lundi, décembre 31, 2007
***Chypre et Malte passent à l'euro***
***Les deux pays basculeront cette nuit dans la zone euro. Cette double adhésion devrait rassurer les investisseurs.
Double ration de champagne ce soir à Chypre et à Malte. C'est à 22 heures GMT pour Chypre et une heure plus tard pour Malte que ces deux États membres de l'Union économique (UE) deviendront les quatorzième et quinzième pays membres de la zone euro, un an après la Slovénie. Les sept autres pays entrés dans l'UE en mai 2004 semblent aujourd'hui mois pressés de passer à l'euro, ce à quoi ils sont toutefois contraints par le traité d'adhésion. Plutôt que de faire des sacrifices en termes de réductions des déficits publics, ils ont généralement opté pour la poursuite d'une croissance rapide et patienteront quelques années.
En attendant, les deux nouveaux ne changeront pas grand-chose au poids de l'euro. Chypre compte 800 000 habitants et Malte la moitié seulement, contre 311 millions dans la zone euro. Mais pour les deux îles-États, entrées dans l'UE en mai 2004, cet événement est un véritable avènement.
Le gouvernement de Malte a dû accomplir un tour de force pour satisfaire aux «critères de convergence». Les critères de Maastricht imposent en effet des seuils limites très contraignants à l'inflation, au déficit et à la dette publique des pays candidats. Or, après 2002, Malte a vu ses performances économiques se dégrader avec la concurrence de l'Asie, de l'Europe de l'Est et de l'Afrique du Nord. La fermeture des usines de jeans de l'américain Levi's a été un véritable séisme. Il a donc fallu de lourds sacrifices pour ramener dans le vert les «critères de convergence.
Le déficit public, qui atteignait 10% du PIB en 2003, est tombé à 2,5%. Et la dette publique qui s'était envolée à 70% du PIB, soit dix points au-dessus du plafond autorisé, est revenue à 64,7% à la fin de l'année dernière. En moins de deux ans, le gouvernement a ainsi réussi à redresser la barre.
En prime, Malte s'offre le luxe d'être le meilleur élève de l'UE pour la hausse des prix : il affiche un taux d'inflation de 1,6%, soit le plus faible de l'UE. Sa position centrale en Méditerranée à mi-chemin entre Gibraltar et le canal de Suez a été une aubaine au moment où les échanges entre l'Asie et l'Europe explosent. L'année prochaine, le tonnage de marchandises transitant par l'île aura doublé par rapport à 2004.
Croissance rapide
Le cas de Chypre est plus compliqué. Si la majorité des Chypriotes plébiscitent l'euro, seule la partie grecque de l'île a rejoint l'Union européenne en mai 2004 et peut adopter l'euro. L'île est divisée depuis l'invasion du nord de l'île par l'armée turque en 1974 à la suite d'un coup d'État avorté des Chypriotes grecs partisans du rattachement à la Grèce.
La partie grecque a par ailleurs voté contre la réunification lors d'un référendum avant son adhésion à l'UE en 2004. Pourtant, de nombreux Chypriotes turcs plaident déjà pour une adoption unilatérale de l'euro. D'autant que de nombreux commerces du Nord utilisent désormais l'euro pour leurs transactions, plutôt que la livre turque, plus volatile.
Pour le gouvernement chypriote, la mise en œuvre des critères de Maastricht n'a pas été non plus une sinécure. À la veille de son entrée dans l'UE, Chypre affichait un déficit public de 6,5% de son PIB, soit plus du double du taux autorisé. Il est tombé à 1,2%. Mais sa dette publique, qui atteignait 69% du PIB, n'était revenue l'année dernière qu'à 65%.
Sans être des tigres économiques, ce sont ainsi deux pays en croissance rapide (autour de 4,2% par an) qui rejoignent la zone euro. Et en rassurant les investisseurs, leur adhésion à l'euro devrait accélérer leur développement.
G. Q.
Le Figaro
31/12/2007
*L'euro maltais(Photo : ci-dessus) et l'euro chypriote seront en circulation dès demain.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire