***Après l'attaque aérienne controversée de l'OTAN près de Kunduz, ordonnée par un colonel allemand, l'engagement de l'armée allemande en Afghanistan devient de plus en plus un thème de campagne électorale en Allemagne. Mais à part le parti Die Linke, tous les grands partis continuent de soutenir la mission. La presse européenne commente le dilemme des partis allemands avant les élections législatives le 27 septembre, et la présence de l'OTAN dans l'Hindou Kouch.
Avgi - Grèce
Le quotidien de gauche Avgi écrit sur les conséquences de la politique allemande en Afghanistan : "La participation des soldats allemands à la guerre en Afghanistan est devenue un thème très important et les partis doivent dorénavant dire clairement quand et comment se terminera cette mission que Berlin a décrite comme une action humanitaire et qui se révèle catastrophique. … Le gouvernement allemand est confronté à des accusations venant de l'étranger selon lesquelles il aurait agit de manière inhumaine. En Allemagne on fait pression pour que les soldats se retirent d'Afghanistan. … Actuellement, en pleine campagne électorale, les partis allemands doivent prendre position face à ce thème délicat qu'ils pensaient mis de côté. Seul, die Linke [Parti de gauche] a mentionné le retrait de l'Hindou Kouch. Désormais, ce thème prend une importance radicale dans les débats publics et les citoyens veulent entendre des dates concrètes." (09.09.2009)
die tageszeitung - Allemagne
Le bombardement controversé en Afghanistan s'est invité parmi les sujets débattus dans la campagne électorale allemande. Pourtant, selon le quotidien de gauche Tageszeitung, seul le parti de gauche Die Linke exige le retrait des forces armées. Les autres partis sont trop impliqués dans l'intervention : "Cela vient déjà du fait que les postes importants sont occupés ou ambitionnés par le personnel dirigeant [des autres partis]. Même si le SPD [Parti social-démocrate], les Verts ou le FDP [Parti libéral] voulaient sérieusement s'opposer à l'engagement en Afghanistan, qui, actuellement, malgré de gros doutes, ne fait pas l'unanimité, ils ne pourraient pas le faire. Pour le SPD les débats sont particulièrement désagréables. [Le ministre des Affaires étrangères et candidat SPD à la chancellerie Frank-Walter] Steinmeier est de nouveau pris entre deux feux avec sa défense stricte de la raison d'Etat allemande. D'un côté on trouve le parti Die Linke qui seul, demande le retrait immédiat des troupes et de l'autre, la chancelière [Angela Merkel] qui hier a évoqué le vague espoir d'une date de retrait. Dans les cinq années à venir, on devrait assister à des progrès substantiels, a-t-elle déclaré. Cela reste particulièrement vague mais néanmoins plus concret que ce que Steinmeier annonce lui." (09.09.2009)
La Repubblica - Italie
Le quotidien progressiste de gauche la Repubblica écrit que les critiques à l'encontre de l'attaque aérienne près de Kunduz ordonnée par les Allemands a eu pour effet de rallier les rivaux politiques à savoir : la chancelière de la CDU Angela Merkel et le ministre des Affaires étrangères candidat à la chancellerie et membre du SPD Frank-Walter Steinmeier : "Ce thème divise le pays en deux camps, environ 61 pour cent des Allemands se prononcent en faveur du retrait. Mais les chrétiens démocrates et les socio-démocrates, qui dirigent ensemble mais qui se présentent face aux électeurs comme deux courants alternatifs d'idées majoritaires, sont dans le même camp. Ils disent bien clairement qu'ils veulent reformuler la mission, prennent toutefois sa défense et mentionnent une 'stratégie de remise' de la responsabilité entre les mains des autorités afghanes. Parallèlement, ils se défendent haut et fort contre ceux – de Washington au quartier général de l'OTAN – qui ont critiqué l'exigence d'une intervention aérienne par le commandement allemand comme précipitée. … L'heure de vérité pour la mission européenne et occidentale à Kaboul … sonnera à l'occasion de la conférence internationale qui se déroulera prochainement à Berlin sur l'avenir de l'Afghanistan." (09.09.2009)
De Volkskrant - Pays-Bas
Au vu de l'incident de Kunduz et des nombreux soldats tués, il est compréhensible que le débat sur l'Afghanistan s'enflamme de nouveau, écrit le quotidien progressiste de gauche De Volkskrant. Les Etats de l'OTAN doivent néanmoins poursuivre leur mission : "L'Occident doit faire attention à ne pas toujours se mettre à stresser dès que quelque chose va de travers. Il ne devrait même pas donner l'impression de s'occuper avant tout d'une stratégie de sortie. … La mission de l'OTAN en Afghanistan a été rigoureusement évaluée ces derniers mois. Il a été convenu que l'on a pensé pendant trop longtemps et de manière trop unilatérale en termes militaires et qu'outre l'inquiétude pour une sécurité plus élevée, un encouragement du développement économique et d'une bonne administration est également de mise. … Cette nouvelle approche … mérite qu'on lui donne une chance sérieuse. … Le plus mauvais service que l'OTAN pourrait rendre à l'Afghanistan serait de douter à chaque revers de sa poursuite de la lutte contre un mouvement qui pourrait entraîner le pays dans une misère plus grande s'il prenait le pouvoir." (09.09.2009)
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