lundi, décembre 10, 2007
***Un nouveau dialogue entre l'UE et l'Afrique ?***
***Européens et Africains ont adopté le 9 décembre à Lisbonne une déclaration qui pose les principes d'un partenariat "d'égal à égal" censé ouvrir une nouvelle page de leurs relations, au terme d'un sommet où l'Afrique a fait entendre ses exigences, parfois avec véhémence, sur cet avenir commun.
Belgique - Le Soir
"Si ce sommet est important, c'est parce que les chefs d'Etat africains, massivement présents à la malheureuse exception du président Kabila, ne se sont pas laissé diviser", estime Colette Braeckman. "Courtisés ou menacés individuellement et priés de signer des accords séparés, les pays africains se sont insurgés ensemble et ont obtenu un nouveau délai de négociation [en matière de partenariat commercial]. (...) Cela étant, au delà de la puissance économique et de l'ampleur de son aide, l'Europe garde des atouts qui font l'admiration des Africains, l'exemple de son intégration, de ses valeurs de droits de l'homme, de tolérance, de respect des minorités. S'il se confirme sur ces bases-là et si l'Europe est capable d'exporter ses valeurs autant que ses produits finis, le dialogue qui s'est noué à Lisbonne, même s'il peut être franc voire conflictuel, demeure riche de tous les possibles."
(10.12.2007)
République tchèque - Mlada fronta dnes
Selon Ladislav Kryzánek, le sommet Europe-Afrique n'a apporté aucune véritable réponse à des questions bien concrètes, telles que les échanges commerciaux. "Certains pays africains ont clairement signifié qu'ils préféreraient collaborer avec la Chine ou l'Inde. Un demi-siècle après la fin de l'ère coloniale, les relations entre l'Afrique et l'Europe sont à la fois délicates et complexes. Or la concurrence ne connaît pas de trêve. Certes, l'UE reste le premier partenaire commercial de l'Afrique, mais la Chine cherche à la supplanter par tous les moyens. Pékin ne s'en fait pas : elle n'a aucun scrupule et ne se pose pas autant de questions que les Européens sur les droits de l'Homme. Seul le commerce l'intéresse."
(10.12.2007)
Portugal - Público
Pour Teresa de Sousa, le sommet UE Afrique a marqué une "nouvelle frontière" pour l'Europe et a représenté une chance pour l'Afrique. "L'Europe a tourné la page. Elle a adapté sa politique pour l'Afrique aux nouvelles conditions mondiales, à ses intérêts et à ses ambitions nouvelles. Elle a proposé aux Africains ce qui est spécifique à sa politique externe: une approche multilatérale, un dialogue politique soumis à certaines conditions et un partage de valeurs et d'intérêts. Reste maintenant à passer le test pratique, et à gérer la pression de son opinion publique, sensible aux drames africains (…) Mais les sommets ne peuvent être jugés à l'aune de leurs résultats 'concrets'. Ils fonctionnent comme des indicateurs de changement. A Lisbonne, il y a eu à la fois un changement d'agenda, de discours et d'engagement politique. C'est déjà beaucoup même si tout n'est pas parfait”.
(10.12.2007)
Espagne - El País
Le quotidien dresse un bilan critique du sommet UE-Afrique. L'une de ses faiblesses tient "à son incapacité à mettre en haut de l'agenda deux des crises les plus brutales du moment, et complètement oubliées : le Zimbabwe et le Darfour (...). L'Europe ne parle pas d'une seule voix quand il s'agit de l'Afrique. Elle continue d'entretenir des relations bilatérales avec ce continent qu'elle s'est partagé en 1885, et cela restera ainsi dans le futur. C'est pour cela que l'ex-guérillero Robert Mugabe, oppresseur exemplaire et saigneur de l'ex-Rhodésie, ou le non moins dictateur soudanais Omar Al-Bachir, qui dirige le génocide du Darfour et s'emploie depuis des années à torpiller l'envoi d'une force onusienne, ont pu se promener avec arrogance dans les couloirs de la réunion lisboète."
(10.12.2007)
Autriche - Der Standard
Interrogé par Sonja Fercher, le politologue Sebastian Wadle, chercheur de l'Institut allemand pour la politique internationale et la sécurité, plaide pour le développement de relations multilatérales entre l'UE et les pays africains. "L'Union africaine se révèle problématique à plusieurs égards. D'une part, les qualités d'une organisation multilatérale telle que l'Union africaine (UA) ne peuvent pas être supérieures à celle de ses Etats membres. Nous l'avons constaté avec l'ONU et avec l'UE, et il convient de prendre ce fait en considération. D'autre part, l'UA est une organisation jeune dont la construction est inachevée et qui présente encore des faiblesses tant sur le plan institutionnel que financier. L'histoire de l'UE a valeur d'exemple pour le développement de l'UA : qui coopère n'ouvre pas les hostilités. Dans les relations multilatérales, il faut aussi prendre en compte le nombre des participants : l'UE et l'UA comptent respectivement 27 et 53 Etats membres dont les différents intérêts doivent être pris en considération. Il s'agit d'un processus de négociation très complexe. Une institutionnalisation est donc essentielle pour déboucher sur des accords cohérents."
(10.12.2007)
Eurotopics
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