***L'Union européenne a demandé lundi 15 juin à l'Iran qu'une enquête soit réalisée sur les accusations de fraude électorale lancées après les élections présidentielles par l'ensemble de l'opposition. Le 12 juin le président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, a en effet été réélu par les citoyens iraniens avec une écrasante majorité. Une ré-élection qui a été contestée par son principal concurrent, Mir Hussein Moussavi, et a provoqué de violentes émeutes au coeur de Téhéran, inquiétant la communauté internationale, l'Europe en tête.
Le contexte
Trente ans après la Révolution islamique de 1979, les élections présidentielles du 12 juin s'annonçaient comme un premier pas prometteur sur la route d'une éventuelle réconciliation entre l'Iran et l'Occident.
En effet ces élections arrivaient à point nommé, alors qu'au cours de ces derniers mois le président américain Barack Obama, en rupture avec son prédécesseur, a tendu la main à la République islamique d'Iran afin de régler les différends qui les opposent depuis trois décennies.
Mais la victoire écrasante de Mahmoud Ahmadinejad, président sortant, à 63 % des voix a créé la stupeur dans l'opposition et dans la population iranienne.
Son principal opposant, Mir Hussein Moussavi, a crié le jour même à la fraude électorale et appelé les citoyens mécontents à manifester. De violentes émeutes ont secoué Téhéran pendant trois jours et ont été réprimées par la police iranienne. On dénombrait sept morts officiels le 15 juin.
La réaction de l'ensemble de la communauté internationale a bien entendu été immédiate. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, comme nombre de Chancelleries, s'est inquiété des rumeurs de fraudes électorales et a demandé que "la volonté véritable du peuple iranien soit pleinement respectée".
Le Président américain Barack Obama s'est inscrit sur la même ligne, en rappelant cependant qu'il s'agit avant tout d'un conflit interne à l'Iran.
L'Union européenne a été quant à elle plus directe et semble se poser en chef de file de la pression internationale exercée sur Téhéran.
L'Union européenne réclame une enquête
En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a condamné "les arrestations qui ont eu lieu lors des manifestations" et appelé à la libération des personnes détenues. Le ministère des Affaires étrangères a qualifié d'"inacceptables" les "actes de violence des forces de sécurité iraniennes contre des manifestants et les obstacles à des manifestations pacifiques".
Pour le premier ministre britannique Gordon Brown, "La manière dont le régime répond aux manifestations légitimes aura des implications pour les relations de l'Iran avec le reste du monde à l'avenir". Une mise en garde contre Téhéran qui devra "répondre aux questions sérieuses qui ont été posées par la conduite des élections iraniennes".
La République tchèque, qui assure jusqu'à la fin du mois de juin la présidence du Conseil de l'Union européenne, a exprimé son inquiétude face aux allégations de fraudes électorales et aux réactions violentes qui ont fait suite à la présentation des résultats du scrutin.
Réunis à Luxembourg, les ministres européens des Affaires étrangères ont quant à eux demandé plus directement aux autorités iraniennes d'ouvrir une enquête sur les conditions de cette élection afin de vérifier ces allégations de fraude.
De même, la commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner a souhaité que la commission électorale "examine réellement toutes les plaintes d'irrégularités". La décision du Conseil des gardiens de la Constitution le 16 juin de recompter les bulletins de vote semble aller dans ce sens.
Pourtant, des manifestations devraient à nouveau avoir lieu dans les rues de Téhéran. Et être réprimées.
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Recompte des voix
Le Conseil des gardiens de la Constitution iranienne se serait dit prêt mardi 16 juin, selon les informations de la BBC, a recompté les voix de ce scrutin présidentiel.Dans les Etats membres de l'Union européenne, les réactions aux rumeurs de fraude lors des élections présidentielles iraniennes ont été très vives. Et les chefs d'Etat ou de gouvernement sont allés beaucoup plus loin que leur homologue américain.
Ainsi, le président français Nicolas Sarkozy s'est dit "profondément préoccupé par les développements de la situation politique en Iran", a condamné les "violences contre les manifestants" et a appelé à faire "toute la lumière" sur les résultats de la présidentielle.
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Toute L'Europe
16/06/09
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