mardi, septembre 01, 2009
*Discours de Fredrik Reinfeldt à l'occasion de la commémoration du début de la seconde guerre mondiale*
***Fredrik Reinfeldt, Premier ministre suédois
Westerplatte, Pologne, 1er septembre 2009
Seul le discours prononcé fait foi
Il y a 70 dix ans jour pour jour, nous assistions au début d’un cataclysme. Un cataclysme qui mit notre continent à feu et à sang et se propagea à travers le monde entier. La Seconde Guerre mondiale venait d’éclater.
Il était 04 h 45 du matin, ici même à Westerplatte, quand, soudain, le cuirassé Schleswig-Holstein ouvrit le feu sur la garnison polonaise.
Les années qui suivirent furent témoin de l’effondrement de nations, de la chute de démocraties et de l’asservissement de populations entières. Nous assistâmes également à la destruction d'un patrimoine culturel inestimable. Nous connûmes l’embrasement de villes et nous vîmes des massacres qu’il est encore aujourd’hui difficile de comprendre.
Plus de 60 millions de personnes, en majorité des civils, perdirent la vie. La Seconde Guerre mondiale est, à ce titre, le conflit le plus sanglant et celui qui coûta le plus de vies, de l’histoire de l’humanité toute entière.
Nous aimons rendre hommage aux moments heureux de l’histoire de l'humanité. À nos succès scientifiques et culturels. À la création de notre richesse et de notre bien-être. À nos bonnes actions.
Cependant, nous sommes conscients que l’homme n’est pas vraiment l'être bon que nous souhaiterions qu'il soit.
Les êtres humains peuvent se montrer capables de réussites extraordinaires et d’actions bonnes et généreuses. Il n’en reste pas moins que l’être humain est aussi faillible.
Faillible dans le sens où il peut être capable d’actions pouvant porter préjudice à lui-même ou aux autres. Dans le pire des cas, ses actions peuvent être extrêmement destructrices. Ce sont ces actions qui ont donné naissance à des termes comme génocide ou holocauste. Bien que ces actes puissent difficilement être dicibles.
Nous sommes rassemblés ici aujourd'hui pour nous souvenir d'un des jours les plus sombres de l'histoire de l'humanité. Nous nous devons de nous souvenir, nous le devons car, sans cela, l’histoire risque de se répéter.
La Seconde Guerre mondiale n’a pas seulement changé la face de l’Europe, elle a également changé celle du monde entier. En Europe, nous en avons tiré la leçon que nous devons ensemble construire notre avenir sur la base de la coopération et non des conflits. Ce fut une douloureuse leçon et notre devoir de mémoire en est d’autant plus important.
Plus jamais. Tels furent les mots qui jaillirent dans le ciel de la bouche des survivants sur les ruines que la guerre avait laissées. Plus jamais la guerre. Ce fut le pilier fondateur du projet européen que nous connaissons aujourd'hui sous le nom d'Union européenne.
La coopération européenne qui succéda à la Seconde Guerre mondiale ne fut pas seulement créée afin d'échapper aux formes extrêmes de nationalismes qui avaient détruit notre continent, elle fut également créée pour donner aux peuples d’Europe la possibilité de forger ensemble un avenir commun. Un avenir fondé sur des valeurs qui ont pour noms tolérance, démocratie, économie de marché et État de droit.
De ce point de vue, cette année est également une année de célébration et de souvenir de la coopération européenne, de l'intégration, de la démocratie et de la liberté.
Il y a soixante ans, le Conseil de l’Europe était créé et deux ans plus tard, la Communauté européenne du charbon et de l'acier. Il y a trente ans étaient tenues les premières élections du Parlement européen et il y vingt ans, on assistait à la chute du mur de Berlin et à la naissance d’une nouvelle Europe libre.
Nous avons donc toutes les raisons de célébrer. Cependant, ces célébrations sont vaines si nous ne nous souvenons pas de la guerre qui, il y a soixante-dix ans, ravagea notre continent. Si nous ne nous souvenons pas des victimes, des survivants et de ceux qui ont sacrifié leur vie pour les autres. Si nous ne nous souvenons pas et si nous ne rendons pas hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie au nom de la dignité humaine.
Notre mémoire collective décline au fur et à mesure que la plus vieille génération, celle qui a survécu, disparaît en emportant avec elle son témoignage. Aujourd’hui, ici-même, nous devons l’affirmer : nous ne laisserons jamais cette mémoire disparaître.
Nous nous devons de nous souvenir. Nous devons montrer que nous avons su tirer la leçon. Aujourd'hui, demain et les jours qui suivront. Nous devons le faire pour nous assurer que, lorsque nous construisons ensemble notre avenir, trois mots sonneront de toute leur véracité : Plus jamais ?a !
Je vous remercie de votre attention.
se2009.eu
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