*TRAITÉ DE ROME*

Il est important de se rappeler d'où nous venons. Après les tragédies de la Seconde Guerre mondiale, le Traité de Rome fut un accord clé entre six pays qui a lié leur destinée via la Communauté économique européenne. À l'occasion du 60ème anniversaire de sa signature, nous revenons sur la manière dont le traité a posé les bases de l'Europe et de sa réalisation, défendues par le Parlement européen.

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🇪🇺POUR QUE L'EUROPE, EN TANT QU’ACTEUR MONDIAL, NE SOIT PAS LOINTAINE DES EUROPÉENS & DES FRANÇAIS!. BIENVENUE, WELCOME, BIENVENIDO, WILLKOMMEN, WELKOM, BENVENUTO, BOAS-VINDAS, WITAJ, VITAJTE... By @MorganeBravo.

2010*50Years of Traineeships at the European Commission*

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*Founded in 2006. From Paris, France. Fondatrice du "HUB EUROPEAN UNION", Morgane BRAVO* "United in diversity", that's the motto of the EU! *Mieux informer les citoyens UE! « So that Europe, as a global player, is not far from Europeans » * *Ancienne stagiaire (Blue Book) de la Commission Européenne, au Secrétariat Général. Bruxelles. * President & Founder HUB « DIGITAL DIPLOMACY» «DIPLOMATIE NUMERIQUE ». *‪Fondatrice HUB 
‪« DIGITAL DIPLOMACY» : « POLITIQUE & SOCIAL NETWORKING ». *Fondatrice HUB « ECOLOGIE &INNOVATION : DEVELOPPEMENT DURABLE DU XXIE SIÈCLE!»* Présidente et Fondatrice du «Think Tank» Europe-Mexique.

*LES PRINCIPALES INSTITUTIONS DE L'UNION EUROPÉENNE*

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🇪🇺L'EUROPE. « L'Europe ne doit pas être un commentateur du monde. Elle doit en être l'architecte.🕊 La diplomatie européenne doit être une » 🕊 May the force be with you! Que la force soit avec vous!

jeudi, juin 21, 2007

*Des gazoducs pour lutter contre la dépendance énergétique*


*** La course aux réserves énergétiques prend un tournant décisif : les contrats et les projets de gazoducs que l'on signe aujourd'hui vont déterminer pour les décennies à venir notre contrôle de cette ressource énergétique cruciale que représente le gaz naturel. Les Etats de l'UE tentent vainement de limiter leur dépendance par rapport à la Russie.

Actuellement, l'Europe ne peut couvrir par ses propres ressources que 40% de sa consommation de gaz naturel. Elle est obligée d'importer le reste et son premier fournisseur est la Russie. D'après certaines estimations, la dépendance de l'Europe vis-à-vis des importations de gaz devrait passer en 20 ans de 60 à 80%.

Conflit avec l'Ukraine et la Biélorussie

Le conflit russo-ukrainien est pour les Européens une parfaite illustration des conséquences que peut avoir cette dépendance. Fin 2005, la Russie a augmenté le prix du gaz pour l'Ukraine, qui bénéficiait jusqu'alors de tarifs subventionnés. L'Ukraine ayant refusé l'augmentation, la Russie a menacé de suspendre ses exportations. Josef Kirchengast écrivait alors dans le quotidien autrichien Standard, le 27 décembre 2005, qu'il considérait ces menaces comme du bluff : "A Moscou, on sait très bien que 80% du gaz russe à destination de l'Europe passe par le réseau de gazoducs ukrainien. Les Russes sont donc dans l'incapacité de fermer le robinet." C'est pourtant bien ce qu'ils ont fait : le 1er janvier 2006, la compagnie russe Gazprom suspendait ses livraisons de gaz à l'Ukraine.

Voici comment Jan Blomgren a analysé la signification stratégique du conflit dans le quotidien suédois Dagens Nyheter : "Il s'agit pour Moscou d'obtenir le contrôle des conduites de gaz qui couvrent près de 50% des besoins énergétiques de l'Union européenne. Gazprom est prêt à revoir la facture ukrainienne à la baisse si le pays accepte de former un consortium avec la Russie."

La compagnie russe Gazprom, qui possède les plus importants gisements de gaz du monde, aspire à contrôler aussi l'infrastructure, c'est-à-dire les gazoducs reliant la Russie à ses clients. La Russie avait déjà appliqué cette stratégie vis-à-vis de la Biélorussie en 2004 : "En 2004, le gazier russe coupait temporairement le gaz et Loukachenko acceptait de vendre les conduites du consortium Beltransgaz à Gazprom. Celui qui possède non seulement les deux précieuses sources d'énergie que sont le gaz et le pétrole, mais également les pipelines qui les acheminent, dispose de fait de moyens de pression économiques - et potentiellement politiques - considérables sur les pays acheteurs", estimait Reinhard Meier le 3 janvier 2006 dans la Neue Zürcher Zeitung. La reprise de Beltransgaz par les Russes n'a pas réussi d'emblée. Au tournant des années 2006 et 2007, Moscou provoquait un nouveau conflit avec la Biélorussie, et celle-ci finissait par accepter une participation progressive de Gazprom dans Beltransgaz, qui atteindra 50% en 2010. Gazprom a également réussi à imposer une hausse conséquente du prix du mètre cube.

Tandis que la Russie essaie de reprendre le contrôle des pipelines construits en Europe à l'époque soviétique, elle assure en même temps sa position en investissant dans de nouveaux projets de gazoducs. Il s'agit notamment du gazoduc "Blue Stream", qui passera sous la mer Noire, et du gazoduc nord-européen, qui traversera la mer Baltique. Tous deux sont en concurrence avec le projet Nabucco, qui prévoit de relier d'ici 2012 l'UE avec les gisements de gaz de la mer Caspienne et de l'Iran.

Nouveaux projets de gazoducs avec la Russie

Depuis 2005, le gazoduc Blue Stream transporte le gaz russe de Novorossisk jusqu'en Turquie, à Samsun, via la Mer noire, évitant ainsi de transiter par d'anciennes républiques soviétiques. Sa capacité de transport devrait atteindre les 16 milliards de mètres cubes en 2010.

Mais le projet de pipeline le plus contesté en Europe est le gazoduc nord-européen, plus connu sous le nom de gazoduc de la Baltique. La construction en avait été décidée en 2005 par l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder et le président russe Vladimir Poutine. La compagnie russe Gazprom détient 51% de la Nord Stream AG, tandis que deux compagnies allemandes détiennent respectivement 24,5 % des parts de ce consortium, qui acheminera à partir de 2010 jusqu'à 55 milliards de mètres cubes de gaz par an. Le gazoduc s'étendra sur 1200 kilomètres et traversera la mer Baltique entre la ville russe de Wyborg et la ville allemande de Greifswald. Pour la première fois, la Russie a ainsi un accès direct au marché européen et évite les pays de transit, ce qui a donné lieu à de violentes critiques, surtout de la part des pays baltes et de la Pologne, qui se sentent court-circuités.

L'accord gazier germano-russe

L'ex-ministre de la défense polonais Radoslaw Sikorski a suscité de vives réactions dans le monde en comparant en mai 2006 le gazoduc germano-russe de la Baltique avec le pacte germano-soviétique de 1939. On a également sévèrement reproché à Gerhard Schröder d'avoir négocié cet accord pendant son mandat de chancelier et d'en avoir tiré profit, puisque, dès son départ de la scène politique, il reprenait la présidence du conseil de surveillance du consortium Nord Stream AG. Un an et demi plus tard, le 17 avril 2007, le journal estonien Postimees ne pardonnait toujours pas à Schröder cet "accord gazier germano-russe", considérant l'ex-chancelier comme un "politicien corrompu par la Russie".

Le Tchèque Jan Machacek a insisté quant à lui sur la "dimension géopolitique" du gazoduc de la Baltique. "Le contrat gazier germano-russe soumet davantage l'Europe centrale à la politique de tarification autoritaire de la Russie", écrivait-il le 5 avril 2006 dans le quotidien Hospodarske Noviny.

A l'inverse, son compatriote Teodor Marjanovic a critiqué, dans le journal Mlada fronta dnes du 9 janvier 2007, les plaintes des Européens de l'Est concernant leur dépendance vis-à-vis des livraisons russes : "Les Américains pourraient se lamenter de la même façon en ce qui concerne leur dépendance par rapport aux matières premières étrangères. Ils se libèreraient également volontiers du joug des Arabes ou des populistes comme le Vénézuélien Hugo Chavez. C'est l'ironie des temps modernes : l'Occident n'a pas de pétrole, contrairement aux parties du monde qui, de notre point de vue, ne sont pas particulièrement démocratiques."

Le projet Nabucco ou l'histoire d'une brève euphorie

Le projet de gazoduc Nabucco a vu le jour en 2004, afin d'éviter que l'Europe ne devienne entièrement dépendante des importations de gaz russe. Ce pipeline doit acheminer à partir de 2012 jusqu'à 30 milliards de mètres cubes de gaz par an entre la frontière turco-irano-azerbaïdjanaise et l'Autriche. Les participants à ce projet, l'Autriche, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie, se sont mis d'accord fin 2006. L'Autrichien Günther Strobl a exprimé son enthousiasme à ce sujet dans le Standard du 27 juin 2006 : "L'Europe va diversifier ses sources d'approvisionnement en gaz naturel, et par là même réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe." Le projet Nabucco pourrait permettre à l'Europe de sortir de sa dépendance vis-à-vis de la Russie, estimait aussi le journaliste hongrois Peter Dunai le 14 juillet 2006 dans le quotidien Népszabadság: "Moscou se bat contre la construction du gazoduc Nabucco qui doit acheminer le gaz turkmène et azerbaïdjanais en Europe de l'Ouest sans passer par la Russie, comme le faisaient autrefois les compagnies pétrolières américaines et britanniques pour le pétrole et le gaz du Proche-Orient."

Le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany a surpris les Européens, à la mi-mars 2007, en se prononçant en faveur d'une prolongation du gazoduc Blue Stream entre la Turquie et l'Autriche. "Le projet européen de gazoduc Nabucco est un vieux rêve. Mais nous avons besoin de projets et non de rêves", déclarait Gyurcsany le 12 mars dans l'International Herald Tribune . Le 30 mai 2007, Mihnea Maruta constatait avec résignation dans le journal roumain Cotidianul, que "tous les pays impliqués dans le projet Nabucco avaient néanmoins, à l'exception de la Roumanie, donné leur consentement à la poursuite des importations de gaz russe". Le projet Nabucco n'est pas abandonné pour autant. Mais dans la mesure où les pays concernés prennent leurs précautions en signant des contrats avec la Russie, l'objectif initial d'indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie est raté.

Pour une politique énergétique européenne

La situation de l'Europe reste donc délicate. Borut Grgic, directeur de l'Institut d'études stratégiques de Ljubljana, a déclaré le 2 février 2006 dans le journal slovaque Sme: "Nous n'avons pas suffisamment de sources d'énergie pour remplacer l'énergie russe, mais l'on peut se demander si d'autres producteurs d'énergie seraient plus fiables."

Les Etats européens auraient donc d'autant plus intérêt à s'entendre sur une politique énergétique commune. Comment couvrir les besoins énergétiques de l'Europe : avec des énergies renouvelables et des progrès techniques, avec l'énergie nucléaire ou avec des sources d'énergie traditionnelles telles que le charbon ? Quel serait le bouquet énergétique idéal ? Il apparaît dans les différents débats, et c'est problématique, que chaque pays de l'UE se fonde sur sa propre politique énergétique pour définir une politique européenne commune. Aussi le journal suédois Dagens Nyheter lançait-il cet appel le 16 novembre 2006 : "Il est grand temps que la Suède et les autres pays européens disent 'oui' à l'énergie nucléaire. Notre dépendance vis-à-vis de Moscou ne doit pas aller au-delà du nécessaire."

De même la Commission européenne, dans ses dernières publications, misait fortement sur l'efficacité énergétique
et sur l'énergie nucléaire. Est-ce que cela atténuerait la dépendance de l'Europe ? Vera Gaserow s'est exprimée à ce sujet le 20 janvier 2007, dans le Frankfurter Rundschau: "Une politique d'autarcie nationale, comme certains l'envisagent avec l'énergie nucléaire, ne serait d'aucun secours contre un éventuel chantage. Car enfin, l'uranium ne pousse pas dans les verts pâturages européens !"

de Michael Kaczmarek
Eurotopics


Photo: AP. Pipeline de gaz naturel en Ukraine