***Exclusif. Selon une étude commandée par le Haut Conseil à l'intégration (HCI), et malgré une forte progression, les élus issus de l'immigration ne représentent que 6,68 % du personnel municipal. Le Parti socialiste fait figure de moins mauvais élève de la classe politique, loin devant l'UMP, placée, malgré les efforts de Nicolas Sarkozy, en queue de peloton.
La longue marche des Obama français ne fait que commencer! C'est ce que montre la première étude sur la diversité de la classe politique commandée par le Haut Conseil à l'intégration (HCI). A quelques jours de l'investiture d'un président noir aux Etats-Unis, le HCI s'apprête à publier des chiffres bien dérangeants. L'enquête porte sur les villes de plus de 9.000 habitants - là où l'immigration est la plus forte. Or les élus issus de l'immigration non européenne n'y représentent que 6,68 % de l'ensemble du personnel municipal. Un score bien médiocre.
Mais, si l'on en croit les résultats obtenus par Jean-François Amadieu, chercheur de l'université Paris 1 qui a piloté les travaux, ces statistiques maigrelettes traduisent une très nette... progression de l'implication des minorités dites visibles dans ce premier échelon de la vie politique. En 2001, ces élus de la diversité ne pesaient en effet que pour 3,18% du total. Ils étaient 1.069, venus essentiellement du Maghreb et de l'Afrique mais aussi d'Asie et du Moyen-Orient, à porter l'écharpe tricolore, contre 2.343 aujourd'hui: 1.844 en qualité de conseillers municipaux, 495 d'adjoints et seulement 4 en tant que maires (les maires d'arrondissement de Paris, Lyon et Marseille ne sont pas compris dans ce calcul. Ce qui exclut notamment Rachida Dati, maire du 7e, de la liste...). La Seine-Saint-Denis, département symbole où 60% de la population serait issue de l'immigration, n'en compte aucun.
Le PS s'en tire mieux que les autres
L'étude du HCI permet aussi d'opérer un classement des partis politiques. Avec 8,71 % de ses élus issus de la diversité, le Parti socialiste apparaît comme le moins mauvais élève. Il fait mieux que les communistes, dont seulement 6,95% des élus municipaux sont classés comme issus de l'immigration extra-européenne, et beaucoup mieux que l'UMP (3,44%). Mais la donne pourrait rapidement évoluer. "Je trouve ce travail très intéressant, relève Eric Besson, le nouveau ministre de l'Immigration. Il montre une dynamique même si l'instantané n'est pas très bon. La politique volontariste du Président, qui impose des nominations dans la haute administration, commence à porter ses fruits."
La concurrence politique commence en effet à jouer dans le domaine de la diversité. Il y a quelques semaines, Nicolas Sarkozy voulait que sa secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, Rama Yade, soit tête de liste aux européennes en Ile-de-France, proposition que celle-ci a déclinée. Rachida Dati, ministre de la Justice, a clairement fait savoir qu'elle était prête à relever le défi. A la fin du mois de décembre, devant les élèves de Polytechnique, le chef de l'Etat a également demandé aux partis politiques, et particulièrement à l'UMP qui doit renouveler son bureau national dans quelques jours, de prendre en compte cette dimension dans son recrutement. Il a en outre confié à Yazid Sabeg, chef d'entreprise d'origine algérienne, le pilotage d'un haut-commissariat à la diversité. Au PS, Malek Boutih affiche ses ambitions. "Je veux devenir un leader de la gauche française", affirmait-il, il y a quelques semaines, au JDD. Martine Aubry, nouveau premier secrétaire du PS, a veillé à ce que les "minorités visibles" soient bien représentées dans le "gouvernement du parti", où elles occuperaient 20% des sièges.
Polémique en vue?
Cette première enquête sur la diversité ne devrait pas manquer de susciter la polémique. "Nous avons contourné l'écueil des statistiques ethniques, explique Patrick Gaubert, président du HCI, en nous intéressant aux nom et prénom des élus. La méthode a été éprouvée aux Etats-Unis et elle est importée pour la première fois en France à grande échelle. Il n'existe pas d'autres moyens ici de mesurer ces phénomènes." Pour le HCI, il ne s'agit pas de chercher des catégories ethno-raciales mais de reconstituer l'origine des élus en fonction de la provenance géographique de leurs noms de famille.
Avant la couleur de la peau, c'est leur naissance ou celle de leurs deux parents à l'étranger qui les distinguent des autres élus. L'équipe du HCI s'est appuyée sur les fichiers électoraux du ministère de l'Intérieur. Elle a isolé les patronymes qui n'existaient pas en France à la fin du XIXe siècle: à l'époque, les Messaoudi n'étaient ainsi pas répertoriés, alors qu'en 1990, plus de 1.500 nouveaux-nés étaient déclarés sous ce nom en mairie. Une augmentation qui est le signe d'une vague d'immigration et qui permet de supposer légitimement qu'un M. Messaoudi, élu aux élections municipales de 2008, est bien un représentant de la diversité.
Par Marie-Christine TABET
Le Journal du Dimanche
18 Janvier 2009
***Tout-à-fait d'accord, "Diversité : Encore peu d'Elus...!***
Bien à vous,
Morgane BRAVO
http://www.facebook.com/pages/Morgane-BRAVO/42491554804
dimanche, janvier 18, 2009
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