jeudi, décembre 13, 2007
***Les 27 ont signé le Traité de Lisbonne***
***Les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont paraphé ce jeudi 13 décembre à Lisbonne le nouveau Traité qui remplace la Constitution. Une fois ratifié, ce texte devrait faciliter les décisions dans une UE à 27. Son contenu suscite de nombreuses réserves dans la presse européenne.
Extraits des publications suivantes:
Pays-Bas - De Volkskrant, Estonie - Postimees, Belgique - Le Soir, Royaume-Uni - The Guardian, Italie - Corriere della Sera
Pays-Bas - De Volkskrant
"A en croire les élites politiques de l'Europe, la période de stagnation est aujourd'hui terminée", écrit le quotidien néerlandais. "La discussion au sujet de l'avenir de l'UE doit à nouveau être à l'ordre du jour et, de préférence, avec une attitude positive. (...) On peut débattre, on le doit même, mais seulement si on ne met pas en danger la ratification du traité réformé. (...) Mais le déficit démocratique de l'UE ne pourra être résolu que si les élites politiques réussissent à formuler et à proclamer 'une idée bien déterminée de l'Europe'. (...) Avant qu'un dialogue avec les électeurs ne puisse reprendre, les partis politiques doivent d'abord eux-mêmes trouver une réponse aux questions essentielles liées à la direction et au but final de l'Union européenne."
(13.12.2007)
Estonie - Postimees
Le journal estonien estime que le Traité permettrait à l'UE de sortir de l'impasse. Dans le même temps, il fait preuve d'un certain scepticisme. "Certes, pour l'Estonie, l'UE est un choix judicieux, mais certains points du Traité modifié vont nous donner du fil à retordre. A long terme, tous les Etats membres ne disposeront plus d'un représentant au sein de la Commission, ce qui va à l'encontre du principe d'égalité. En outre, nous ignorons si la politique extérieure commune de l'UE servira réellement nos intérêts. Enfin, rien ne garantit que le traité de réforme entrera effectivement en vigueur en 2009, car il sera soumis à un référendum en Irlande et peut-être en Grande-Bretagne."
(13.12.2007)
Belgique - Le Soir
Alexandre Defossez, assistant à l'Institut d'études juridiques européennes (IEJE) de l'Université de Liège, "doute que ce Traité apporte une solution au problème majeur révélé par l'échec de la défunte Constitution. L'Union demeure dans l'esprit de nombre de ses citoyens (...), un objet politique non identifié, aux objectifs uniquement économiques, un projet pour lequel il est difficile de s'enthousiasmer. Les symboles de l'Union - son drapeau, son hymne, la quasi-totalité du préambule, le terme (malheureux) de 'Constitution' – ne seront pas repris dans le Traité. L'Union s'est vue dénudée de ses plus beaux atours pour ne présenter aux citoyens que la façade morne d'un texte hermétique, composé d'une litanie indigeste d'amendements. Elle demeure ainsi une forme de coopération internationale inédite mais qui n'a pas vocation à se transcender par l'adoption d'une symbolique propre à laquelle ses citoyens pourraient s'identifier."
(13.12.2007)
Royaume-Uni - The Guardian
Timothy Garton Ash considère que le Traité modifié est une réussite, "mais n'a rien d'un noble document constitutionnel, comparable à celui des Etats-Unis. (...) En soi, il ne fera rien pour convaincre les citoyens européens, ou le reste du monde, de l'intérêt de l'Union européenne. Mais cela aidera l'UE à faire des choses qui pourraient les convaincre. (...) Cela devrait nous libérer de nous concentrer sur ce que fait cette union, plus que sur ce qu'elle est, ou ce qu'elle affirme être. En réalité, l'UE définira ce qu'elle est par ce qu'elle fait. Cela nous aidera-t-il à créer des emplois, à renforcer le libre-échange, à encourager le développement ou à combattre le changement climatique ? Qu'est-ce qu'elle peut offrir à des voisins qui ne deviendront pas membres, dans le cercle de crise qui nous entoure, de Mourmansk à Casablanca ? Les dirigeants européens (...) devraient se projeter à plus long terme."
(13.12.2007)
Italie - Corriere della Sera
Maurizio Ferrera estime qu'en en signant le traité de Lisbonne, "les leaders européens vont adopter une version édulcorée et réduite de la Constitution européenne qui fut bloquée par la France et la Hollande en 2005. Fruit d'un patient travail diplomatique, le traité contient différentes innovations qui faciliteront le fonctionnement de l'UE (...). La signature de Lisbonne ne sera que le premier pas vers le processus de ratification du nouveau traité. Mais cette fois les gouvernements chercheront à éviter comme le feu les référendums populaires (...). Mieux vaut éviter les référendums et faire avancer l'Europe par le truchement d'accords entre les élites, négociés par les gouvernements et ratifiés par les parlements (...). Les arènes politiques internes risquent de devenir le théâtre d'une mobilisation néo-populiste, de gauche comme de droite, contre les gouvernements (...), contre les technocrates de Bruxelles, ou pire, contre la politique tout court."
(12.12.2007)
Eurotopics
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