Pravda - Slovaquie
Frustration d'un grand pan de la population
La métamorphose positive que Londres et d'autres villes britanniques ont connu a oublié beaucoup de monde, estime le quotidien de gauche Pravda : "C'est surtout le sentiment d'abandon et la grande ségrégation sociale dans les quartiers difficiles qui perdurent. … Les conservateurs sous Margaret Thatcher ont créé à l'époque une multitude de chômeurs dont ils ne se sont pas occupés. Les enfants et petits-enfants de ces individus n'ont aucune chance de devenir partie intégrante de la société. … Même ceux dont la situation matérielle est satisfaisante n'ont pas l'impression de pouvoir décider de leur sort. Lors des dernières élections, nombreux sont ceux qui ont voté pour les libéraux, contre le capitalisme, la société de consommation et contre la promotion des milliardaires. Après l'arrivée des libéraux au gouvernement, ces électeurs ont reçu un choc. L'élite doit redouter la frustration d'un large pan de la population plus encore que les troubles actuels." (10.08.2011)
The Independent - Royaume-Uni
Les jeunes défavorisés se révoltent
L'absence de perspectives et la discrimination sociale sont les causes des émeutes qui se produisent dans plusieurs villes britanniques, estime le quotidien libéral The Independent : "Ces jeunes vivent en plein centre de villes britanniques mais n'ont pas le sentiment d'en faire partie. Les signes avant-coureurs étaient visibles depuis des années, en particulier à Londres, par exemple dans le meurtre gratuit de Damilola Taylor à Peckham en 2000. Ou dans les reportages sur les bandes de jeunes qui volent les banlieusards dans les trains et les bus londoniens. Ou dans la reprise des attaques au couteau et des fusillades entre gangs. … Les ministères de l'Education, de l'Aide sociale, de la Santé et du Logement ont échoué dans la prise en charge de ces groupes. Les générations successives de politiques et de fonctionnaires ont fait trop peu pour intégrer ces individus dans la société. La mèche de cette bombe brûlait depuis des années, peut-être même des décennies." (10.08.2011)
Un vandalisme aveugle
Les graves émeutes qui touchent la Grande-Bretagne ne sont qu'une violence à l'état pur pour le quotidien libéral conservateur Die Presse, et non une protestation politique : "Il est absurde d'honorer le vandalisme d'imbéciles masqués comme l'avant-garde de la résistance des opprimés. Les émeutiers ne nous ont pas fourni ne serait-ce que la moitié d'une justification politique (probablement pour notre plus grande chance). La majorité n'en serait d'ailleurs vraisemblablement pas capable. Leur intérêt ardent ne se tourne pas vers les conséquences de la crise financière, mais vers les écrans plasma, les baskets de marque, les iPhone et les fringues qu'ils ont emportés. Ils ne voulaient pas initier des débats, seulement brûler des voitures, des maisons et des postes de police. Ce n'est pas une nouvelle génération de citoyens particulièrement révoltés qui envahit les rues de Londres, mais une bande d'anarchistes avides de consommation et aveuglés par la colère qui cherchent l'aventure dans une guérilla contre une police dépassée." (10.08.2011)
De Morgen - Belgique
Des rêves de consommation inassouvis
Les rêves de consommation inassouvis sont un déclencheur important des émeutes dans les villes britanniques, estime le quotidien de gauche De Morgen : "Une maison à soi pour la génération du baby-boom, puis une belle voiture pour les quarantenaires, et des smartphones et des voyages pas chers pour les trentenaires d'aujourd'hui. Voilà le rêve que la publicité nous vend depuis des décennies. … Mais les désirs individuels ne sont pas compatibles actuellement avec la faible croissance économique. Bien sûr, ce n'est pas une raison pour justifier la violence aveugle, les incendies criminels et les pillages. Mais cela explique la faim de baskets de marque, de Blackberry et de vêtements de designer que ressentent les émeutiers londoniens. Le rêve vendu à chaque nouvelle génération de consommateurs revient aujourd'hui sous forme de cauchemar." (10.08.2011)
Delfi - Estonie
La nuit de bronze britannique
Les troubles violents qui agitent la Grande-Bretagne peuvent être comparés à ce qu'on a appelé la nuit de bronze à Tallinn en 2007, estime le portail Internet Delfi. Le déplacement d'un monument en l'honneur de l'armée soviétique avait à l'époque provoqué des émeutes : "La principale similitude est que l'élément déclencheur des émeutes n'a pas grand-chose à voir avec leur cause. Il y a quatre ans en Estonie, c'est le projet de déplacement d'un monument connu comme le soldat de bronze qui les avait déclenchées. … A Londres, les troubles ont éclaté après que la police a abattu le jeune Marc Duggan, âgé de 29 ans. Différents experts ont analysé le contexte des incidents après la nuit de bronze au cours des derniers jours. Les évaluations varient. On parle de problèmes ethniques et sociaux, et d'anarchie déclenchée par des criminels isolés. Mais en réalité, aucune des émeutes ne repose sur des explications simples." (10.08.2011)
EURO/TOPICS
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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