La Presse européenne
La peur d'un nouveau krach financier
L'agence de notation Standard & Poor's a dégradé vendredi la note souveraine des Etats-Unis et attisé ainsi la crainte mondiale d'une nouvelle dégringolade des cours boursiers. La presse rend le mouvement ultraconservateur du Tea Party responsable de la perte de la note souveraine maximale américaine et doute que les politiques soient en mesure de gérer la crise.
L'agence de notation Standard & Poor's a dégradé vendredi la note souveraine des Etats-Unis et attisé ainsi la crainte mondiale d'une nouvelle dégringolade des cours boursiers. La presse rend le mouvement ultraconservateur du Tea Party responsable de la perte de la note souveraine maximale américaine et doute que les politiques soient en mesure de gérer la crise.
Tiroler Tageszeitung - Autriche
Le Tea Party nuit à l'économie mondiale
La position des ultraconservateurs du Tea Party a généré des décisions inappropriées aux Etats-Unis dans la gestion de la crise de la dette et a ainsi provoqué la dégradation de la note souveraine du pays, estime le quotidien libéral-conservateur Tiroler Tageszeitung : "La perte de la note souveraine maximale doit réveiller la majorité modérée. Il est temps qu'Obama et les démocrates parviennent à saper la suprématie du Tea Party dans les débats. Le budget américain ne pourra être assaini durablement que si les dix pour cent les plus riches et les groupes qui enregistrent des profits de plusieurs milliards sont prêts à fournir leur contribution. D'après les sondages, c'est aussi la vision des Américains. Il est temps que les conservateurs modérés fassent preuve de courage et de clairvoyance et s'opposent au Tea Party. S'ils continuent à autoriser la minorité radicale à prendre l'Amérique en otage, la plus grande économie mondiale et le monde risquent une nouvelle récession." (08.08.2011)
Les Echos - France
La politique échoue dans la crise de la dette
En dégradant la note souveraine américaine, l'agence de notation Standard & Poor's fait clairement savoir que la politique n'assume plus sa fonction de contrôle politico-financière, estime le journal économique libéral Les Echos : "La démocratie représentative dans laquelle nous vivons est née il y a trois siècles autour d'une idée elle aussi simple : pour éviter une spirale de la dette qui mène à la faillite, les comptes publics doivent être contrôlés par des représentants du peuple et non laissés au bon plaisir du roi. Aujourd'hui, cette mission fondatrice n'est plus menée à bien aux Etats-Unis, qui furent pourtant longtemps considérés comme le modèle de cette démocratie représentative. Et, dans notre vieille Europe, le doute monte aussi sur la capacité des Etats à assumer leurs engagements financiers, comme on l'a vu la semaine dernière sur les marchés. Les dirigeants politiques multiplient les propos rassurants, mais ils perdent leur crédibilité au fur et à mesure que la dette publique grandit. Pour ramener la confiance, il faut des actes plus que des paroles. Il en va non seulement de la santé des marchés financiers, mais aussi de l'avenir de la démocratie." (08.08.2011)
Trud - Bulgarie
Une panique très rentable
Les annonces d'un krach des bourses mondiales, qui ont maintenu la planète en haleine le week-end dernier, ne sont que de la poudre aux yeux, écrit le quotidien Trud : "L'opinion publique mondiale s'est faite avoir vendredi et samedi par un grand mensonge. Si l'on observe une baisse des cours des places boursières internationales, ce n'est pas un drame. Pourquoi parle-t-on d'une chute record ? Les principales places boursières n'ont pas encore dépassé la valeur-plancher de cette année et sont largement au-dessus des valeurs de 2009. Nous avons affaire ici à des oiseaux de mauvais augure. Ceux-ci répandent la panique pour acheter des actions à bas prix et les revendre plus chères ensuite. Comment comprendre sinon les conclusions pessimistes selon lesquelles notre économie [bulgare] se rétracte ? Au final, il n'y a aucun risque direct pour nous car les banques et les fonds de pension bulgares ne possèdent pas de titres américains. … De quoi avons-nous donc peur ?" (07.08.2011)
die tageszeitung - Allemagne
Les investisseurs restent zens
La dégradation de la note souveraine américaine par l'agence de notation Standard & Poor's n'a pas vraiment provoqué la surprise des investisseurs, estime le quotidien de gauche die tageszeitung : "Les investisseurs … n'attendent pas les agences de notation pour évaluer la crise de la dette américaine - ils disposent de leurs propres analyses depuis un certain temps. … Les investisseurs sont remarquablement décontractés. C'est ce que montrent les intérêts particulièrement bas que les Etats-Unis paient pour leurs crédits : 2,5 pour cent actuellement pour une durée de dix ans. Le taux d'inflation étant actuellement de 3,6 pour cent, les investisseurs acceptent même des pertes uniquement pour pouvoir placer leur argent aux Etats-Unis. Une attitude méfiante serait bien différente. … Les investisseurs ne se trompent pas quand ils pensent que les Etats-Unis constituent un havre sécurisé. Le risque de faillite a des causes politiques et non économiques. Augmenter les impôts pour les riches suffirait à diminuer clairement le déficit budgétaire américain." (08.08.2011)
Il Sole 24 Ore - Italie
Seule Pékin peut sauver l'Occident
Après la dégradation de la note souveraine américaine, les bourses asiatiques enregistrent ce lundi des pertes significatives. Seule une aide de la Chine à l'Occident pourrait freiner cette dégringolade, estime le journal économique libéral Il Sole 24 Ore : "Nous assistons au déclin chaotique de plusieurs siècles de suprématie occidentale. Curieusement, la Chine est absente des propositions globales pour éviter le déclin. Pékin s'en tient à juste titre à son rôle et exploite les doutes quant à la note souveraine américaine pour remettre en cause la prétention du dollar à être la monnaie de réserve mondiale. Dans le cadre de faillites publiques réelles et menaçantes, l'UE paye maintenant l'erreur de ne pas avoir communautarisé à temps ses dettes. Etablir des eurobonds aurait été nettement plus sûr que des emprunts publics individuels. L'Europe étant le plus grand marché de la planète, de tels titres auraient constitué un investissement judicieux pour la Chine." (07.08.2011)
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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