vendredi, août 22, 2008
***Les réserves d'eau douce du Canada pourraient s'épuiser***
***Un rapport interne d'Environnement Canada paru récemment met le gouvernement en garde contre des pénuries d'eau douce qui pourraient menacer l'économie canadienne et créer des conflits entre les provinces.
Le rapport, rédigé au mois de décembre dernier, prévient que les changements climatiques et l'augmentation de la population vont mener à l'épuisement des ressources.
La Presse Canadienne a obtenu copie du document de 21 pages en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.
Le rapport suggère au gouvernement fédéral d'adopter un rôle plus direct quant à sa gestion de l'eau douce au pays, qui est présentement en grande partie sous le contrôle des provinces. Ottawa exploite néanmoins la majorité de l'eau douce provenant des régions du nord, par le biais de régies des eaux.
Le Canada compte un cinquième de l'approvisionnement mondial en eau douce. Seulement sept pour cent de cette quantité est renouvelable, tandis que le reste provient de glaciers de la période glaciaire et de sources d'eau souterraine. Les précipitations permettent quant à elles de renouveler un pour cent de l'approvisionnement en eau du pays, selon le rapport.
Les conservateurs avaient promis un plan de stratégie nationale de l'eau lors du discours du trône, l'automne dernier, mais l'opposition leur reproche depuis d'annoncer des projets fragmentaires.
Les conservateurs, tout comme le gouvernement libéral qui les a précédé, tardent à publier les rapports annuels requis par la loi qui font état de la façon dont sont utilisés et entretenus les réserves d'eau.
Le dernier rapport publié sur le site Internet d'Environnement Canada date de 2005-2006.
Le nouveau rapport du ministère établit qu'Ottawa ne connaît pas suffisamment le dossier pour bien gérer la ressource.
«Un plan de prévision nationale sur la disponibilité en eau au pays n'a jamais été élaboré parce que, traditionnellement, nous considérions que notre utilisation de la ressources était illimitée», indique le rapport, intitulé A Federal Perspective on Water Quantity Issues.
Les données que possède le gouvernement fédéral sur les réserves d'eau souterraine du pays sont considérées comme «rares et souvent inadéquates» par Environnement Canada.
Le Canada partage des réserves d'eau souterraine avec son voisin du sud et le rapport indique que «notre manque de données place le Canada dans une situation de désavantage stratégique quant aux négociations bilatérales avec les Etats-Unis».
Le document prévoit également des périodes de sécheresse dans les Prairies et des pénuries d'eau souterraine en Colombie-Britannique et dans le bassin Grands Lacs-Saint-Laurent.
Le lac Supérieur a atteint son niveau le plus bas, au mois de septembre. Les niveaux d'eau des lacs Michigan et Huron étaient quant à eux inférieurs de 50 centimètres par rapport aux moyennes de l'automne dernier.
Le rapport indique qu'une diminution du niveau d'eau de 0,08 à 1,18 mètres, dans les Grands Lacs, engendrerait des coûts de 240 millions $ à 350 millions $ par année à l'industrie hydro-électrique.
Le rapport avise également d'un «risque accru» d'épreuves de force entre les provinces, ainsi qu'entre le Canada et les Etats-Unis, si l'approvisionnement en eau diminue trop.
Le Canada insiste que ses réserves d'eau ne sont pas à vendre, mais son voisin du sud pourrait bien faire pression pour se faire envoyer de l'eau si ses réserves se tarissent.
Personne n'était disponible au ministère de l'Environnement, mercredi, pour commenter le rapport.
Le porte-parole du Parti libéral sur la question de l'eau, Francis Scarpaleggia, a affirmé quant à lui qu'Ottawa devait se doter d'un ministre de l'eau de second rang qui puisse se concentrer sur cet enjeu.
La Presse Canadienne
20/08/2008
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