vendredi, novembre 16, 2007
***Les colonies de morses d'Alaska se déplacent***
***Normalement, les morses d'Alaska, en particulier les mères et leurs petits, vivent sur la banquise de l'Alaska pendant l'été et l'hiver. Mais avec la fonte de la calotte glaciaire, ils préfèrent s'installer sur la côte nord-ouest, où des milliers d'individus ont fait leur apparition depuis juillet.
Entre une banquise progressivement repoussée vers le nord, qui recouvre eaux plus profondes que leur rayon de plongée d'environ 190 m, et les plages rocheuses d'Alaska, ces mammifères qui se nourrissent de coquillages, mollusques et autres animaux du fond de la mer, n'ont guère hésité.
«Toute la question est de savoir s'ils pourront trouver suffisamment de proies dans les zones dans lesquelles ils chassent» désormais, s'inquiète Tim Ragen, directeur de la Commission fédérale pour les mammifères marins. Plus au sud, au bord du plateau continental, l'eau est moins profonde.
Selon le Centre national de données sur la neige et la glace (NSIDC) de l'Université du Colorado, à Boulder, la superficie de la banquise en septembre dernier était de 39% inférieure à la moyenne de long terme enregistrée entre 1979 et 2000. Le phénomène pourrait bien avoir passé le point de non-retour pour aboutir à un océan Arctique sans glace d'ici à l'été 2030, estime le scientifique Mark Serreze, du NSIDC.
Du coup, des milliers de morses ont abandonné la banquise depuis juillet pour se regrouper entre le cap Lisburne, dans la mer des Tchouktches, à 480 km au nord du détroit de Béring, et Barrow, localité la plus septentrionale de l'État. Ils ont besoin de glace ou de terre pour se reposer car, à la différence des phoques, ils doivent faire des pauses après avoir plongé.
Le premier danger pour cette foule animale rassemblée dans de nouvelles échoueries réside dans le risque de bousculade, selon le Service américain de la pêche et de la vie sauvage (FWS). Le passage d'un avion volant bas, d'un bateau ou l'approche d'ours polaires peuvent causer un mouvement de panique où le groupe se précipite à l'eau, au risque que des jeunes soient écrasés par des adultes qui peuvent peser plus de 900 kg.
À plus long terme, on peut craindre que les morses ne souffrent de carences nutritionnelles s'ils sont entassés sur le littoral plutôt que disséminés sur des milliers de kilomètres de banquise.
Par ailleurs, souligne Tim Ragen, habituellement, lorsque la glace se retire vers le nord au printemps et à l'été, les petits peuvent attendre sur des blocs de glace leur mère partie plonger. Or autour du littoral, ces plates-formes n'existent pas. «S'ils doivent aller plus loin, cela leur coûte plus d'énergie et il en reste moins pour les autres fonctions», note-t-il.
Des observateurs de morses du côté russe de la mer des Tchouktches, plus à l'est, ont également signalé la multiplication de colonies et alerté les autorités s'occupant de la faune d'Alaska de problèmes de mouvement de panique et d'animaux piétinés.
Si la fonte des glaces menace l'avenir des morses, estime Tim Ragen, la seule solution réside dans la prévention du réchauffement climatique. «Inverser le phénomène demandera des efforts de tout le monde», prévient-il.
ANCHORAGE, Alaska
Source : Associated Press (AP) Dan Joling
16/11/2007
*Photo : AP Photo/ Liz Labunski, U.S. Fish and Wildlife
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