 100 % d'images issues du Net. Nul témoignage ou interview dans ce film de cinquante-deux minutes nourri uniquement d'images repérées sur les sites officiels des candidats, sur les blogs politiques, ceux d'internautes militants ou simples fans, etc.
COUPS BAS
Campagnes de communication, discours de propagande, mais aussi manipulations, coups bas, insultes ou déclarations d'amour enflammées : on trouve de tout sur la Toile. Et la plupart des images et propos qui circulent échappent à tout contrôle des candidats. L'ambition est de réussir à faire plus de buzz que les autres, et à allumer à temps des contre-feux quand on est attaqué par ses concurrents...
Jusqu'à présent, s'agissant de l'utilisation d'Internet, le candidat démocrate Barack Obama, aidé par son équipe, s'est montré beaucoup plus habile que ses concurrents. Via le Net, il a réussi à réunir les fonds nécessaires à sa campagne en lançant lui-même des appels aux internautes.
Sur la Toile, son image apparaît plus moderne que celle du républicain John McCain, desservi par son âge - 72 ans, contre 46 pour Obama -, mais aussi souvent par son fan club, qui n'hésite pas à mettre en ligne des clips de soutien où le mauvais goût le dispute au ridicule.
Dans l'autre camp, les internautes ne font pas non plus toujours dans la dentelle, comme le montre cette séquence où une strip-teaseuse, le nom de son favori inscrit sur les fesses, l'appelle à la rejoindre pour la soirée afin de se faire "baracker"...
Sylvie Kerviel
02.08.08.
LE MONDE
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