***Le chef de l'État fait de sa présidence de l'Union le premier argument de la campagne de l'UMP :
Ce sera une première dans l'histoire des élections européennes. Le président de la République devrait s'impliquer de manière active dans la campagne du parti qui le soutient. «Il n'est pas question de rester les bras croisés comme pendant les législatives et aux municipales», laisse entendre un ministre proche du président. «Il veut s'impliquer», confirme Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP.
Rien n'est encore officiel. Mais la participation de Nicolas Sarkozy a «une ou deux» réunions publiques est acquise. «Il s'engagera», promet un de ses plus proches conseillers. «Il a tiré les leçons des élections précédentes où il est resté spectateur avec les résultats qu'on a connus. De toute façon, quand il n'y va pas on dit que c'est sa défaite», constate ce sarkozyste. Nicolas Sarkozy estime surtout être le meilleur avocat de sa présidence de l'Union européenne qui sera l'argument numéro un de tous les candidats investis par l'UMP. Il suffit d'entendre Michel Barnier et Xavier Bertrand pour comprendre que leur slogan de campagne est tout trouvé. L'animateur de la campagne et le patron de l'UMP répètent en boucle cette même phrase : «L'Europe que nous voulons, c'est celle qui s'engage, qui n'est pas spectatrice des crises. C'est exactement ce qu'a fait Nicolas Sarkozy pendant les six mois de la présidence française de la guerre en Géorgie à la crise financière.»
Meeting européen des jeunes
Concrètement, l'implication de Nicolas Sarkozy n'est pas encore arrêtée dans le détail. Pour l'instant, il n'est pas question que le président participe au meeting de lancement de la campagne des européennes, le 27 mars, à Marseille. Le président devrait laisser la place vraisemblablement à François Fillon qui se chargera avec Xavier Bertrand de la présentation des 72 candidats UMP. En revanche, sa participation au grand meeting européen des jeunes, programmé le 10 ou le 17 mai à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, est quasi acquise.
Ce jour-là, l'UMP a promis un meeting «inédit», un peu dans la lignée de celui du Zénith pendant la campagne présidentielle de 2007. La chancelière allemande, Angela Merkel, pourrait être présente sur la scène parisienne. Inversement, le président français a prévu de se rendre à un meeting de la CDU en Allemagne. «Il n'est pas exclu que le président participe également à l'un des huit meetings interrégionaux qui auront lieu en avril et en mai», estime-t-on au siège de l'UMP.
En choisissant de s'impliquer activement, Nicolas Sarkozy prend le risque de se voir imputer une éventuelle défaite de son parti. Les européennes ne sont jamais des élections favorables aux partis de gouvernement. Pour l'instant, les listes UMP s'en tirent plutôt bien dans les sondages puisqu'elles sont créditées de scores variant entre 23 et 25 %. Ce qui les place devant celles du PS. Mais, traditionnellement, en cours de campagne, le crédit électoral des grandes formations tend à s'éroder.
Le chef de l'État prend aussi le risque de subir un autre désaveu : celui de la participation à un scrutin mal aimé des Français. Depuis 1979, l'abstention a augmenté de manière continue, passant de 39,29 % en 1979 à 57,24 % en 2004 ! «C'est tout l'enjeu de cette élection. Il faut mobiliser les Français. Ce combat contre l'abstention devrait être celui de tous les partis», souligne Michel Barnier, tête de liste en Ile-de-France. A fortiori celui du président de la République qui trouverait là le moyen d'endosser le costume de rassembleur.
Bruno Jeudy
Le Figaro
10/03/2009
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