***Le leader de l'opposition iranienne Mir Hossein Moussavi n'abandonne pas. Sur son site Internet, il a demandé jeudi la poursuite des protestations contre le gouvernement. En raison de la présence des forces de l'ordre, de moins en moins de personnes participent chaque jour aux manifestations. Le presse européenne s'interroge sur la suite des événements en Iran.
La Presse européenne :
Die Presse - Autriche
Les évènements dans les rues de Téhéran laissent présager une nouvelle révolution, écrit le quotidien Die Presse : "Ce qui s'est passé dans les rues de Téhéran comportait toutes les caractéristiques d'un début de révolution. Après les évènements de la semaine passée, il devient clair que le gouvernement a certes remporté la bataille des rues mais qu'il perdra la guerre pour l'âme de l'Iran. Pourquoi ? Après son erreur d'appréciation, le dirigeant le plus haut placé a été discrédité ; l'image d'une république islamique ne pourra désormais plus se maintenir. Les républiques tabassent aussi les manifestants. Mais toutes les réactions du gouvernement iranien aux protestations ont été celles d'une dictature militaire paranoïaque. Trente ans après la révolution islamique, un nouveau chapitre s'ouvre. Plus rien ne sera jamais comme avant."
(26.06.2009)
Helsingin Sanomat - Finlande
Le quotidien Helsingin Sanomat voit les chances d'un changement pacifique en Iran s'estomper : "En apparence, les troubles qui règnent depuis deux semaines en Iran perdent en intensité. Les arrestations et la violence destinée à intimider fonctionnent. Les événements laissent néanmoins une empreinte persistante dans la société, du sommet jusqu'aux niveaux les plus bas. … Après le soulèvement dramatique consécutif aux élections, le gouvernement iranien ne peut pas prétendre que les revendications de changement sont le fruit d'un groupe extrémiste et insignifiant. Si les objections nécessaires continuent à être étouffées avec la sévérité des derniers jours, on laissera de nouveau passer l'occasion de mettre en œuvre des réformes nécessaires par des moyens pacifiques. … Dans le système complexe de la République islamique, il y a aussi bien des tentatives d'exercice violent du pouvoir que des tentatives de médiation pour parvenir à un règlement du conflit. Si la brutalité et le mensonge l'emportent, c'est l'Iran lui-même qui sera le perdant."
(26.06.2009)
168 óra - Hongrie
Selon l'hebdomadaire progressiste de gauche 168 Óra, le système politique iranien vacille : "On ne peut pas encore parler de révolution. Mais le processus en cours semble inexorable. Après trente ans de régime religieux, les Iraniens en ont 'ras le bol'. Ce pays de 70 millions d'habitants, dont les deux tiers ont moins de 30 ans, veut un changement. Elle [la population] en a assez … des interdictions imposées par la révolution islamique de l'ayatollah [Rouhollah Mousavi] Khomeini qui lui gâchent la vie. Les récentes élections présidentielles, au cours desquelles il y a manifestement eu des fraudes électorales, ont montré que l'hégémonie des religieux connaissait de sérieuses fissures. … Le processus de fermentation a commencé à l'intérieur du système. Ce sont clairement des signes annonciateurs de réformes."
(26.06.2009)
Tribune de Genève - Suisse
Même si la situation peut laisser penser le contraire, l'opposition iranienne n'a pas encore perdu son combat, estime le quotidien La Tribune de Genève : "Tout espoir de changement aux pays des mollahs n'est pas perdu. Le scrutin du 12 juin dernier et la campagne électorale qui l'a précédé ont en fait confirmé une profonde fracture dans un système politique qui avait jusqu'ici réussi - grâce à d'incessants compromis - à présenter une façade d'unité. C'est que, face aux demandes d'ouverture et de réformes d'une bonne partie des Iraniens, les contradictions de ce régime politico-religieux ne pouvaient qu'éclater au grand jour. Pour l'heure, les durs semblent l'avoir emporté. Mais, face à la crise économique et aux pressions internationales, il y a fort à parier que le couple Ahmadinejad-Khamenei ne pourra pas tenir longtemps sans lâcher du lest."
(26.06.2009)
La Stampa - Italie
L'écrivain Enzo Bettiza était présent en Iran en 1979 lorsque le Shah a été renversé. Dans le quotidien progressiste italien La Stampa, il compare les événements de l'époque et ceux d'aujourd'hui : "Le changement imprévu, presque soudain et total du régime et du climat politique s'était [à l'époque] déroulé dans un crescendo psychologique de mises en garde et d'actes de violence physique. De par le rythme rapide, répétitif, précipité et inexorable des manifestations, les événements d'alors ressemblaient à plusieurs égards aux mouvements de protestation et aux horreurs de la répression qui couvrent de sang les rues de Téhéran depuis deux semaines. … L'initiateur de la théocratie chiite [Rouhollah Mousavi] Khomeini avait [à l'époque] déclaré à la foule en liesse : 'La loi appartient au peuple et aucun gouvernement n'a le droit de la maintenir sous sa tutelle.' Trente années ont passé depuis. Les mêmes paroles qui ont ôté toute légitimité à la tyrannie laïque du Shah de l'époque, sont aujourd'hui reprises par plus de la moitié des Iraniens contre la tyrannie théocratique des héritiers religieux de Khomeini."
(26.06.2009)
Eurotopics
samedi, juin 27, 2009
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