Certains dirigeants européens soulignent l'importance du déficit primaire français, l'un des plus lourds de la zone euro.
Certes, les propositions franco-allemandes pour stabiliser la zone euro vont dans la « bonne direction » mais, avant toute chose, la France a un « grand besoin de rattrapage » avec son déficit public « beaucoup trop élevé » et « une Constitution qui n'inclut pas de seuil plafond de dette ». Cette déclaration du ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden, traduit bien l'exaspération de certains pays, face à une France donneuse de leçons.
En Allemagne, Angela Merkel se garde bien de critiquer Paris. Mais certains économistes le font pour elle, appelant régulièrement le gouvernement français à une plus grande rigueur. Ainsi, Wolfgang Glomb, ancien directeur des affaires économiques au ministère allemand des Finances, soulignait récemment dans les colonnes de « La Tribune » l'ampleur des efforts à réaliser, mettant en avant un indicateur peu présent dans le débat public, mais observé à la loupe par les marchés, celui du déficit primaire. Il s'agit du déficit — ou excédent — hors paiement des charges d'intérêt sur la dette. Si ce solde est négatif, cela signifie que les intérêts sur cette dette sont financés par une dette supplémentaire, ce qui n'est jamais bon signe. Le risque existe d'un effet boule de neige : plus de dette implique des charges d'intérêt plus lourdes, qui augmentent la dette, etc. Voilà pourquoi cet indicateur est observé de près. Corrigé de l'impact de la conjoncture, la France affiche un solde primaire négatif, contrairement à l'Allemagne, l'Italie, le Portugal. Cela signifie que le déficit français est, pour beaucoup, structurel.
Cette vision « catastrophiste » doit être corrigée du niveau d'endettement. Et surtout du vieillissement de la population, synonyme d'affaiblissement à venir de la croissance. Autrement dit, un pays même relativement peu endetté, tel que les Pays-Bas (dette égale à 63 % du PIB, contre 85 % en France), devra afficher un excédent primaire (excédent hors charges d'intérêt) supérieur à un pays à la démographie dynamique, s'il veut ramener sa dette dans les normes du traité de Maastricht, à savoir 60 % du PIB.
Ainsi, selon des calculs des économistes du Crédit Agricole, les Pays-Bas seraient contraints d'afficher un excédent primaire équivalent à 6,5 % du PIB s'ils veulent respecter ce critère. Le chiffre retenu serait 3,9 % pour l'Allemagne, contre 2,3 % pour la France.
http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20110822trib000643506/la-france-vue-de-l-etranger-.html
Bien à vous,
Morgane BRAVO
En Allemagne, Angela Merkel se garde bien de critiquer Paris. Mais certains économistes le font pour elle, appelant régulièrement le gouvernement français à une plus grande rigueur. Ainsi, Wolfgang Glomb, ancien directeur des affaires économiques au ministère allemand des Finances, soulignait récemment dans les colonnes de « La Tribune » l'ampleur des efforts à réaliser, mettant en avant un indicateur peu présent dans le débat public, mais observé à la loupe par les marchés, celui du déficit primaire. Il s'agit du déficit — ou excédent — hors paiement des charges d'intérêt sur la dette. Si ce solde est négatif, cela signifie que les intérêts sur cette dette sont financés par une dette supplémentaire, ce qui n'est jamais bon signe. Le risque existe d'un effet boule de neige : plus de dette implique des charges d'intérêt plus lourdes, qui augmentent la dette, etc. Voilà pourquoi cet indicateur est observé de près. Corrigé de l'impact de la conjoncture, la France affiche un solde primaire négatif, contrairement à l'Allemagne, l'Italie, le Portugal. Cela signifie que le déficit français est, pour beaucoup, structurel.
Cette vision « catastrophiste » doit être corrigée du niveau d'endettement. Et surtout du vieillissement de la population, synonyme d'affaiblissement à venir de la croissance. Autrement dit, un pays même relativement peu endetté, tel que les Pays-Bas (dette égale à 63 % du PIB, contre 85 % en France), devra afficher un excédent primaire (excédent hors charges d'intérêt) supérieur à un pays à la démographie dynamique, s'il veut ramener sa dette dans les normes du traité de Maastricht, à savoir 60 % du PIB.
Ainsi, selon des calculs des économistes du Crédit Agricole, les Pays-Bas seraient contraints d'afficher un excédent primaire équivalent à 6,5 % du PIB s'ils veulent respecter ce critère. Le chiffre retenu serait 3,9 % pour l'Allemagne, contre 2,3 % pour la France.
http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20110822trib000643506/la-france-vue-de-l-etranger-.html
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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